News - 09.09.2012

L'UGTT, compréhensive des difficultés de l'entreprise, attachée à des augmentations "incontournables"

A la veille de son départ aux Etats-Unis pour recevoir une haute distinction de la puissante centrale syndicale américaine l’AFL-CIO, Houssine Abbassi, secrétaire général était heureux de recevoir samedi, place Mohamed Ali, Ouided Bouchammaoui, à la tête d’une délégation de l’Utica. Bouchammoui a pris cette initiative, certes au moment où les négociations salariales abordent une dernière phase décisive devant déboucher sur le montant exact des augmentations à octroyer, mais aussi, en cette rentrée économique et sociale où nombre de dossiers prennent une réelle ampleur. « Ce contact direct, hors des contingences des négociations en présence de l’Administration du Travail, s'nscrit dans la nouvelle tradition instaurée depuis mars dernier, avec comme objectif de déconnecter la concertation entre les deux centrales, des tensions pouvant marquer les négociations, et d’élargir le débat à d’autres questions d’intérêt commun », commente à Leaders une source syndicale. 

D’emblée, Abbassi a mis ses hôtes à l’aise. « Je comprends parfaitement, leur lance-t-il, les lourdes charges qui pèsent sur le dos des chefs d’entreprise. D’abord, en raison de la conjoncture économique et des risques de manque de compétitivité, mais aussi du climat de suspicion entretenu à l’égard de nombre d’eux. Des accusations de compromissions et de malversations se multiplient ici et là, sans que la justice ne  s’y est encore prononcée. En entretenant cette atmosphère, c’est le moral qu’on sape et la relance économique qu’on freine ! Que les coupables soient jugés et que les innocents soient affranchis pour qu’ils se remettent au travail en toute sérénité ! » Comme introduction, le secrétaire général de l’UGTT ne pouvait trouver mieux. Mais, il va falloir passer aux  positions respectives sur les augmentations des salaires.
 
L’UGTT est parue bien consciente de la situation bien difficile des entreprises, mais ne saurait d’un autre côté faire abstraction des fortes revendications de ses bases, surtout après la flambée des prix, mais aussi l’augmentation de 70D consentie par le gouvernement aux agents de la Fonction publique. Il lui est en effet difficile d’expliquer à ses troupes qu’un salarié tunisien puisse bénéficier de cette augmentation s’il travaille pour le secteur public et devoir se contenter de beaucoup moins s’il est employé dans le privé. D’autant plus que si l’Etat a reconnu la légitimité des 70 D, c’est qu’il mesure l’ampleur de l’érosion du pouvoir d’achat des travailleurs. 
 
Pour l’Utica, la base des négociations est loin de 70D qui aurait représenté entre 18 et 22%. Alors que l’UGTT avait tablé sur 12%, le point de départ des employeurs était de 5% pouvant être assorti d’une majoration de l’indemnité de transport, actuellement de 6D. « Au fil des négociations, les écarts se réduisent, indique notre source. La rencontre du samedi a permis de rapprocher les points de vue et surtout de préserver l’esprit d’entente et de dialogue. Se braquer chacun de son côté, ne peut qu'attiser les tensions et entretenir les conflits sociaux en cette phase délicate que traverse la Tunisie ne fera que compliquer la situation générale ».
 
Maintenant, il va falloir aboutir au compromis et en convaincre les bases, chacun de son côté. Comme Houssine Abbassi, Ouided Bouchammaoui en est pleinement consciente, surtout qu’elle s’apprête à tenir avant la fin de l’année le congrès national de l’Utica. Un congrès décisif pour l'avenir de la centrale patronale.
 
Tags : Tunisie   UGTT  
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