News - 28.05.2012

Grand défi pour l'Afrique : les jeunes représentent 60% des chômeurs

Arusha - Tanzanie - De notre envoyé spécial aux assemblées de la BAD - L’économie africaine qui s’apprête à connaître un rebond en 2012, a été légèrement impactée par les révolutions tunisienne, libyenne et égyptienne, indique le rapport annuel sur les perspectives économiques en Afrique en 2012, présenté lundi à Arusha par la BAD, l’OCDE, le Pnud et la CEA. C’est ainsi que « compte tenu de ces chocs », la croissance économique moyenne pour l’année 2011 a accusé un recul à 3.4% (contre 5% en 2010). L’Afrique subsaharienne a continué cependant à progresser à un rythme supérieur à 5%. 

Un grand défi demeure posé à l’ensemble des pays : le chômage des jeunes (15-24 ans). Aujourd'hui, les jeunes représentent 60 pour cent des chômeurs du continent, soit 40 millions d'individus à la recherche d'un emploi, dont 22 millions, des femmes pour la plupart, ont définitivement baissé les bras. Le nombre de jeunes devant doubler en 2040, l’ampleur risque d’en être périlleuse sur tout les plans, si des stratégies intégrées ne sont pas immédiatement mises en œuvre, en faisant de l'emploi des jeunes une priorité, afin de transformer son capital humain en opportunité économique. D'autre part, les jeunes peuvent constituer une menace non négligeable à la cohésion sociale et la stabilité politique dès lors qu'ils n'arrivent pas à bénéficier de conditions de vie décentes.
 
Intervenant lors de la présentation du rapport, le président de la BAD, Donald Kaberuka, a beaucoup insisté sur la nécessité de garantir une éducation de qualité à même d’assurer la formation des qualifications requises, et d’investir pleinement dans la jeunesse. Même si nombre de pays subsahariens affichent de bons niveaux de croissance économique, il estime qu’il ne faut pas confondre croissance et transformation économique, citant à cet égard le poids des vieilles procédures, les entraves douanières et fiscales, le manque des infrastructures et autres handicaps.
 
Ayant fait le voyage à Arusha, en provenance de Nairobi (275 km), en voiture empruntant la route financée par la BAD, Kaberuka avait lui-même pris connaissance des lourdeurs des formalités frontalières imposées aux camions de marchandises, ici comme dans de nombreux autres pays. « Rien qu’en allégant et en facilitant ces démarches, cela fera gagner beaucoup de temps et d’argent », a-t-il mentionné à titre d’exemple, plaidant pour une rapide intégration africaine.
 
Télécharger le Rapport intégral : http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/
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