Lu pour vous - 05.09.2011

"Indépendances : parcours d'un scientifique tunisien"

Universitaire,  écrivain prolifique à qui on doit notamment  « Les poisons du tiers monde », « La Recherche  contre le tiers monde » et « la Pollution invisible », pionnier de l’information scientifique dans notre pays,  grâce à ses émissions à RTCI sur « le charme discret de science « connu notamment du grand public en Tunisie par «ses tirs à la bazooka » contre les empoisonneurs et les méfaits des pesticides sur les colonnes de « Réalités » et  « Le Monde diplomatique ». On croyait tout savoir sur Mohamed  Larbi Bouguerra. Le mérite de ce livre à quatre mains écrit en collaboration avec Bertrand Verfaillie (1) est de lever le voile sur  des facettes jusque-là inconnues de la personnalité de cet éminent universitaire tunisien.

Un petit livre de 138 pages, bien écrit, et qu’on lit d’une seule traite. Mohamed Larbi Bouguerra revient sur son parcours depuis son enfance  à Bizerte, sa ville natale. Il a une pensée émue pour ses parents. Sa mère, Najia, son père, Hamda ; se souvient de « M. Nessim », un propriétaire juif qui aidera son père à monter son petit commerce. A l’école, il vivra au contact  de « maîtres exceptionnels ». Déjà, le jeune Larbi montrera des prédispositions pour l’expérimentation scientifique.  Ce sera ensuite les années collège, le départ pour Tunis où il s’éveillera à la conscience politique, puis les études supérieures en France. En toile de fond défilent les grands évènements qui ont marqué cette période : la lutte de libération,  le retour d’exil de Bourguiba, l’indépendance, l’affaire de Sakiet et bien sûr l’engagement politique de l’auteur , l’UGET, Perspectives, l’AEMNA,  puis le retour en Tunisie, le désenchantement , la répression , « la glaciation bourguibienne ». Suit  un tableau très sombre de la situation de la recherche pendant les premières années de l'indépendance. Faute de stratégie, les chercheurs sont abandonnés à leur sort. "Utilisez-nous ", ne cessera de répéter M.L.B. Mais il doit se rendre à l'évidence : "la recherche est le cadet des soucis de nos gouvernants ». Sa carrière connaîtra plusieurs avatars : professeur, directeur de l’Institut de la recherche scientifique et technique de Borj Cédria, directeur de l’ITAAUT  et enfin directeur de recherches au CNRS en France. Mais il ressentira partout la même frustration, « celle  d’être tenu pour quantité négligeable ».

(1) "Indépendances : parcours d'un scientifique tunisien" Mohamed Larbi Bouguerra et Bertrand Verfaillie, éditions Descartes et Cie Paris

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3 Commentaires
Les Commentaires
Ali Nefzaoui - 07-09-2011 12:16

Un grand Monsieur, je l'ai eu comme Prof de Chimie organique à la fac des sciences; parmi ses sitations fameuses: "maudite la science qui ne soit pas utile". Dans son parcours, un passage oublié peut être, celui de la Biobliothèque d'Alexandrie, le fameux "antre de la connaissance". Beaucoup de nostalgie quand je me rappèle des grands maîtres que j'ai eu la chance d'avoir... Si Laarbi, Le feu Bouarrouj, et bien d'autres.

Jawhar - 07-09-2011 13:02

Pour que la recherche scientifique prenne ses lettres de noblesse et que les scientifiques soient mieux considérés et surtout occupent la partie haute de la pyramide sociale et décisionnelle du pays, il faut une nouvelle politique de la recherche scientifique dans notre pays qui coupe définitivement avec le simulacre et la tromperie. Toute recherche ne peut se concevoir que si elle s'inscrit dans le cadre d'un développement économique générateur de profit financier direct. A ce propos les idées et les domaines de recherche qui s'inscrivent dans cette logique ne manquent pas et je citerais à titre d'exemple, les accumulateurs électriques et autres générateurs de courant, la prévention de l'handicap natal, la prévention de la tuberculose, l'aquaculture, l'agriculture en zone arides, le développement des écrans solaires dont les tunisiennes consomment des tonnes tous les ans ....Même si certains de ces thèmes sont inscrits dans des programmes de recherche, un survol sommaire montrera qu'en pratique il n y a rien de concret réalisé. Il faut arrêter le simulacre, payer à leur juste valeur les chercheurs et les évaluer pour arrêter une activité non productive déficitaire et récompenser les chercheurs financièrement productifs.

zawali - 12-09-2011 13:24

j 'ai le plus grand respect pour si Bouguerra et une grande admiration c est un puit de science auquel il est agréable de s'abreuver .j'ai lu ses articles dans le monde diplo ainsi que ses livres on se connait bien il sait l 'admiration que je lui voue et m' a meme offert un de ses livres.je voudrais lui demander de sauver cap serrat un site à couper le souffle de la cupidité des bétonneurs car j 'ai vu à la télé tunisienne un promoteur et ben ali présenter un projet de villas de luxe bien entendu et hotels Cap Serrat est une reserve écologique extraordinaire qui devrait etre classé au patrimoine mondial comme le lac ichkel dont bourguiba voulait faire un aéroport et c est le ministere de l 'ecologie français qui lel fit renoncer je tiens cette information du responsable de la tunisie au ministére de l 'ecologie francais à l 'epoque.si Bouguerra sauvez cap serrat

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