News - 14.07.2016

Il y a 62 ans, l’assassinat du Dr Abderrahmen Mami

L’assassinat du Docteur Abderrahmen Mami en Juillet 1954

Il y a 62 ans, Le 13 juillet 1954, le Dr Abderrahman Mami était assassiné par « la main rouge», une organisation terroriste qui avait partie liée avec les services de la résidence générale« et les colons français dont la mission était d'assassiner le patriotes tunisiens hostiles au protectorat (Ferhat Hached, les frères Haffouz, Hédi Chaker).

Le Dr Mami venait d'être nommé médecin particulier de Mohamed El Amine Bey, mais il était surtout un grand patriote. En accord avec les dirigeants nationalistes, il avait joué un role particulièrement important auprès du Bey pour le rejet des textes «frauduleux» présentés par les autorités du Protectorat  et dont l’objectif était de mettre en application une politique de répression de la résistance tunisienne.Selon des documents internes de La Résidence, Abderrahmen Mami était une personnalité influente auprès des principaux dirigeants tunisiens et notamment ceux du mouvement nationaliste. Il avait en outre facilité des contacts entre le Cheikh Thaalbi et des personnalités anglaises au moment où la collaboration devenait de plus en plus étroite entre les membres du Parti Destourien et les Anglais et les Américains.

Quelques jours après sa nomination, il avait éventé une tentative d’empoisonnement du souverain et déposé personnellement, au nom du Bey, une plainte au poste de police de La Goulette. Cette affaire avait provoqué une forte émotion tant  en Tunisie qu’en France. En effet,  outre une large couverture par la presse tunisienne et française, l’Assemblée Nationale française avait  interpellé Le Ministre des Affaires Etrangères Robert Schuman et lui demanda de faire toute la lumière sur cette question.

Pour les nationalistes tunisiens, cette tentative manquée contre Le souverain, constituait une occasion propice pour alerter l'opinion mondiale et en particulier, américaine sur la crise tunisienne. Par ailleurs, l’échec de cette tentative a permis, d’une part, d’éviter la succession du bey par le prine héritier, Ezzedine Bey, connu pour sa proximité avec la Résidence Générale de France et, d’autre part, ouvrait la voie à La Cour et aux Néo Destouriens pour remettre sur le tapis, la question dynastique.

 

L'assassinat du Dr Mami avait provoqué une émotion considérable dans toutes les couches de la population tunisienne et  déclenché une recrudescence d’actes de représailles contre les intérêts et l'armée française qui se sont soldés notamment par la liquidation du chef de l’administration militaire le colonel de La Paillonne.

Prenant en considération ces évènements, Le Président du Conseil Pierre Mendès France décidait de se rendre en Tunisie le 31 juillet pour annoncer devant le Bey la reconnaissance par le gouvernement français de l'autonomie interne de La Tunisie.

 

Pour sa part, Bourguiba, dés son retour à Tunis le 1 juin 1955, se rendit dans les jours qui suivent aux mausolées de Moncef Bey et de Farhat Hached avant d’aller se recueillir sur la tombe du Dr Mami au cimetière Sidi Abdelaziz à La Marsa.
Il décida également d’inaugurer personnellement l’hopital Abderrahmen Mami de pneumo phtisiologie de L’Ariana en présence de tous les membres du Gouvernement, du Corps Diplomatique et du Secretaire Général de L’Union Internartionale de Phtysiologie.

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1 Commentaire
Les Commentaires
Abdessalem LARIF - 14-07-2016 20:22

Je me souviens, enfant, de cet ami de mon père qui est venu un soir chez nous, à La Marsa, pour ausculter mon frère Tahar, âgé de deux ou trois ans, qui avait la fièvre et d’avoir été étonné de le voir procéder sans stéthoscope en appliquant directement son oreille sur le thorax de l’enfant. Je retrouve sur cette photo l’image restée gravée dans ma mémoire de la prestance et de la bonté qui se dégageaient de sa personne. Son fils dont je ne retiens plus le prénom à été, pour une année seulement, mon camarade de classe à l’Ecole Franco-Arabe de la Marsa. La nouvelle de son assassinat a fait planer une profonde tristesse sur mes parents et sur moi-même à Akouda où nous passions nos vacances. Paix à l’âme de ce grand patriote.

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