Questions à ... - 16.08.2012

Mehdi Bouebddelli (ULT)

Juillet et août : c’est la période de l’orientation universitaire pour des dizaines de milliers de nouveaux bacheliers, mais aussi des étudiants qui souhaitent changer de filières ou aller plus loin. Les options ne sont pas nombreuses : l’enseignement public, les établissements privés ou le départ à l’étranger. Le tout avec à la base une double grande interrogation : comment garantir la réussite pour accéder au marché du travail ? Et combien ça coûte si on choisit le privé ou l’étranger ? Deux questions qui constituent en fait la problématique centrale du système.

Avec 42 établissements autorisés, accueillant plus de 17 000 étudiants (dont plus de 4 000 étrangers), l’enseignement supérieur privé tunisien, né il y a à peine 11 ans, connaît une évolution rapide, avec son lot de réussites et d’insuffisances. Réussite de certains établissements qui ont misé sur la valeur scientifique et académique, investi dans le corps enseignant et les infrastructures, faisant fi de toute considération purement commerciale. Insuffisance pour d’autres qui n’arrivent pas à se conformer totalement à la réglementation en vigueur et offrir à leurs étudiants les conditions nécessaires à leur bonne réussite. Le gap risque de s’élargir.

Mais plus, la compétition s’accélère depuis la révolution. Pas moins de 25 nouvelles demandes d’autorisation ont été déposées auprès du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. En plus de certains groupes tunisiens formés notamment par d’anciens enseignants et dirigeants universitaires, de grandes universités internationales, nord-américaines, européennes et arabes (pays du Golfe), envisagent sérieusement de se lancer dans le secteur. La cible visée ne se contente pas des étudiants tunisiens mais s’élargit à des étudiants étrangers de divers pays, en priorité ceux de la Méditerranée, de l’Afrique subsaharienne et de la région arabe. Certaines nouvelles universités se consacreront à l’économie, au management, au marketing et d’autres aux technologies et dispenseront leur enseignement totalement en langue anglaise.
Mais quelles sont...

I - les spécificités distinctives de chaque établissement (filières, modèle pédagogique, enseignants, partenaires étrangers, locaux, frais…) ?
II - Quelles sont les difficultés rencontrées ?
III - Quels sont les conseils que vous donneriez aux futurs étudiants et aux parents pour bien choisir l’université privée à fréquenter ?
IV - Comment promouvoir l’enseignement privé universitaire en Tunisie ? Que doit faire le gouvernement ? Que doivent faire les universités ?  
V - Comment attirer plus d’étudiants étrangers ?

Poursuivant notre tour de Tunisie des établissements supérieurs privés(1), nous donnons la parole cette fois-ci à Mehdi Bouebdelli, Directeur de l'Université Libre de Tunis :

1/ Quelles sont les spécificités distinctes de votre établissement (filières, modèle pédagogique, enseignants, partenaires étrangers, locaux, frais…) ?

• Pionnière dans le domaine de l’enseignement privé (créée en 1973).
• Se distingue de part sa rigueur, sa discipline, la qualité de sa formation (enseignants sélectionnés).
• Infrastructure développée avec 6 bâtiments, 12 laboratoires, une médiathèque de 3 étages et un équipement pédagogique à la pointe de la technologie est mise à disposition des étudiants (10000 ouvrages électroniques…).
• Filières innovantes proposées conformément aux demandes des étudiants et aux besoins actuels du marché du travail.
• Des frais de scolarité étudiés.
• Partenariats avec plusieurs universités étrangères (France-Canada) : ouverture de la Tunisie vers l’internationalisation de la formation intégrant échanges d’étudiants, et d’enseignants.
• Relation permanente avec le monde professionnel et industriel.

2/ Quelles sont les difficultés rencontrées ?

• Une connotation négative existe encore au sein de la société ; le privé : formation payante qui n’est réservée qu’à une certaine classe sociale mais qui tend à diminuer.
• L’absence de collaboration et de coopération entre les établissements publics et privés.
• L’exclusivité de certaines filières réservées aux établissements publics (ex : la pharmacie…).
• Trop longue réactivité du MES face aux difficultés rencontrées par Enseignement Supérieur.
• Un foisonnement d’Universités proposant des formations pas toujours en adéquation avec le marché du travail    .

3/ Quels conseils donneriez-vous aux futurs étudiants et aux parents pour bien choisir l’université privée à fréquenter ?

Avant toute inscription :

• Choisir la filière la mieux adaptée à sa formation initiale (nature du baccalauréat,  formation académique).
• Demander à visiter les locaux de l’université où ils comptent inscrire leurs enfants, vérifier le matériel et les laboratoires mis à disposition en adéquation avec la filière choisie.
• Rencontrer le Chef de Département concerné afin de connaître en détail le plan d’études de la formation.
• S’assurer du taux d’encadrements et du nombre d’étudiants par classe.
• Voir aussi  le taux d’employabilité.

4/ Comment promouvoir l’enseignement privé universitaire en Tunisie : Que doit faire le gouvernement ?

• Mettre en application effective les dispositions du code des investissements.
• Assurer un contrôle plus rigoureux du secteur.
• Créer une législation permettant d’organiser des concours internes de passage de grades permettant ainsi de développer des plans de carrière à l’instar des universités nord américaines.

Que doivent faire les universités ?

• Augmenter le pourcentage des professeurs permanents.
• Investir dans le matériel pédagogique afin de mettre à disposition l’infrastructure er l’équipement adéquat pour une formation de qualité.
• Assurer un partenariat encore plus large avec le marché du travail.
• S’inspirer des universités internationales.
• Développer davantage la recherche.

5/ Comment attirer plus d’étudiants étrangers ?

• En facilitant les démarches administratives d’installation en Tunisie.
• En s’appuyant sur le bas coût de la vie par rapport aux pays développés.
• En promouvant la valeur du diplôme tunisien à l’échelle internationale et plus précisément dans les pays africains (communications,….).

PRESENTATION DE L’ULT

L’Université Libre de Tunis, pionnière dans le domaine de l’enseignement privé en Tunisie avec, à son actif, une expérience de plus de 39 ans,  offre une large gamme de programmes d'études aux trois cycles à la Faculté de Droit, d’Economie et de Gestion (Droit- Economie et Gestion) et à l’Institut Polytechnique Privé IP2 (Licences en Sciences techniques- Ingéniorat et Architecture).

En effet, L’Université Libre de Tunis jouit d’une réputation internationale d’excellence de part la qualité, la diversité et le sérieux de sa formation ; ce qui lui a permis d’être reconnue par tous les employeurs et les milieux universitaires et de devenir membre de l’Association Arabe des Universités(AAU), de l’Association Internationale des Universités (IAU -UNESCO), de l’AUF et partenaire au programme Averroès.
Située au centre ville, l'Université Libre de Tunis est desservie par un important réseau d'autobus, et du métro qui la relie aux quatre coins de la ville.

L’ULT se distingue des autres établissements en ayant :

• Tous ses diplômes reconnus par l’Etat
•  Un large choix de formations et de spécialisations de pointe adaptées aux besoins du   marché de l’emploi
• Equilibre entre enseignements fondamentaux et ouverture à la professionnalisation en privilégiant le partenariat avec les milieux pour le développement de nouveaux domaines de formation et de recherche
• Des équipements modernes (ERP, parc informatique, laboratoires, médiathèque…)
• Une université ouverte sur le monde avec des partenariats en France et au Canada pour des séjours d’études ou des stages à l’étranger
• Une ambiance conviviale dans un cadre agréable
• Un corps enseignant ayant l’expérience de la complexité et des exigences de l’enseignement supérieur
• Le Campus principal de l’ULT est situé au cœur de la ville de Tunis
• Une vie étudiante dynamique : Journal étudiant, associations et clubs à caractère social, voyages culturels, fêtes estudiantines, activités sportives, etc.

(1) A lire aussi les interviews de :

  Ridha Gouiaa, Directeur de  l'APBS (Avicenne Private Business School),  Farouk Kammoun Directeur de SESAME, Ridha Ferchiou, Président de l'Institut Tunis-Dauphine, Tahar Ben Lakhdar, président du groupe Esprit et Naceur Ammar Directeur scientifiqueM. Mahmoud Triki, Directeur de MediterraneanSchool of Business (MSB) et Mehdi Majeri, Directeur de l'Ecole Privée d'Ingénieurs, Mohamed Damak, Directeur de Time et Yassine El Mansouri, Directeur de l'Université Centrale.