News - 16.06.2012

Les fléchettes de Béji Caïd Essebsi contre des ministres d'Ennahdha

Habile, Béji Caïd Essebsi sait choisir ses cibles parmi ses adversaires politiques. Ne voulant pas se mettre à dos les tout premiers dirigeants d’Ennahdha, Rached Ghannouchi ou Hammadi Jebali, il affûtera ses fléchettes à l’encontre de deux ses ministres (sans les nommer directement) qui s’en étaient pris à lui. Pour le premier, Rafik Ben Abdessalem, ministres des Affaires étrangères qui avait mis en avant l’âge avancé de BCE, mettant en doute ses capacités à pouvoir conduire un grand parti, Béji lui cherchera une excuse, sur son ton ironique. « Il ne faut pas lui en vouloir. Il ne connaît même pas la capitale de la Turquie », dira-t-il, déclenchant l’hilarité générale. Il reviendra encore à la charge lorsqu’il dira : « vous savez, mes positions sont bien connues d’Ennahadha, depuis ses plus hauts dirigeants, jusqu’à ce garçon ! »

Pour le second, Mohamed Ben Salem, ministre de l’Agriculture, il sera plus incisif. « Ah ! Lui aussi vient de se joindre à la chorale. Pourtant il était venu me voir, quand j’étais à la Kasbah, et mon sens de l’Etat m’interdit de vous rapporter ce qu’il m’avait dit. Il doit certainement s’en souvenir. Ce qui me dispense de le lui rappeler. Alors, je préfère de me taire ! » Un humour décapant.