News - 05.09.2020

La Tunisie, le voisin européen, vue de Paris

La Tunisie, le voisin européen, vue de Paris

«Sans l’implication aussi considérable de l’Union européenne, il est peu probable que (la Tunisie) ait pu continuer à fonctionner et la transition démocratique se poursuivre compte tenu des difficultés intérieures et extérieures auxquelles la Tunisie faisait face.» C’est ce qu’affirme un rapport d’information sur la politique européenne de voisinage, déposé fin juillet dernier par la Commission des affaires européennes à l’Assemblée nationale française. Présenté par ses deux rapporteurs, les députés Caroline Janvier et Joaquim Pueyo, il mentionne que «ce qui fonctionne est, de l’avis général, la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. D’après les informations transmises à vos rapporteurs, le terrorisme est sous contrôle en Tunisie. Les quelques foyers encore actifs dans le pays sont contenus, ne rassemblant que quelques dizaines de ‘’combattants’’ tandis que les ‘’revenants’’ ayant rejoint les rangs de Daech font l’objet d’une attention particulière.»

«S’agissant de la jeunesse, le bilan est plus contrasté, ajoutent les rapporteurs. Si les échanges universitaires progressent, la jeunesse, comme le peuple tunisien en général, vit mal les restrictions à la mobilité vers l’Europe. La libéralisation des visas de court séjour n’avance pas, comme la négociation d’un accord de réadmission et ce, alors que les Tunisiens représentent la première nationalité arrivant en Italie (22 % des arrivées) et que la Tunisie a été le deuxième pays de départ vers les côtes italiennes (24 %). La situation économique et sociale difficile du pays, le chômage élevé et le sentiment général d’une absence de perspectives expliquent largement ces départs.»

«L’économie tunisienne est en crise, souligne le rapport. Elle reste cartellisée, dominée par quelques grands groupes familiaux qui étouffent les initiatives, de même que la mise en œuvre des réformes est freinée par une administration publique pléthorique et largement inefficace, dont la masse salariale en forte hausse depuis la révolution annihile par ailleurs les marges de manœuvre budgétaires de l’État. La négociation d’un accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca) est au point mort. »