News - 13.03.2014

L'activisme de Marzouki: une campagne avant la lettre

Fort des déclarations du président du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi variant de «c’est à lui de voir» à «Rien dans les textes ni dans la Constitution ne le contraint à démissionner» quand ce n’est pas «dans les démocraties les mieux établies, le président de la République tout en continuant à assumer ses fonctions se présente à l’élection présidentielle suivante», le Président provisoire Moncef Marzouki entame une campagne électorale avant la lettre pour rempiler à Carthage où à l’évidence il se trouve bien.

Après avoir cherché à tirer le meilleur profit de la ratification de la Constitution, alors que, le Congrès pour la République (CPR), le parti qu’il a fondé et dont il est le président d’honneur n’a pas participé au «Dialogue national» quand il n’a pas tenté de le perturber, il ne cesse depuis l’avènement du gouvernement de compétences de Mehdi Jomaa de s’ingérer dans les affaires du gouvernement qui sont en dehors de ses attributions, telles que définies par la loi portant organisation des pouvoirs publics.

Ainsi l’a-t-on vu  convoquer tour à tour les ministres de la Défense nationale, des Affaires étrangères, de l’Intérieur et même celui de la Culture pour leur demander de le briefer sur des questions se rapportant à leurs départements respectifs. Si les questions militaires et diplomatiques rentrent dans ses prérogatives en cogestion avec le Chef du gouvernement, les autres questions n’en relèvent pas.

Cette situation ne semble pas embarrasser M. Jomaa qui aurait encouragé ses ministres à répondre aux convocations du Chef de l’Etat et à répondre à toutes les questions qu’il leur pose. Soucieux de restaurer l’autorité de l’Etat, il ne voit aucun inconvénient à ce que le président provisoire s’intéresse  aux questions de politique intérieure qui sont du ressort de son gouvernement.

Ceci ne peut qu’inciter M.Marzouki à plus d’activisme pour montrer son ascendant et son autorité sur les institutions de l’Etat. En organisant une cérémonie en l’honneur des gouverneurs sortants qu’il a décorés, tous, des insignes de l’Ordre de la République, il fait d’une pierre deux coups. D’abord satisfaire le parti islamiste dont ces gouverneurs sont pour la plupart des militants et ensuite et surtout montrer son autorité sur ce corps très important dans les régions.

R.B.R.