News - 27.07.2014

Tunisie, terre d'accueil… provisoire

Depuis son indépendance, la Tunisie a offert asile et accueil à tous ceux qui l’ont sollicité. Le FLN,  le Fath, le Frolina, le Frelimo, le Front de libération de l’Erythrée, l’OLP, la Ligue arabe et la BAD y ont tous bénéficié d’un accueil fraternel, de soutien, de discrétion et de non-ingérence dans les affaires intérieures. Quitte à en payer parfois le prix cher, comme à Sakiet Sidi Youssef en février 1958 ou à Hammam-Chott, en octobre 1985. Fraternité et voisinage obligent, les Algériens en lutte pour leur indépendance avaient disposé de camps au Nord-Ouest et installé à Tunis, rue Souk-Ahrès, le quartier général du Front de libération nationale (FLN), et le siège du Gpra, (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) jusqu’à l’indépendance en 1962. Dès sa constitution, le mouvement palestinien Fath bénéficiera de l’installation d’un bureau très actif à  la rue Mokhtar-Attia, en plein cœur de la capitale. Il aura bientôt pour voisin celui des indépendantistes érythréens. Les fronts de libération de l’Angola et du Mozambique seront eux aussi les bienvenus. Chassé de Beyrouth en 1982, le leader palestinien Yasser Arafat n’avait trouvé refuge qu’à Tunis où il établira le siège de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Les diplomates du monde entier intéressés par les questions arabes affluaient déjà à Tunis, devenue en 1979 le siège de la Ligue des Etats arabes. A la suite de la signature par Anouar Sadate des accords de Camp David, le sommet des chefs d’Etat, réuni à Bagdad en mars 1979, avait pris en effet une série de sanctions contre l’Egypte et décidé le transfert du siège de la Ligue à Tunis. Chedly Klibi en a été élu secrétaire général (en avril 1979). La guerre du Golfe changera la donne et la Ligue retrouvera en 1991 son siège historique au bord du Nil, même si ses institutions spécialisées comme l’Alecso et l’Asbu restent à Tunis.

La Banque africaine de développement expérimentera elle aussi l’air de Tunis. Déjà, en conformité avec les règles prudentielles, elle disposait d’un bureau de résilience permettant d’abriter ses activités névralgiques et de la moindre interruption à son siège établi depuis sa constitution à Abidjan. Avec le déclenchement de la crise ivoirienne et la dégradation de la situation sécuritaire, décision a été prise en 2003 d’opérer une relocalisation temporaire à Tunis. Plus de 1 000 personnes étaient alors arrivées, accompagnées de leurs familles. Dix ans après, la BAD retourne à Abidjan… Comme la Ligue arabe au Caire et l’OLP à Ramallah…

Chaque transfert à Tunis draine avec lui son microsystème, avec ses communautés, leurs écoles, leur gastronomie et leurs habitudes. Du temps de la guerre d’Algérie, de la Ligue arabe et de l’OLP, s’ajoutaient une nuée de journalistes chargés de couvrir leurs activités, des diplomates spécialisés, et des «agents de liaison ». A chaque départ, on assiste à leur envol. Qu’en reste-t-il? «Juste de bons souvenirs», témoigne, nostalgique, un vieux correspondant de presse aujourd’hui retraité. «Quelques mariages mixtes et beaucoup d’amitié».

Le départ de la BAD ne dément pas cette tradition. Des couples mixtes aussi se sont formés, des mariages ont été célébrés… Une autre manière d’ouvrir la Tunisie sur l’Afrique…

Lire aussi:

BAD:Le grand retour à Abidjan

Donald Kaberuka, Président de la BAD: Profondément Africain, je veux continuer à servir l'Afrique, en Afrique

Que restera-t-il de la BAD en Tunisie ?

La BAD fait ses cartons

Départ de la BAD pour Abidjan: La plus grande opération du genre, menée avec succès

Gabriel Bayemi Président du Conseil du personnel «Un grand pincement au cœur»


 

Tags : afrique   BAD   Tunisie   Yasser Arafat  
Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
0 Commentaires
X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.