News - 03.04.2013

Séquestration de Bourguiba: la pugnacité de Mohamed Sayah

Après la révélation par Leaders de la plainte pour séquestration déposée par Bourguiba contre Ben Ali, nous poursuivons la publication d’autres documents à ce sujet. Cette lettre adressée par Mohamed Sayah à Ben Ali est bien significative.

«A ma connaissance, Mohamed Sayeh est  l’une des très rares personnes (1), pendant 13 ans, depuis la déposition de Bourguiba jusqu’à sa disparition, à s’être battu avec ténacité pour obtenir la levée de sa résidence surveillée». Le témoignage de cet historien qui a accédé aux archives de la présidence de la République est confirmé par un document. C’est une lettre que l’ancien historiographe de Bourguiba  avait adressée le 25 avril 1990 (le 29 ramadan 1410 et cette précision est importante) à Ben Ali. Il saisit l’occasion de l’Aïd pour lui présenter ses vœux et s’en ouvrir à lui du sort de son prédécesseur. Avec le style et l’habileté qu’on lui connaît, Sayah écrit: «Est-il possible à un patriote sincère de vous exprimer ses  sentiments sans évoquer avec vous le sort de votre prédécesseur, le président Bourguiba, et vous dire toute son inquiétude pour sa situation et les conséquences qu’elle peut avoir sur le moral de la nation et sa cohésion à moyen et long terme.  En plus du fait que cette situation se trouve en contradiction avec les dispositions d’un Etat de droit au service duquel vous vous êtes engagé, pour en consolider les fondements».

«C’est pourquoi, j’ose, avec votre permission, saisir encore une fois pareille occasion pour vous adresser un appel plein d’espoir pour  donner vos instructions en vue de mettre fin dans les plus brefs délais à l’isolement de notre leader et  lui permettre de revoir au moins  tous ceux avec qui il se sent à l’aise et souhaite personnellement rencontrer».

Disciple de Bourguiba, familier de ses messages codés, Sayah a dû peser chaque mot de sa lettre recommandée adressée par voie postale. L’unique sort qu’elle connaîtra après lecture par Ben Ali, mais sans annotation : l’enregistrement au bureau d’ordre de la Présidence, le 7 mai 1990, sous le N° 01/316 et son versement aux archives les plus secrètes.

(1) Il faut mentionner également le grand militant, Georges Adda qui avait adressé à Ben Ali le 4 novembre 1997, une lettre l'adjurant de rendre à Bourguiba, «le plus vieil interdit de liberté au monde», «sa pleine et entière liberté de se déplacer et de recevoir».

Lire aussi : Bourguiba a bien porté plainte contre Ben Ali
 

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5 Commentaires
Les Commentaires
antivirus - 03-04-2013 14:56

Bourguiba est toujours dans notre cœur, c’est le père de la Tunisie. Mr Sayah n’as fait que son devoir en reconnaissance a notre Zaim. Malheureusement il était le seul. Et B.C.E il était ou ?

Mahmoudi - 03-04-2013 20:27

Bravo a mrSayeh qui a bien fait pour essayer de sortir Bourguiba de la prison mais uo sont ils les droits de l homme tunisien ,les avocats,les tunisiens ce qui est tres triste et alim pour moi c que Bourguiba aime aime et aime sa tunisie et meme tres affaibli il diSait a zaba qui lui rendait visite a l hopital roudbalik Ala tounis ,Bourguiba qui a été en prison étant jeune militant pour la liberte de la Tunisie a été et a fin sa vie en naufrage encore en prison et cette fois ci ce n est pas le colonisateur francais mais un salopard tunisien qui s appelle zaba et allah est la pour venger Bourguiba ,honteux de faire subir a un viellard de 87ans atteint de trouble cardiaque et neurologique:Parkinson et j en passe..zaba est inhumain et sauvage .HBourguiba qu on le veille ou non est L HOMME Clé et Unique de la Tunisie malgré les insuffisances subis et on est pas complet et alkamalou ila Allah,la Tunisie restera et son nom sonnera BBourguiba,aucun tunisien ne peut l égaler et meme au monde arabe...s il etait écouté la palestine ne saura pas ce qu elle est subites hui presque totalement occupe par Israël...a revoir l histoire et ce qu il a dit HBourguiba a Jamel abdannacer et aux pays du golfe ..HB Allah yarhamou....

bousnina - 03-04-2013 23:22

Rien qu'en tant que citoyen lamda je suis envahi d'un sentiment de honte pour n'avoir rien fait pour venir en aide au fondateur de la NATION TUNISIENNE, de l'avoir laissé terminer ses jours privé de ses libertés les plus élémentaires, lui qui a passé une grande partie de sa jeunesse dans les prisons de l'occupant pour que les Tunisiens soient libres. QUELLE INGRATITUDE...!!! Que dire alors de ceux qui sont entrain actuellement de surfer sur le bourguibisme pour gagner les élections prochaines..si élections il y a !! les BCE, Shabou Marzouk et j'en passe... Hontes à vous, vous n'avez pas le droit d'utiliser le nom de Bourguiba après l'avoir laissé mourir sans tenter de faire même pas une pétition pour reclamer sa mise en liberté alors que vous étiez des hommes plitiques de premier plan. J'aimerai bien savoir si parmi les chefs d'accusations adressés à ZABA il y a le fait d'avoir laisser mourir Bourguiba en prison sans jugement...Monsieur Essebsi, en tant qu'avocat vous pouvez peut être encore vous rattraper pour rendre justice à "votre père spirituel" à titre postume...

Sissi Impératrice - 04-04-2013 11:39

Après sa destitution, Bourguiba a été ignoré, oublié, négligé par tous les Tunisiens ! Que ce soit par ses anciens ministres (du moins par certains d'entre eux), par ses propres concitoyens qu'il a libérés du joug de la puissance colonisatrice, par ses propres concitoyennes qu'il a affranchies du carcan de la tradition patriarcale ! Seuls quelques membres de sa famille et certains ministres qui se reconnaîtront lui sont demeurés fidèles ! Par ailleurs, la rancune de Ben Ali a été pernicieuse et profonde : il l'a entièrement isolé, coupé du monde, empêchant sa famille et ses anciens amis de lui rendre visite, de s'occuper de lui, de lui apporter réconfort et chaleur! Aux premiers jours de sa destitution, personne ne pouvait lui rendre visite, ni le voir, même parmi les membres de sa famille la plus proche! Pour pouvoir franchir le seuil de sa prison dorée, il fallait écrire une demande et attendre le bon vouloir du prince! Et les demandes adressées à Ben Ali demeuraient lettres mortes, il les ignorait bel et bien et ne prenait même pas la peine d'y répondre, ni positivement ni négativement! Combien de fois ai-je emmené mon père (son neveu) devant le grand portail de sa résidence surveillée à Mornague que j'ai fini par détester parce que les deux battants restaient toujours hermétiquement clos, malgré les supplications de papa qui répétait sans cesse : "Je veux voir mon oncle!" Mais, le garde qui prenait son rôle trop au sérieux, et obéissait certainement aux instructions de ses supérieurs, se contentait de hocher la tête de gauche à droite, pour lui signifier une fin de non recevoir ! Je n'oublierai jamais les larmes qui coulaient de ses beaux yeux, si semblables à ceux du Président Bourguiba, quand le garde-chiourme, lui refusait la faveur de rendre visite à son oncle. Je n'oublierai pas non plus qu'il est décédé l'été 88, sans pouvoir lui rendre visite, profondément affecté par le sort que Zaba avait réservé, au Combattant suprême! Il ne sut jamais que Ben Ali avait finalement accédé, partiellement, au désir de Bourguiba et qu'il l'avait transféré à Monastir, comme il en avait formulé le souhait! Et, en outre, que son incarcération a été légèrement adoucie puisque son successeur ingrat a consenti enfin à entrebâiller les volets impénétrables de la vaste prison, juste après ce décès qui nous a totalement bouleversés ! Du reste, les membres de la famille, appartenant à la première génération, furent autorisés à lui rendre visite, lors des fêtes nationales ou religieuses. Nous-mêmes, appartenant à la deuxième génération, nous avions pu le voir seulement à partir de l'été 1999. Cependant, les cerbères de Zaba, initiés par leur maître, avaient toujours refusé que les membres de sa famille le gâtent ou adoucissent sa solitude par de menus présents ou de délicates attentions! C'est ainsi que, pour célébrer son anniversaire, sa nièce s'était dévouée et lui avait préparé un plat typiquement monastirien, le couscous au cherkaw, pour le lui offrir à cette occasion! C'était compter sans l'intransigeance inébranlable de son perfide successeur : ses instructions étaient catégoriques et péremptoires : Rien ne devait franchir le seuil de la forteresse inexpugnable ! Pas même son plat préféré dont il raffolait et qu'il préférait entre tous! Et, chers amis, savez-vous quel prétexte fut évoqué par la sentinelle incorruptible ? : "Nous ne pouvons pas permettre à quiconque d'introduire de la nourriture au Président, nous craignons pour sa vie!" Voilà la réponse hypocrite que ce tartempion imperturbable avait servie au propre fils de Habib Bourguiba! Je vous laisse savourer la pertinence de cette échappatoire improbable !

jellouli - 06-04-2016 20:58

Bourguiba est un monument,un geant de notre histoire,il est parti les mains propres je garde ses mots qui resonnent toujours dans ma tete,lorsqu il a ordonne au gouverneur d expulser illico presto un Emir Saoudien qui a maltraite un directeur d hotel a Hammamet :" Al Karama gabla el Khoubz" a t il lance au gouverneur.Il restera le pere de tous les Tunisiens.

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