News - 18.10.2012

Retour de la BAD à Abidjan : pas tout de suite, à examiner en mai prochain à Marrakech

La prudence - et la sagesse-  l’ont emporté, au sein du comité consultatif des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD), au sujet du retour de la BAD à Abidjan. C’est une feuille de route prenant en considération divers éléments et enrichie de nouvelles données qui sera soumises au Conseil des gouverneurs de la BAD lors des assemblées annuelles qui se tiendront à Marrakech, en mai 2013.

Réuni récemment à Tokyo, en en marge des réunions  annuelles du FMI et de la Banque mondiale, le devait examiner la situation sécuritaire en Cote d’Ivoire  et préparer, comme cela lui avait été demandé en mai dernier à Arusha, “une feuille de route pour un retour ordonné et progressif, qui tienne compte de la stabilité de l’institution, du bien-être des membres du personnel,  des implications financières mais aussi des risques et des mesures à prendre pour atténuer ces risques ».

Les débats à Tokyo ont laissé apparaître divers points de vue, concernant non seulement la situation sécuritaire en Cote d’Ivoire, mais aussi la nécessité préserver les intérêts de la Banque et de mettre en cohérence également sa stratégie de décentralisation. Au sujet de la sécurité, certains affirment qu’en appliquant les mêmes critères qui avaient motivé la délocalisation à Tunis, le niveau de risque en Cote d’Ivoire baisserait de 3 à 1, ce qui autoriserait un retour sans grands dangers. D’autres, notamment parmi les représentants des pays du Nord et les grands actionnaires s’en tiennent à l’évaluation de la situation par l’ONU qui a estimé nécessaire de reconduire la mission de ses troupes envoyées sur le terrain, la situation n’étant pas encore stabilisée.

Plaidant en faveur de plus de prudence avant de recommander le retour à Abidjan, ils mettent en avance la nécessité de préserver la BAD contre tout risque y compris celui de voir un grand nombre de ses cadres renoncer à y aller. Plus de 70% du personnel permanent avait en effet été recruté après le transfert des activités de la Banque à Tunis, en mars 2003, la proximité de l’Europe les ayant encouragés à y postuler. Il est alors à craindre que le départ vers Abidjan contraindra nombre parmi eux à suivre, ce qui constituera une perte d’expertises et de compétences.

La Tunisie qui y a été représentée par le ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale, Riadh Bettaieb, s'est déclarée "attachée en tant que pays fondateur de la BAD, à faire prévaloir essentiellement les intérêts de l'institution et de pérenniser son bon fonctionnement afin qu'elle puisse poursuivre l'accomplissement de son importante mission".

La question de la décentralisation a été elle aussi évoquée en tant que partie intégrante de la feuille de route à élaborer, en précisant notamment les implantations régionales à établir. A cet égard, il y a lieu de rappeler que Tunis devait abriter un bureau régional couvrant les pays d’Afrique du Nord. Le cas des employés contractuels tunisiens (près de 250 à 300), doit également être pris en compte et trouver un arrangement équitable.
Par ailleurs et comme convenu lors des réunions annuelles de Lisbonne en 2011, un préavis d’un an sera accordé, en cas de décision du retour à Abidjan.

Tous ces éléments sont ainsi revenus sur le tapis des discussions du Comité consultatif des gouverneurs et décision a été prise de les prendre en considération ainsi que le dicsours de clôture prononcé par le président de la Banque, Dr Donald Kaberuka, dans la finalisation du rapport qui sera transmis pour décision au Conseil des gouverneurs de la BAD lors des prochaines assemblées annuelles de mai 2013 à Marrakech.

 

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