News - 25.08.2014

Pourquoi l'Algérie a déroulé le tapis rouge à Rached Ghannouchi

Le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi est rentré « fort satisfait » de sa visite dimanche à Alger. Ses entretiens avec le président Abdelaziz Bouteflika et de très hauts dirigeants du pays voisin ont été qualifiés de « fraternels et productifs ». A deux mois des élections législatives, l’invitation algérienne prend une signification particulière, soulignée par les multiples marques protocolaires qui ont été réservé à Ghannouchi et aux membres de sa délégation. Accompagné de Fathi Ayadi, Ameur Laarayedh, Rafik Abdessalem et Lotfi Zitoun, il a eu droit au tapis rouge lors de son arrivée à l’aéroport d’Alger, à une escorte protocolaire renforcée avec des agents tout au long du parcours, comme pour un chef d’Etat, et surtout à des entretiens approfondis avec les premiers dirigeants. 

Rached Ghannouchi connaît bien l’Algérie qu’il fréquente depuis de longues années et sa dernière visite remonte à septembre dernier, en pleine crise politique intérieure tunisienne. Le président Bouteflika l’avait reçu plus d’une fois, ainsi que le fondateur de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, n’hésitant pas à leur prodiguer ses « conseils » d’apaisement des tensions et de dialogue. 
 
Cette fois, le contexte a évolué. La Tunisie avance bien dans sa transition et la tenue d’élections démocratiques. Reste la menace sécuritaire et la situation en Libye. C’est d’ailleurs ce qui retiendra le plus l’attention du président Bouteflika lors de l’entretien accordé à Ghannouchi et sa délégation, en présence (significative) de Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l’Assemblée nationale populaire (ANP), Abdelmalek Sellal, Premier ministre et Ahmed Ouyahya, directeur du cabinet présidentiel. « Esprit très vif, vaste culture et très bonne connaissance du contexte local et régional, confie à Leaders un membre de la délégation, le président Bouteflika a réitéré l’attachement de l’Algérie aux relations fraternelles et à la coopération bilatérale, insistant sur leur raffermissement. Il était particulièrement heureux de voir la Tunisie s’apprêter à sortir de la période transitoire pour amorcer, après les élections, la stabilisation nécessaire à sa relance. La voie de la concorde empruntée par la classe politique ne peut que susciter sa satisfaction.»
 
Interrogé par son interlocuteur sur les perspectives qui se dessinent à l’horizon à l’issue des prochains scrutins, poursuit notre source, le chef d’Ennahdha lui confirmera que «son mouvement persévèrera sur la même voie, cherchant à élargir le plus possible la future coalition et diversifier la répartition des charges à la tête de l’Etat et ses institutions. »
 
« Le président algérien est paru cependant très préoccupé par la situation en Libye. Tout en réaffirmant son refus de toute ingérence extérieure, il a souligné la nécessité de rassembler les libyens, d’oeuvrer pour rapprocher les différentes parties et favoriser une réconciliation nationale aboutissant à une large union nationale. Dans cet effort, estime-t-il, Rached Ghannouchi peut jouer un rôle important, usant de ses vastes relations et du respect dont il jouit auprès des frères libyens ».
 
Même son de cloche, lors des entretiens de Ghannouchi avec Mohamed Larbi Ould Khelifa, et Abdelmalek Sellal. Le président de l’Assemblée nationale populaire (ANP) offrira en l’honneur de la délégation tunisienne un déjeuner auquel il conviera les présidents des groupes parlementaires. « Les langues se sont déliées et la discussion fut très franche », souligne notre source.
 
Avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal, les entretiens ont porté surtout sur la coopération algérienne. Plus d’une fois, le Premier ministre s’est félicité de l’excellent esprit de fraternité et de collaboration qui unit les gouvernements des deux pays. «C’est très positif et très fluide, insiste-t-il. J’entretiens des relations directes fructueuses avec mon homologue Mehdi Jomaa, dépassant le protocole, et nos équipes collaborent étroitement et utilement, a-t-il affirmé», indique notre source.
 
Rached Ghannouchi ne pouvait qu’y être sensible. L’attention et le soutien du pays frère est voisin sont toujours bien appréciés par la Tunisie. Encore plus en ces moments particuliers.
 
 
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3 Commentaires
Les Commentaires
Hager - 25-08-2014 18:22

Article de peu d'intérêt sur le plan de l'information.

badri - 26-08-2014 09:56

en reponse a votre titre.cela denote de la sagesse reconnue chez le chef dudit parti differemment des autres "chefs" des partis tunisiens.

james-tk - 26-08-2014 13:05

Tout ce "héllali" dans ce genre de rencontres intempestives et improvisées pour faire diversion, jamais ne trompera les esprits éclairés ! Cette lecture est trop superficielle et naïve je ne la partage pas, car, les vieux routiers savent très bien que l'on peut s'échanger des insultes, anathèmes, noms d'oiseaux et autres quolibet, aven un large sourire ! Personnellement l'information prend sa source dans la rencontre qui s'est déroulée au début du mois entre Mehdi Jomaâ et Abdel Malek Sellal à Tebessa, où, ce dernier s'adressa aux deux chefs des état-majors et leur a dit textuellement : " Vous n'avez plus besoin de nous consulter...", selon les révélations de notre chef de gouvernement à votre mensuel ! Traduction; l'Algérie a, depuis la prise d'otage de Aïn Aminas, changé de cap et de fusil d'épaule, et montré au monde entier la nouvelle méthode pour faire face au terrorisme, que nous tunisiens appelons " ??? ????? ", littéralement " La tare et la marchandise ", qui est terriblement efficace malgré les dégâts collatéraux ! D'ailleurs, dans cette opération un message "codé" à l'occident, dorénavant ce sera ainsi et pas autrement, on l'aura remarqué, aucun État n'a vraiment protesté, ou, des bouts des lèvres et des communiqués laconiques, juste le minimum ! Alors, certains vont me dire, où voulez-vous en venir, ma réponse est toute simple, et, élémentaire mon cher Watson; et pour faire bref, étant donné que le guru " père et tuteur de ceux qui ne sont pas arrivés de mars " ait transité par l'Algérie pour atterrir en Europe, et que de hauts responsables "prévoyants" ont su le ménager,lui assurer une protection..., la suite tout tout le monde la connaissait, et, plus de vingt années après, l'Algérie récolte le fruit de ce qu'elle avait semé, le tête de "ghannouchi" sur le billot, n'oublions pas sa visite fin 2013 à Alger, qui a " exigé que le mouvement ennahdha quitte le pouvoir, et dès son retour en Tunisie, a commencé à mettre de l'eau dans sa "piquette", je ne dirai pas du vin, comprenne qui veut, ou, qui peut ! Abdelaziz Bouteflika lui a fait comprendre qu'Alger a la main, que ses propositions sont à prendre en totalité, c'est un "package" à prendre ou à laisser; en clair, si vous vous hasardez à apporter une quelconque aide, ou même le moindre soutien, moral politique ou autre, à vos "frères" d'Algérie, on ne vous garantira pas la suite des événements, ce qui explique le silence assourdissant qui "caractérise" les relations entre les deux mouvements islamisto-fascistes des deux pays ! Dernier point, c'est celui d'une supposée "dette" que les Algériens estiment avoir envers la Tunisie, pour l'assistance apportée aux résistants (fellagas) tout le long de la guerre d'indépendance, et pensent, que c'est à leur tour de répondre présent, en mettant à notre disposition tout le matériel nécessaire, et qui nous manque pour faire face à l'ogre du terrorisme; force est de constater ces derniers temps que les résultats sont notables et encourageants !

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