News - 26.04.2011

Le cri d'alarme de Béji Caïd Essebsi : C'est au peuple d'assumer ses responsabilités et de dénoncer la surenchère et la violence

«Trop de dépassements inacceptables et de surenchère que malheureusement, jusque-là aucun parti en compétition n’a dénoncés vigoureusement. Le peuple en est concerné en premier lieu. Je lance un véritable cri d’alarme et j’appelle à un sursaut national pour que tous les Tunisiens condamnent ces agissements et s’y opposent fermement ! » Haussant le ton d’une voix déterminée, le premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi a pris les Tunisiens à témoin, les exhortant à repousser toute tentative de déstabilisation et à contribuer à la restauration de la sécurité et de la paix sociale.

«Les expressions de colère, les revendications et les sit-in sont légitimes et méritent écoute et compréhension, dit-il, sans cependant dégénérer en actes de violence et d’obstruction.» Citant quelques exemples, il évoque le blocage de l’unité de gaz de Birtish Gas, près de Sfax, l’obstruction du port pour empêcher la navette du ferry-boat entre Sfax et Kerkennah, la coupure des routes et de la voie ferrée, signalant pas moins de 110 incidents du genre, et d’autres dérapages».

Interrogé par des journalistes sur le manque de réactivité du ministère de l’Intérieur face à nombre d’incidents, pouvant être interprété comme « une peur de la pression de la rue de la part du gouvernement », M. Béji Caïd Essebsi affirmera que « le gouvernement ne craint pas la rue, mais cherche à la comprendre et à dialoguer avec elle. Jusque-là, soulignera-t-il, nous n’avons pas voulu répondre par la force et la répression, comme le faisait le régime déchu, mais par le dialogue et la concertation. Nous nous employons à trouver au mieux les solutions possibles, mais n’hésiterons pas à prendre les dispositions nécessaires.»

Profitant de cette rencontre avec le premier ministre, les journalistes n’ont pas hésité à poser nombre de questions :

L’échéance du 24 juillet sera-t-elle maintenue ? Nous l’estimons raisonnable et ferons tout pour la respecter, même si certaines parties oeuvrent à son report.

On perçoit des dissensions entre l’armée et les forces de l’ordre ? L’armée n’est pas en dehors du gouvernement. Quand elle s’est sentie visée par certaines accusations, elle n’a pas hésité à y répondre et à s’en défendre.

Quels financements pour les partis politiques ? Certains sont bien nantis, d’autres très pauvres ? La campagne électorale officielle et réglementaire bénéficiera d’un financement public. Pas le reste.

La commémoration du décès de Bourguiba marque-t-elle le retour du Bourguibisme, à l’exclusion des autres leaders ? Bourguiba a été un grand homme d’Etat et mérite hommage, même si dans son parcours il n’y a pas que des pages glorieuses. Quant aux autres leaders, peut-être que vous faites allusion à Salah Ben Youssef, rien ne s’oppose à leur célébration.

Du pétrole a été importé par la Tunisie (120000 tonnes) pour être expédié en Libye ? Pas du tout ! Un navire italien destiné à la Libye n’a pu y parvenir et à dû venir chez nous où un navire libyen est arrivé pour prendre en charge la cargaison.

Lire aussi : Béji Caïd Essebsi : oui à la parité 50/50 et à l'inégibilité des ex-RCD, mais depuis 10 ans et sur la base d’une liste nominative
 

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11 Commentaires
Les Commentaires
laabed - 26-04-2011 15:26

l'attitude des partis politiques sans exception envers les dépassements violents que vit le pays est honteuse et irresponsable.alors que le pays sombre dans l'insécurité ; l'anarchie ; l'insurrection et le difficultés économiques, les partis politiques à l'image de ceux de l’extrême gauche, Enahdha et les nationalistes arabes soufflent sur un feu déjà vif.aucune condamnation de leur part à des tels agissements ;au contraire ils les revendiquent.

Patriote - 26-04-2011 17:21

BCE excellent comme d'habitude,des réponses du tac au tac avec bcp d'humour , d'intelligence et de pondération .Pour les dépassements ici et là par une poignée (sur 12 millions de citoyens) de barbus venus d'ailleurs,d'autres planètes ou bien les bandits de grands chemins , les fuyards des prisons ou les casseurs il faut que la société civile s'organise, comme au lendemain de la révolution, avec les forces de l'ordre aujourd'hui désorientées les pauvres,ils ne savent plus sur quel pied ils dansent ,cela va demander un certain temps d'adaptation pour les agents tout comme pour les citoyens; le citoyen comme l'agent naturellement chacun a le droit au respect, à condition que chacun se respecte lui même;en tout cas la position de l'agent de sécurité n'est pas à envier ,il est sur une lame de rasoir:la société lui demande de leur assurer la sécurité (arrêter et maitriser les fouteurs de trouble de tout genre) et les "surveillants" du droit de l'homme ne surveillent le dépassement des agents et oublient facilement tout ceux qui pêchent dans les eaux troubles.C'est cette équilibre qu'il va falloir trouver de part et d'autre et on va le trouver tous ensemble.

gaha chiha - 27-04-2011 07:28

Il a raison BCE d'attirer l'attention sur les multiples débordements qui perturbent la vie quotidienne des gens et affectent sérieusement la stabilité et le devenir du pays. Face à ces dérapages à répétition,plusieurs commencent déjà à regretter Ben Ali et ses amis mafieux!! Pour toute la population et, particulièrement pour la classe moyenne, la sécurité vaut mieux que toutes les libertés et toutes les démocraties réunies; elle est, à leurs yeux, essentielle. Elle conditionne leur vie. Ainsi, tous les partis politiques, les organisations civiles, les ONG et surtout l'UGTT sont appelés à prendre position. S'ils voient dans ces barrages, ces pillages et autres troubles, des signes de lutte et de démocratie... qu'ils le disent haut et fort, sinon qu'ils les condamnent sans hésitation. Parce que la chose publique est l'affaire de tous, chacun est appelé à dire clairement sa pensée. Les citoyens et surtout les électeurs seront mieux informés et apprécieront ainsi les positions des uns et des autres.

kais - 27-04-2011 08:50

Nous avons la prieuve maintenant que les partis politiques, et notamment ceux qui siègent dans la commission de Ben Achour et prétendent représenter le peuple ne représentent en fait qu'eux mêmes sionon ils auraient réglé ces sit in et cette gabégie en appelant leurs adhérents ou sympathisants à ne pas détruire leur pays. A moins qu'ils aient décidé eux memes de détruire notre Tunisie... Dans ce cas ils doivent savoir que la Tunisie est audessus de tout et de tous et que les patriotes ne pourront pas laisser faire plus longtemps.

Franzaoui - 27-04-2011 09:26

Bonjour, En tant qu'étranger j'ai du mal à comprendre qui sont ces gens qui pillent, cassent, rançonnent et parfois tuent. Des ex RCD qui veulent la pagaille, des partisans d'un ou des futurs partis politiques, ou tout simplement des voyous. A moins que ce soit un peu de tout. Si vous voulez bien m'éclairer je lirai volontiers vos commentaires. Merci d'avance.

Abdelkrim (Genève) - 27-04-2011 11:09

Ce qui est assez inquiétant et pathétique de la dérive de nos médias et de nos partis politiques, c'est que pratiquement aucune question économique n'a été posée au Premier Ministre lors de sa conférence de presse hier. Je me demande si la question sur le bateau de pétrole pour la Libye était plus importante pour nous que les questions de relance de l'emploi et de l'économie. Le Premier Ministre lance un cri d'alarme ? Personne ne réplique, à part que le Gouvernement craint la rue... Mais bien sûr qu'il doit la craindre dans un ordre qui essaie de devenir démocratique, mais quelle rue ! Ya Allah... Les médias devraient se reprendre rapidement. La course au scoop devrait être relayée pour après, lorsque le pays tournera normalement. Maintenant, il y a urgence et nos journalistes devraient retourner à leurs carnets de notes du temps où ils étaient sur les bancs de l'Institut pour relire la mission première des journalistes quant à leurs devoirs vis-à-vis de la nation. S’il vous plait, essayez de pousser les politiques à se recentrer sur l'essentiel : relance de l'économie, sécurité par tous pour tous et un discours politique raisonnable et, surtout, éviter les surenchères sur des questions superflues (hijab, niqab et autres archaïsmes). Ceci est un appel au Syndicat ou Association des Journalistes de Tunisie.

El Pacha - 27-04-2011 12:21

Quand une frange du peuple s'avère irresponsable pour se livrer au hooliganisme et parfois au meurtre, que fait un gouvernement dans un état de droit. Il délègue les forces républicaines de l'ordre public pour mater les hors-la-loi. Malheureusement, aujourd'hui, on n'a pas encore de police républicaine , encore moins d’état de droit définitif. Tous les deux sont encore provisoires pour une période dite transitoire. Jusqu'à quelle date ? Nul ne peut la prédire...

mahmoud Bédoui - 27-04-2011 13:00

Dommage, encore une fois le premier ministre n'a pas parlé ou mis en garde les islamistes qui sont déjà passés à l'attaque avec leurs milices et leurs occupations des mosquées, les collectes d'argent et surtout les très graves accusations de tout laïc d'être un mécréant. C'est bel et bien un appel au meurtre. Jusqu'à quand cette menace sur les citoyens et sur le pas va rester sans réaction ? Même pas un rappel à l'ordre et la menace de dissoudre ce parti illégal car religieux.

najib - 27-04-2011 13:20

la situation actuelle de notre pays est explosive à plus d'un titre, paralysie quasi totale des forces de l'ordre gouvernement handicapé par une anarchie totale et impunie , ou va-on ,mes chers compatriotes , savez vous que si nous , le peuple dans son ensemble , les politiques de tous les bords , n'euvrons pas pour la reconciliation nationale avec les forces de l'ordre , n'euvrons pas par une decision populaire , de toute atteinte à l'economie nationale , en arretant toute forme de sit-in et de blocage des routes et des usines , nous allons droit au mur , qui est le politique qui pretendrait vouloir diriger un pays , apres le 24 juillet ruiné dans son economie et ruiné dans sa perception de la liberté , les 3 mois qui restent à ce gouvernement provisoire devrait etre principalement axés sur la mise en place à l'etat de droit , à la stabilité populaire ; pas à gerer une anarchie grandissante ; le gouvernement provisoire fera de son mieux pour faire profiter le pays de leur devouement envers leur pays ,mais il ne pourra pas arreter ce cancer qui ronge le pays sans cette volonté populaire et politique absente , reveillez vous svp ,nous risquons de ne pas trouver de gouvernant apres le 24 pour defaut de stabilité et de norme citoyenne , que ferons nous messieurs les politiques , futurs dirigeant , à defaut de police qui n'a pas les garanties pour faire son travail et d'une armée qui n'usera pas de la force , que feriez vous , pour assoir votre autorité future sur cette population , qui n'a pas compris que notre pays n'est pas un pays petrolier et que nous n'avons que notre labeur accumulé sur 50 ans , et qui se resume sur le tourisme te les industries manufactrieres . nous nous devons de reagir avant qu'il ne soit trop tard , ne pas comprendre que la situation est tres grave et impensable surtout et surtout des politiques , il faut que vous endossiez votre responsabilité ,et à ceux et à celle qui veulent que leur revolution reussisse , il y'a le vote sanction ,il faut sanctionner tout parti qui ne s'engage pas publiquement dans la purification de ce malaise social et excusez moi d'avoir été si long

Hadhouda - 27-04-2011 14:33

M. ESSEBSI, vous étiez excellent dans votre discours et trés intélligent pour répondre aux questions. Un grand Bravo pour vous et bonne continuation avec votre équipe.

Terras - 28-04-2011 09:46

S'il vous plaît , cher et noble peuple tunisien , aidons notre premier ministre et donnons lui le temps et l'opportunité de servir ce pays qui a vr(aiment besoin de ses atouts...

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