News - 26.08.2012

La nouvelle stratégie électorale de Marzouki : marquer sa différence avec Ennahdha

Le temps fort des  assises du Congrès pour la République (CPR) tenue tout au long du weekend aura été l’attaque virulente de Moncef Marzouki contre ses alliés d’Ennhadha qu’il a  accusés de chercher à accaparer le pouvoir et à contrôler ses rouages administratifs et politiques donnant ainsi le ton  à une rentrée politique qui s’annonce fort mouvementée. Sa lettre au congrès de son parti, le CPR, a pris de court les congressistes encore la recherche de leurs forces après tant de dissensions internes et de départs, pour rééditer leur exploit et garantir leur position lors des prochaines élections. La stratégie à adopter est difficile à choisir.

L'arbitrage doit se faire, explique à Leaders un congressiste, entre ceux qui appellent à une plus forte démarcation par rapport à Ennahdha, quitte à dénoncer ses pratiques et à  remettre en cause le bilan du gouvernement qu’elle conduit et à ceux qui prônent une plus grande synergie avec le parti avéré les plus fort et le mieux structuré. Il est clair que d’emblée, Marzouki a voulu mettre le congrès devant cette grande question, affirmant clairement son option pour une stratégie offensive, espérant fortement y rallier les congressistes».

Déjà lancé depuis le printemps en campagne électorale, Marzouki essaye de trouver, en toute priorité, le meilleur moyen de conserver la présidence de la République directement à la faveur des urnes, sans être obligé de solliciter l’appui d’Ennahdha. Les sondages lui donnent certes un bon taux de popularité généré par sa forte présence médiatique (surtout lors du premier semestre), ses fréquents déplacements à l’étranger qui lui confèrent une dimension internationale et ses prises de position assez décalées par rapport à la troïka sur certaines questions. Sans confondre notoriété, popularité, populisme et, in fine, ultime vote, les analystes savent que la nature même du régime politique n’ayant pas été encore fixée (présidentiel, parlementaire, aménagé…) et les délais qui nous séparent des prochaines élections risquant de se prolonger, voire même, jusqu’à l’été prochain, tous les calculs risquent de conduire à de fausses spéculations.

Une seule donnée compte : la puissance de la machine à gagner les élections, c'est-à-dire la taille du parti, l’étendue de son implantation dans le pays, la qualité de ses militants de base et dirigeants, la pertinence de son programme et… l’abondance de ses finances. 

Conscient de ces enjeux, Marzouki a –t-il voulu prendre un raccourci pouvant lui permettre de reprendre en main son parti et de rallier en sa faveur une bonne frange de l’opinion publique, cherchant à s’imposer, sinon en recours, du moins en partenaire-clé incontournable ? Pour le moment, sa marge de manœuvre peut paraître large, tant Ennahdha est attaché à la troïka, réitérant officiellement son « respect au président Marzouki, le militant des droits de l’Homme, le chef de l’Etat et le partenaire ». Sauf qu’en politique, l’équilibre des forces n’est jamais figé. Dans un sens comme dans un autre. La nouvelle saison politique qui commence à peine nous réserve sans doute plein de surprises.  En tout cas, M. Marzouki aura prouvé s'il en était besoin qu'il ne pensait pas à cette élection seulement en se rasant le matin. Plus qu'une idée fixe, c'est une monomanie   


 

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7 Commentaires
Les Commentaires
Jean Pierre Ryf - 27-08-2012 08:08

Marzouki pense qu'en s'opposant par la parole a Nadha il se donne plus de chance de gagner de prochaines élections. En réalité il fait un calcul totalement faux car les Tunisiens ne seront pas dupes. Si Nadha est a ce point un parti qui veut tout accaparer et qui reprend a son compte (ce que les tunisiens ont constatés) les pratiques de Zaba alors il n'est pas suffisant de le critiquer en restant allié et en votant comme lui. Il faut quitter cette alliance contre nature. Le comportement que semble prendre Marzouki est tout simplement de la politique politicienne et cela les tunisiens n'en seront pas dupes et ne l'accepteront pas.

tounesnalbaya - 27-08-2012 08:30

Monsieur MARZOUKI après une éclipse, vient de paraître en pompe, pour dire à tout le monde je suis là, j'existe, et il faut compter avec moi, avec La réussite de la réunion de son parti qui à mon avis peut causer les troubles fêtes aux nouvelles élections il aura un large concensus du peuple Tunisien, d'après les sondages il sera en tête avec B.C.E. pour la victoire finale de la présidentielle.

Rachid BARNAT - 27-08-2012 08:54

Le drame de Marzouki c'est qu'il manque de courage. Des occasions nombreuses lui auraient permis de s'affirmer sur l'échiquier politique face à son encombrant ami Ghannouchi. Mais il a tout louper. Lui et Ben Jaafar nous ont promis, pour justifier leur alliance contre nature, de veiller à ce qu'Ennahdha ne dépasse jamais la ligne jaune. Or la ligne rouge a mainte fois été franchies sans que ces deux-là n'aient bougé l petit doigt ! Je pense que politiquement cet homme est mort ! Ghannouchi ne l'a "attiré" que pour mieux l'étouffer et l'éliminer. Au suivant ! A qui le tour ? Sûrement à MBJ obnubilé par la promesse de la présidence au point qu'il va tomber la tête la première dans le même piège.

al07 - 27-08-2012 09:24

Trop tard ! Beaucoup trop tard !! Si,comme dit le vieil adage :"L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt",Marzouki se "réveille" beaucoup trop tard.....Après avoir encensé son vieil "ami" Ghannouchi,s'être fourvoyé dans une alliance contre nature et avoir avalé des couleuvres indigestes,sans avoir le courage de démissionner,son aura de défenseur des droits de l'homme et d'opposant historique sont sérieusement écornés et il faudrait bien autre chose que ses déclarations,au congrès d'un parti divisé en voie de disparition,pour redorer son image. Le mal est fait et les électeurs ne lui pardonneront pas ses égarements !

mahmoud Bédoui - 27-08-2012 10:46

Trop tard, trop trop tard pour lui. Ce qui est certain c'est qu'il est sur un siège éjectable du palais de Carthage qui se déclenchera à la moindre occasion. Peu de personnes vont le pleurer ou le regretter. Mal entouré et très mal conseillé par des conseillers hors normes dont les plus honnêtes ont démissionné, entre nahdhaouis déguisés et anciens gauchos qui ont perdu tout contact avec leur pays, il ne sait plus à quel saint se vouer. Et lorsque les deux extrêmes se rencontrent, nous connaissons la suite. Sa dernière sortie que certains considèrent comme un coup d'éclat est au contraire, l'acte désespéré d'un Moncef Marzouki qui prend acte de sa déchéance totale. Il ne peut que chercher à ne pas couler trop vite. Ni les religieux, ni la gauche laïque, ni les démocrates ne lui pardonneront ses trahisons et ses retournements de veste à chaque coin de rue.L'histoire ne retiendra de lui que celle d'un homme qui a voulu venger le père par des moyens très peu orthodoxes. Le fantôme de Bourguiba flotte plus que jamais sur le palais de Carthage. La seule consolation du président provisoire est d'avoir amassé une petite fortune grâce à un salaire honteux dans un pays en ruine. Bourguiba n'a eu ni salaire ni fortune. Il est parti comme il est venu. Pauvre matériellement, hyper riche en renommée tant nationale qu'internationale.

ammou - 27-08-2012 23:54

M.le Président provisoire n'a pas 36 solutions pour sauver son parcours de défenseur des droits de l'homme! Si véritablement le CPR le soutient seulement en vitrine, sa carrière est bien écourtée au moindre vote!et le contraire serait vrai aussi!

dr.zaiane - 27-08-2012 23:54

Je ne sais,si M.Marzouki cherche la confrontation à Ennahdha.Il se pourrait que sa stratégie d'agir de la sorte soit une sorte d'impulse à son parti pour mieux s#organiser et s'unir,évidemment pour de meilleures perspectives dans les prochaines élections.

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