News - 04.07.2012

L'INRIC se saborde

L'Instance Nationale pour la Réforme de l'Information et de la Communication (INRIC) a annoncé ce mercredi 4 juillet qu'elle met fin à son travail faute de pouvoir accomplir sa mission. L'INRIC a accusé le gouvernement de recourir à "la censure"et d'avoir négligé le secteur depuis son entrée en fonction.

Dans un communiqué, elle appelle toutes les composantes de la société civile concernées par la défense du droit du citoyen tunisien à une information libre et indépendante, conforme aux règles professionnelles et déontologiques, à agir d’urgence pour protéger ce droit qui est menacé, aujourd’hui plus que jamais, depuis l’éviction  de l’ancien dictateur.

Huit mois après la promulgation du décret-loi N°2011-116 du 2 novembre 2011, organisant la communication audiovisuelle et portant sur la nomination des dirigeants des médias audiovisuels publics et la protection de leur indépendance à l’égard des pouvoirs publics, l’INRIC regrette que le gouvernement continue de refuser l’application de ce décret-loi qui a été salué par bon nombre d’organisations non gouvernementales des droits de l’Homme et par des instances professionnelles, tunisiennes et étrangères, comme étant conforme aux standards internationaux en matière de liberté d’expression.

Ce refus a engendré un vide juridique qui a permis l’envahissement de l’espace audiovisuel tunisien par des médias qui bafouent les législations et les cahiers des charges en vigueur dans ce domaine, dans les pays démocratiques.

La décision du gouvernement de ne pas appliquer le décret-loi N° 116 qui dispose, dans son article 19, que la HAICA est chargée « d’émettre des avis conformes concernant la nomination des présidents directeurs généraux des établissements publics de la communication audiovisuelle », a également entraîné la persistance des mêmes méthodes qui étaient en vigueur durant les dernières décennies en matière de nomination et de destitution des dirigeants des médias.

Les récentes nominations, intervenues le 2 juillet courant, à la tête des radios nationales et régionales, sans concertation préalable avec les organisations professionnelles et syndicales concernées, est certainement le meilleur exemple de la persistance de ces mêmes méthodes qui rappellent les nominations annoncées le 7 janvier 2012, et qui, à l’époque, furent considérées par le gouvernement comme étant une erreur qui ne se reproduira plus.

En l’absence d’actions concrètes qui reflètent une volonté politique réelle de jeter les fondements d’une information libre et indépendante, conforme aux standards internationaux, l’INRIC exprime son refus de continuer de servir de décor, alors que la situation du secteur est en régression. Elle estime qu’il n’y a plus de raison valable de poursuivre ses activités et annonce donc sa décision de mettre fin à sa mission. 
 

Lire aussi

Le Rapport de l’INRIC sur l’Information et la Communication : état des lieux et voies de réformes

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2 Commentaires
Les Commentaires
Mhamed Hassine Fantar - 05-07-2012 13:23

Dans la liberté de la presse résident toutes les autres libertés.Il faut soutenir que ceux qui défendent le droit à une information et à des médias libres et responsables défendent la vraie démocratie, celle qui ne génère pas le pouvoir personnel et partant la dictature. Il faut nous souvenir que toutes les dictatures naissent le plus souvent d'élections. La libertté de la presse immunise contre cette perversion. A tous les citoyens, hommes et femmes, à tous les partis qui oeuvrent pour la modernité, à toutes les organisations nationales et toutes les Associations de se mobiliser pour promouvoir et protéger des médias libres et responsables.

NABIL - 06-07-2012 10:19

TANT MIEUX QUAND ON NE FAIT RIEN

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