News - 01.01.2012

L'hommage rendu à Mohamed Ennaceur… par ses collaborateurs et ses successeurs

Exceptionnel ! Sans chercher à l’être, il l’a toujours été. Pour la troisième fois, en plus de 30 ans, Mohamed Ennaceur  quitte le ministère des Affaires sociales où il était toujours nommé dans des circonstances historiques. Cette fois-ci, il passe le relais, sans quitter la scène, entouré d’une émouvante affection. La réception offerte en son honneur par ses fidèles collaborateurs, mais aussi ses successeurs est significative. Le nouveau ministre des Affaires Sociale, Khalil Zaouia, comme le secrétaire d’Etat à l’Emigration, Houcine Jaziri, ont tenu à lui témoigner par leur présence, « la reconnaissance et la considération du gouvernement Jebali, pour l’œuvre accomplie, toute sa carrière durant, plus particulièrement depuis la révolution ».

Rappelé en urgence pour rejoindre le premier gouvernement formé en janvier 2011, Mohamed Ennaceur n’a pas hésité à sacrifier sa douce retraite (bien active), pour revenir, encore une fois, prendre les rênes du ministère des Affaires Sociales. Dans ce bâtiment historique du 27 bd Beb Bnet, il avait fait ses débuts, à l’aube de l’indépendance, en tant que jeune attaché de Cabinet, et la plus grande partie de sa carrière, démissionnant à la veille du 26 janvier 1978, limogé en raison de ses positions toujours indépendantes et en faveur de la démocratie, rappelé quand l’urgence requiert sa stature.

Mission accomplie?

Cette fois-ci, dans un ministère assiégé par toutes revendications, a-t-il réussi son passage ? Difficile à dire. Son mérite aura été au moins de préserver les liens sociaux, de consolider autant que possible le dialogue avec les partenaires sociaux. Les négociations menées avec l’UGTT, d’un côté, l’UTICA et la Fonction publique, de l’autre, couronnées par les accords de juin 2011, en pleine effervescence, et avec de toutes parts, d’inévitables troupes jusqu’au boutistes et insatiables,  ont pu désamorcer les tensions et montré que la voie du dialogue est encore possible. Mais, pour Mohamed Ennaceur, le modèle de contrat social qu’il avait forgé, en 1974, sous Hédi Nouira, avec Habib Achour et Ferjani Belhadj Ammar, est à redéfinir. La révolution est venue marquer la rupture des liens traditionnels, l’émergence d’une nouvelle logique et la nécessité de tout remettre à plat pour tout reconstruire.

Dans les premières configurations du gouvernement Jebali, Ennaceur devait rempiler, mais cette fois-ci, à partir de la Kasbah, en tant que Conseiller aux Affaires sociales, auprès du Chef du gouvernement, gardant son rang de ministre. Le statut ne mentionnait pas s’il allait faire partie ou non du gouvernement, c’est-à-dire, siéger de plein droit au conseil des ministres.

La compression du gouvernement a dû réduire le nombre des ministres en fonctions, mais garder celui des conseillers. Sans insister, ni se désister, Mohamed Ennaceur ne s’est pas accroché à un bureau à la Kasbah. Son expertise dans le domaine social, son vaste carnet d’adresses, riche de tous les acteurs significatifs du monde du travail et des relations sociales, en Tunisie, mais aussi à l’international, grâce au réseau du BIT, sont précieux. Il n’hésite pas à le mettre, d’une façon ou d’une autre, au service de la nouvelle Tunisie. Et il l’aurait affirmé au chef du gouvernement, Hamadi Jebali. Ca sera alors la seule fois où il quittera le ministère des Affaires Sociales, sans vraiment partir, restant à la disposition de ses successeurs. « L’équipe de relève, confie-t-il, est prometteuse !»
 

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