News - 03.04.2011

Frédéric Mitterrand : des actions concrètes pour promouvoir les nouvelles expressions créatives

Concert la Tunisie en Fête, ce 23 avril au Zénith à Paris, grande fête à Tunis, avant juin, avec retransmission en direct sur une chaîne publique française, colloque Femme et Citoyenneté, aide de 3000 euros en équipement par librairie tunisienne, expertise pour la régionalisation de la télévision tunisienne, développement du tourisme culturel, livre sur les nouvelles expressions créatives, exposition au Musée de Montparnasse en septembre sur la création contemporaine et d’autres actions immédiates. En moins de 24 heures, le temps d’un weekend intensif à Tunis, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, a pu rencontrer 3 membres du gouvernement, les dirigeants de la télévision nationale et de nombreux acteurs de la transition démocratique, "parlant de son coeur", pour boucler la première phase d’un plan d’action.

Mettre à l’honneur en France la jeune génération et la jeune création tunisienne, soutenir le livre, renforcer les projets engagés dans le domaine du patrimoine, recentrer les actions en faveur du cinéma et de l’audiovisuel, promouvoir la musique, la photo et les arts, consolider le trait d'union avec les Tunisiens en France et initier de nouveaux projet. Avec les ministres Azeddine Beschaouech (Culture), Mehdi Houas (Commerce et Tourisme) et Lilia Laabdi (Femme), ainsi que Mokhtar Rassaa (président de la Télévision Tunisienne), le programme est bien calé. Avec élan et joie.

« La Tunisie représente, vous le savez, une part de moi-même, de mon passé, comme de mon présent, a rappelé Frédéric Mitterrand. Je ne serai pas ce que je suis sans ce qu’elle m’a donné et sans ce qu’elle m’a appris. J’admire et j’aime plus que tout son patrimoine, ses paysages, ses créateurs. Au cours des derniers mois, votre pays a donné une leçon de courage, une leçon d’abnégation au monde ; cette leçon je la fais mienne. Nous avons beaucoup à apprendre de ce que vous avez vécu, de ce que vous avez entrepris. Aujourd’hui plus que jamais, il me semblait nécessaire d’écouter vos besoins, de comprendre les attentes exprimées par les femmes et les hommes de cette Tunisie nouvelle qui se lève et qui espère. »

« Dans cette phase particulière, ajoute-t-il, je suis persuadé que la culture a un rôle à jouer. Elle peut être le ferment d’une société démocratique, elle peut contribuer au développement économique et social, à la création d’emplois dans toutes les régions de la Tunisie, dont le patrimoine est partout si riche et si diversifié. Une Tunisie nouvelle voit le jour : elle porte un regard neuf sur elle-même, sur son patrimoine comme sur son avenir. Ce nouveau regard des Tunisiennes et des Tunisiens nous oblige : il appelle un « nouvel élan » dans nos échanges, il suppose un avenir construit ensemble, un avenir partagé. »

Former et de mieux faire connaître les nouveaux talents tunisiens :
« Je pense aux ressources mises à disposition par la Cité de la musique, je pense à l’accueil d’artistes tunisiens en résidence (Les Récollets, la Cité internationale des Arts), je pense aux photographies et aux documentaires sur la révolution qui ne manqueront pas d’être présentées dans les prochains mois, notamment à Institut du monde arabe. A cet égard, l’organisation de concerts, de moments de rassemblement et de fête me semble significative de l’état d’esprit qui nous habite. Je pense notamment au concert La Tunisie en fête qui sera organisé le 23 avril prochain au Zenith. Ce sont autant de regards croisés, ce sont autant de moments de dialogue et de ferveur partagée entre nos cultures et nos artistes.

Livre : « Au cours des récents événements plusieurs bibliothèques tunisiennes ont été endommagées. Le Centre national du Livre (CNL) a proposé un plan d'urgence à travers une  convention signée avec la Direction des Bibliothèques de Tunisie. Le Centre national du livre a par ailleurs lancé un fonds d'urgence pour soutenir les libraires tunisiens. Cette opération financera l’approvisionnement en livres des librairies tunisiennes, à hauteur de 3000 euros par point de vente. 11 points de vente ont d’ores et déjà répondu présents et je souhaite que ce chiffre s’accroisse. Toujours dans le domaine du livre, quatre structures associatives  - Bibliothèques sans Frontières, Adiflor, Biblionef et le Français en Partage - soutenues par le syndicat du Livre et de la Librairie ont décidé de se mobiliser. Enfin, un très beau documentaire sur l’Institut des Belles Lettres arabes de Tunis (IBLA), financé et diffusé par Arte, sera prochainement réalisé. »
   
Patrimoine : « Plus que jamais, le patrimoine est un gisement d’emplois et un atout pour le développement, et cela dans toutes les régions de la Tunisie. De très nombreux sites archéologiques sont encore trop peu connus. Les grandes institutions patrimoniales françaises – le Louvre, l’Institut national du Patrimoine, la Cité de l’architecture et du patrimoine - sont à la disposition de leurs homologues tunisiens. A titre d’illustration, le musée du Louvre et l’Institut national du Patrimoine tunisien ont signé une convention en 2009. Celle-ci prévoit l’expertise d’une partie des collections du Musée du Bardo et l’encadrement de stagiaires. Trois missions ont eu lieu en 2010. Un chantier-école, destinés à huit professionnels tunisiens, doit être organisé en 2011 et aboutira à la restauration d’une vingtaine de sculptures exposées dans la salle de Carthage.  D’autres chantiers écoles devraient voir le jour - plafond et trône du palais de Ksar Saïd à Tunis, palais-musée Dar Ben Abdallah, travail sur des sculptures du musée du Bardo en lien avec le musée Louvre et chantier-bois à Kairouan. Je souhaite donc un renforcement des échanges d’expertises et de compétences de nos instituts de formation aux métiers de conservateur (INP). Une mission conduite par la Directrice des Musées de France, Madame Marie-Christine LABOURDETTE, permettra de faire un point sur ces partenariats en mai prochain.

Cinéma et audiovisuel : « Je me réjouis de la volonté renouvelée des Tunisiens de créer un Centre national du cinéma et de l’audiovisuel (CNCA) au service des professionnels mais aussi du public tunisiens, un Centre qui sera ouvert à la coopération internationale. Je souhaite que nous approfondissions nos échanges avec l’Union des cinéastes tunisiens, avec le Syndicat des producteurs et les services du ministère de la Culture. La France attache une grande importance aux relations avec la Tunisie, qui est l’un de ses principaux partenaires à travers le Fonds Sud et les accords de coproduction. Je me félicite du soutien renforcé apporté par l’Institut français de coopération aux ateliers d’écriture cinématographiques organisés au bénéfice de créateurs tunisiens. La présence importante de professionnels tunisiens au prochain festival de Cannes, notamment grâce à l’appui du CNC, est également un signal important. J’invite d’ailleurs les jeunes créateurs tunisiens à se tourner vers les dispositifs d’aide du CNC.

Mémoire et patrimoine cinématographique : « La restauration récente par les Archives françaises du film (CNC) de trois courts-métrages d’Albert Samama, comptant parmi les premières œuvres tunisiennes traduit cette ambition. Le CNC a par ailleurs proposé son expertise pour restaurer rapidement le film « Goha » de Jacques Baratier, produit par le gouvernement tunisien et dont le matériel semble dégradé. Ces courts et longs métrages doivent faire l’objet d’une projection en France, en lien avec les nombreux festivals français mettant à l’honneur les cinématographies du Maghreb. Je m’y emploierai. Des partenaires privés français pourraient être intéressés, dans le nouveau contexte économique et politique tunisien,  par l’implantation de complexes cinématographiques. »

Audiovisuel et médias : « Les télévisions publiques françaises et tunisiennes souhaitent travailler ensemble autour d’objectifs partagés et de programmes produits en commun. Ce n’est pas un hasard si le prix Albert Londres – qui honore un journaliste de la presse écrite et de l’audiovisuel – sera  décerné cette année, en mai, à Tunis. Entre vos mains, en effet, repose la compréhension des phénomènes complexes du monde d’aujourd’hui et de la Tunisie de demain. »




 

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1 Commentaire
Les Commentaires
Amine GUARRAOUI - 05-04-2011 19:20

Assez de promesse à la publicité mensongère! Les intellectuels tunisiens en France sont toujours refoulés comme des malfrats! Même les français d'origine maghrébine sont considérés comme des indigènes de l'an 2011. Monsieur Mitterrand doit révolutionner l'approche politique en France pour une vraie coopération entre l'Union du Maghreb arabe et Musulman. Bon courage Monsieur Le Ministre de la Culture.

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