News - 20.01.2014

Abdelwahab Meddeb: Les fondements théoriques du soutien américain à l'islamisme

Un débat dense a animé Tunis ces derniers jours autour de la figure de Noah Feldman. Sa présence au sein du siège de l’ANC a été dénoncée en pleine séance de discussion sur l’un des articles de la constitution. Certains y ont vu la preuve de la connivence des islamistes avec le milieu sioniste-américain. D’autres ont été confortés par cette preuve dans le délire qui saisit ceux qui voient des complots partout. Ainsi ont été invoquées ses origines juive et américaine et son implication, non seulement théorique mais aussi pratique, dans la rédaction des constitutions afghane et irakienne sous veille et protection proconsulaire américaine. Aussi a-t-on inféré qu’il est le conseiller sinon l’inspirateur de nos islamistes pour la rédaction de la constitution en cours d’élaboration, d’autant plus qu’il fréquente personnellement Rachid Ghannouchi, perçu par lui comme l’exemple de l’islamiste démocrate.

Pour esquisser les contours de la personne et de la pensée de Noah Feldman, je m’éloigne d’abord de la « complotite », ce symptôme de la maladie nationaliste et antisémite dont je me sens immunisé. Et je m’approche de ce qu’il a écrit et de ce qu’il a entrepris car nous avons affaire à un « académique » qui agit au sein de sa cité et de par le monde. Outre ses activités professorales et de chercheur, il assure aussi la fonction de conseiller du prince. Juriste, formé à la School of Law de Yale University, il a enseigné d’abord à NYU avant de rejoindre Harvard. Il a donc fréquenté trois des universités les plus prestigieuses d’Amérique où se forme l’élite universelle qui gère la mondialisation libérale et financière. Très jeune, à peine trentenaire, il a intégré l’influent Concil on Foreign Relations. Et il a joué, en effet, un rôle majeur dans l’encadrement théorique des constitutions afghane et irakienne pendant que les deux pays se trouvaient sous protectorat américain.

C’est probablement sa spécialité centrée sur le rapport entre religion et droit qui l’a conduit à s’orienter vers l’Islam. Dans son approche de cet espace, il a été le disciple de John Esposito, islamologue, enseignant à Georgetown University, qui a été l’initiateur de l’orientation pro-islamiste que devrait prendre le département d’Etat et la Maison Blanche. L’Amérique a le devoir de retirer son soutien aux « autocraties séculières » dans le monde arabe pour le donner aux islamistes, particulièrement à la mouvance internationale des Frères Musulmans.

Et cette tendance de la défense académique occidentale de l’islamisme sera internationale. Ses représentants français, bien connus chez nous, se déploient sur trois classes d’âge : citons parmi les sexagénaires, François Burgat (qui a codirigé avec John Esposito un ouvrage qui rassemble des experts s’inscrivant dans leur ligne idéologique ; nous avons été réunis, lui et moi, en un duo qui s’est livré à un âpre débat contradictoire dans un des amphithéâtres à l’université de Santiago au Chili) ;  parmi les quadragénaires, Vincent Geisser (immergé dans le milieu islamiste international qui vit en France et dont l’élément tunisien est central ; il lui arrive de publier sur leur site oumma.com ; malgré tout ce qui nous sépare, je lui ai apporté mon soutien lorsqu’il a subi une attaque féroce qui cherchait à l’éjecter du CNRS pour avoir confondu investigation scientifique et engagement politique en faveur de l’idéologie islamiste ; même si telle accusation peut être fondée, j’ai fait partie de ceux qui ont placé la liberté du chercheur au-dessus de tout autre critère ) ; parmi les trentenaires, Stéphane Lacroix (que j’ai rencontré ou croisé à Paris, au Caire, à Tunis ; à Stanford University en avril 2009, il me laissa entendre combien mes thèses critiques qui démontent l’intégrisme sont dépassées et comment je vais connaître le naufrage dans le futur immédiat annonciateur d’un islamisme ascendant renforcé par le soutien américain dont l’explicitation agissante serait imminente).

Mais revenons à Noah Feldman. Le 13 novembre 2003, il publie un article dans le New York Time où il réagit positivement au discours qu’avait prononcé une semaine avant le président G.W. Bush en lequel il annonce l’adaptation de la politique américaine au tropisme islamiste. L’Amérique reconnaît soixante ans d’erreurs. La nouvelle politique prône le soutien à une démocratie islamique et le rejet des dictatures séculières. Ainsi, dans cet article, l’alternative a été limitée entre ces deux lignes : le sécularisme arabe et des pays d’islam est assimilé à la dictature et la démocratie à l’islamisme. Tel est le premier défaut qui sera érigé en dogme dans cette vision académique qui trouvera son application politique.

La troisième voie que trace le combat pour le sécularisme (qui a commencé au XIXe sur les terres d’islam) se trouve selon cette approche définitivement obstruée. Nous verrons à travers quelle construction théorique telle disqualification sera justifiée dans le grand oeuvre de Noah Feldman. Or constatons tout de suite que la résistance des sociétés civiles pendant  ces trois dernières années à la déferlante islamiste et en Tunisie et en Egypte s’est délibérément inscrite dans cette longue histoire séculière qui a été textuellement soutenue en langue arabe par les écrits de Tahtawi, de Khayr Eddine, du shaykh Muhammad ‘Abduh, de Jamâl ed-Dîn Afghânî, de Qâsim Amîn, du shaykh ‘Abderrâziq, de Tâhir Haddâd, d’Aboul Qâcim Chebbi, de Taha Hussayn et de tant d’autres. Cet immense corpus est tout simplement déconsidéré par ces experts. Pas seulement en langue arabe mais aussi dans les autres langues d’islam où il a été profus comme en langues turque, persane, ourdou, sans oublier ce que des musulmans ont écrit dans le même sens en utilisant les langues européennes qu’ils maîtrisent, notamment l’anglais et le français.

Mais revenons à l’article de Noah Feldman où l’auteur nous dit combien il a été réconforté par cet infléchissement politique qu’il appelait de ses vœux, lui qui n’a cessé d’estimer que l’avenir est à des régimes tournés vers l’islam et non séculiers. Et il s’auto-congratule en donnant en exemple la constitution afghane qui vient d’être votée et dont il est l’inspirateur. Il est éclairant de vous rapporter ce qu’il en dit dans cet article car, nous le verrons, son intenable est du même acabit que l’intenable qu’entretient le texte « miné » (selon l’expression d’Ali Mezghani) de la constitution qui continue d’être discutée à Tunis.

Selon Noah Feldman, la constitution afghane « intègre les valeurs islamiques tout en garantissant les libertés fondamentales ». Ainsi se trouve réalisée la compatibilité de l’islam avec la démocratie et les droits de l’homme. Cette constitution énonce une « république islamique » dont « la religion officielle est l’islam » ; elle appelle à la création d’une cour suprême veillant à « la compatibilité des lois avec les valeurs islamiques » ; il y est aussi écrit que « l’école a pour vocation d’écarter les traditions contraires à l’islam ». Dans le même temps, insiste Noah Feldman, cette constitution est démocratique puisqu’elle garantit les droits des citoyens et s’engage à respecter les droits assurés par les traités internationaux dont l’Afghanistan est signataire. Notamment la convention concernant l’élimination de toute forme de discrimination à l’encontre des femmes.

Cherchez à voir comment le législateur va démêler cet imbroglio où chaque chose et son contraire logent sous le même toit. Comment, dans le contexte afghan,  vont être jugées par la cour suprême les lois qui invoqueraient la liberté de conscience, l’égalité juridique des femmes (incluant la succession, le passage de la répudiation au divorce), la polygamie, l’égalité pour l’étranger à la croyance, l’abolition de la peine de mort  ? Ces dispositions seront-elles jugées compatibles avec des valeurs islamiques, qui, en situation afghane, restent anthropologiquement arrimées à la réalité tribale et à la perpétuation du patriarcat ? Faire semblant de l’ignorer, ou envisager la chose in abstracto, c’est témoigner soit d’une désarmante naïveté, soit d’un surprenant cynisme tant il s’exhibe à nu sans chercher à avancer masqué.

Et c’est probablement cet esprit qui entretient délibérément la confusion qui anime les constituants islamistes tunisiens. Car le texte qui nous est proposé est truffé non pas d’ambivalence, mais de cohabitation des contraires qui ne peuvent que constituer des irrésolus. Prenons l’exemple de l’article 6 universellement loué en raison de cette première islamique qui fait de la liberté de conscience une disposition constitutionnelle. Or cette disposition se trouve annulée par la phrase qui la précède : « l’Etat est le gardien de la religion » : l’expression en arabe ne porte pas l’ombre d’un doute : hâris ad-Dîn signifie en toute conscience arabophone « gardien de l’islam » car ad-Dîn (« religion » au singulier) n’est autre que l’islam, lequel, selon le dogme islamique, est la religion par excellence. Ainsi appliquons cet enchaînement au cas précis de Mejri, l’un des deux athées de Mahdia qui croupit dans les geôles islamistes, et ce, pour sept ans et demi : au nom de la liberté de conscience, il doit être libéré ; mais si l’Etat est le gardien de l’islam, son incarcération (sinon son exécution) s’avère en cohérence avec l’esprit du prétendu droit divin qui a été forgé par des humains dogmatiques d’un autre âge qui ont encore des adeptes, ô combien, dans le siècle.

D’évidence, vous aurez remarqué que l’article 38 de la constitution dont débattent nos constituants dégage la même odeur  que la disposition de la constitution afghane qui demande à l’école de chasser toute référence contraire à l’islam : cette disposition, exprimée dans la constitution afghane, sur le mode négatif, appelant la purge des manuels, se retrouve dans la constitution tunisienne en cours d’élaboration sur un mode affirmatif puisque l’article 38 stipule que l’enseignement doit s’inspirer des valeurs arabo-islamiques et les promouvoir à travers le processus linguistique de l’arabisation. Au-delà de son inscription dans le sillage de la polémique identitaire qui trouble la sérénité du texte, cette disposition partage la même source d’inspiration que celle qui a été à l’origine de la constitution afghane. Là se repère un des effets émanant de l’influence de Noah Feldman sur les constituants islamistes tunisiens. C’est le même trait d’esprit qui se retrouve, certes adapté au contexte tunisien qui, anthropologiquement n’a rien à voir avec la réalité afghane. Et c’est probablement cette même ligne d’influence qui se croise avec le souci qu’aurait Rached Ghannouchi en personne pour que la constitution tunisienne comporte la disposition qui appelle à la création d’une instance suprême qui aurait pour tâche de juger de la compatibilité des lois avec les valeurs de l’islam.

Ce même Rached Ghannouchi envisage une œuvre à long terme destinée à transformer la conscience tunisienne par une éducation islamique formatée destinée à engendrer une nouvelle génération prête à interpréter l’article premier de notre constitution dans le sens de l’islam religion de l’Etat alors que tel article (qui reprend à la lettre la formulation de 1959 sortie de la main même de Bourguiba) dit que l’islam est la religion du pays, non de l’Etat. Mais le langage le plus clair comporte assez d’ambiguïté pour que le glissement interprétatif opère et qu’on passe du descriptif (l’islam est la religion de la Tunisie) au prescriptif (l’islam est la religion de l’Etat tunisien). Ce qui nous rapprocherait de quelques empans de la lettre de la constitution afghane inspirée par Noah Feldman, conseiller de Ghannouchi et consort.

Noah Feldman finit son article par un appel à soutenir la constitution afghane (son œuvre !) qui crée une « démocratie inscrite dans la foi » car « les régimes autocratiques séculiers ne doivent plus être soutenus aux dépens des démocraties islamiques. Il ne faut imposer la sécularisation ni en Afghanistan ni en Irak… » Mais qu’en est-il de cette sécularisation lorsqu’elle émane d’un long processus historique et qu’elle constitue un acquis de la nation et du peuple comme en Egypte et surtout en Tunisie ? Les islamistes se sont d’ailleurs rendus compte pendant ces trois dernières années que dans ces deux contextes, ils ne passaient pas dans du beurre ; chaque fois qu’ils ont voulu passer en force, ils ont découvert que l’obstacle était d’acier.

Et en quoi la pensée de Noah Feldman les aide-t-elle à se penser dans la positivité de l’histoire même si à l’épreuve du pouvoir, ils n’ont rencontré que des déboires ? Si l’article que nous avons évoqué plus haut date de novembre 2003, son grand œuvre (The Fall and Rise of Islamic State, « La Chute et la Restauration de l’Etat islamique ») est paru précisément le 11 avril 2008 à Princeton University Press.  Dans cet ouvrage, il propose aux islamistes une lecture historique qui fait d’eux les hommes de l’heure.

Le livre dessine un parcours en trois étapes.

  1. A l’instar de la religion juive, l’islam est une religion de la Loi. Elle est fondée sur la justice et traite le croyant en sujet juridique. L’islam classique a même connu l’Etat de droit (rule of law). Le monarque ne disposait pas de la décision juridique. C’est le corps des oulémas qui est le gardien de la loi. Ce corps constitue la médiation entre la société et le pouvoir exécutif, lequel s’avère tempéré par le fait que celui qui l’incarne n’est pas maître de la machine qui fabrique les lois et les applique.  Tel est l’exposé fort schématisé de la première thèse. Pour ne pas perturber la construction de son objet, Noah Feldman n’insiste pas sur l’aspect théorique de cette analyse constamment démentie au cours de l’histoire par la pratique despotique de haute antiquité (comme elle a été décrite dans la tragédie des Perses d’Eschyle), laquelle s’est perpétrée et a même crû et prospéré à l’horizon de l’islam, non pas pour des raisons dogmatiques ou religieuses, mais simplement dans une continuité qui a donné très tôt au Califat les attributs du mulk, cette séculaire royauté dont la structure a été héritée des peuples conquis.
     
  2. L’Etat de droit, toujours selon Noah Feldman, a disparu en islam lors de la dernière séquence de l’Empire Ottoman, au XIXe siècle dans le sillage du train de réformes des Tanzimet. Selon notre auteur, les musulmans ont procédé à une analyse erronée lorsqu’ils ont voulu attraper leur retard historique en cherchant à imiter les Occidentaux dans un processus qui a confondu la modernisation à l’occidentalisation. Ainsi ont-ils décidé d’abattre le corps des oulémas, de s’écarter de la loi divine pour adopter la loi positive mais sans lui donner le temps de l’assimilation et de l’enracinement. C’est ainsi que la constitution de 1876 n’a vécu qu’un an. D’un revers de main, le sultan Abdulhamid la suspend et dirige l’empire dans l’arbitraire de l’autocrate. Ainsi prend fin l’Etat de droit classique qui sera remplacé par l’autocratie séculière à laquelle ne résistera que l’Arabie Saoudite car tous les autres Etats musulmans adopteront cette structure pour mener leur modernité/occidentalisation forcée. Il en sera ainsi pour l’ensemble des Etats post-coloniaux. Certes, l’auteur dit son admiration pour le libéralisme fondé sur le droit moderne qui a émergé en Egypte dans la mouvance du Parti Wafd pendant l’entre-deux-guerres. Il reconnaît que parmi ses leaders et partisans nombreux étaient les juristes qui maîtrisaient la common law. Mais ce fut un échec sur lequel prospérera l’autocratie séculière, qui perpétuera un Etat de non-droit avec un exécutif qui n’est pas contenu par des contre-pouvoirs.
     
  3. Le retour à l’Etat de droit se fera par la restauration de l’Etat islamique et son développement selon une nouvelle version (« the rise of the new islamic state ») qui ne revivifiera pas le corps des oulémas dont nous n’avons plus besoin. L’invocation de la sharî’a dans ce contexte ne doit pas nous faire peur. Il ne s’agit pas du retour à sa lettre mais dans son esprit tels qu’il se manifeste à travers ses maqâçîd (ses visées heuristiques). Ainsi cessera l’Etat de non-droit et émergera de nouveau l’Etat de droit qui saura s’ouvrir aux dispositions démocratiques et représentatives qui nous sont chères. C’est ainsi qu’en s’inspirant de l’esprit de la sharî’a, le sujet juridique « constitutionnalise ».

Tel est l’objet construit par Noah Feldman qui estime que ce sont les Frères Musulmans qui sont à même de mener cette opération qui refonde et réoriente l’Etat islamique comme Etat de droit. Ce sont eux qui vont moderniser cet Etat et le renouveler. Et les Occidentaux doivent en finir avec la phobie que suscite en eux la sharî’a. Sa mention par les Frères Musulmans n’est destinée qu’à acclimater l’Etat de droit (que tout Occidental défend) aux moyens locaux, à la tradition propre. Donc, ce sont eux qui seront nos alliés, non pas les autocrates séculiers.

Vous constatez dès lors que le soutien américain aux islamistes est mûrement réfléchi. Il est argumenté par le recours à un objet bricolé en puisant dans l’histoire et en interprétant sur mesure sa matière.  La modernisation de l’islam n’est pas perçue comme ayant été contrariée par la rémanence du despotisme qui a été une constante tout le long de l’histoire islamique. En déclarant l’Etat islamique Etat de droit s’étant perpétué jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, en situant la fin de cet Etat de droit avec le processus des réformes  initié au XIXe siècle, le tour de passe-passe est joué. Et le beau rôle est donné aux islamistes en tant que restaurateurs de la chose perdue qui sera par eux renouvelée et adaptée aux valeurs du siècle.

Il est heureux que les sociétés civiles aient réussi à infliger un démenti à cette construction qui aboutit à une fiction. Ces sociétés civiles sont le produit de ruptures historiques qui ont transformé nos communautés, qui les ont fait muté par la substitution du droit positif à la shari’a. Et c’est cette substitution qui est la condition préalable à l’avènement de l’Etat de droit. Toutefois, la rémanence despotique a empêché l’avènement de l’Etat de droit au sens plein du terme. C’est ce que développe le juriste Ali Mezghani dans son essai  L’Etat inachevé (Gallimard, 2011). Et les événements révolutionnaires que nous sommes en train de vivre accélèrent le mouvement en cette allée vers l’Etat de droit, lequel, faut-il le rappeler, même là où il s’exerce à plein régime, reste toujours marqué d’insuffisance, reste toujours à venir.

Cependant, il nous faut revenir au cas de Noah Feldman qui estime par exemple que le prédicateur hystérique Qaradhâwî est un parangon de démocratie, ce Feldman qui, non seulement pense pour les islamistes mais aussi milite en faveur de l’émergence du nouvel Etat islamique avec la bénédiction de l’Emirat de Qatar, laquelle finance les séminaires, colloques, rencontres et études co-organisés par le  Saban Center for Middle East Policy  et la Brookings Institution.

Nous situons le juif orthodoxe Noah Feldman dans la descendance du philosophe Leo Strauss. Juif allemand réfugié en Amérique pour cause de nazisme, il a officié à Chicago et deviendra le maître à penser du mouvement néo-conservateur qui s’est bruyamment manifesté autour de G. W. Bush pendant les guerres d’Afghanistan et d’Irak. Aussi n’est-il pas surprenant que le premier écrit de Noah Feldman que nous avons commenté ici ait été publié dans le contexte bushien post nine eleven. Leo Strauss est le philosophe qui fustige les Lumières. Il voit en ce mouvement de pensée une illusion qui a conduit les juifs à la catastrophe. Y ayant cru, ils se sont considérés intégrés ; ils ont baissé la garde, ne se sont plus perçus comme sujets visés et menacés au point d’avoir été surpris par la Shoah devant laquelle ils se sont trouvés démunis et sans défense. Pour éviter de nouveau le péril, il convient de revenir à sa tradition, de la revivifier, de voir en un Maïmonide, non pas une trace qu’on peut revisiter pour fertiliser une condition nouvelle, mais la référence cardinale par laquelle la tradition se perpétue, gage de survie de la communauté. Cette approche conservatrice va jusqu’à fustiger le grand libérateur de l’esprit qu’est Baruch Spinoza traité par lui de « mauvais juif ». D’ailleurs, cette expression a suscité en moi le désir de créer le cercle des mauvais : peut-être est-ce la solidarité entre les mauvais juifs, les mauvais musulmans, les mauvais chrétiens, d’autres mauvais encore, qui saura limiter la malignité du mal qui corrompt le monde avec les humains qui l’habitent.

Abdelwahab Meddeb
www.abdelwahab-meddeb.com/

Tags : Abdelwahab Meddeb   d   islam   Tunisie  
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31 Commentaires
Les Commentaires
Mestiri - 20-01-2014 13:57

Fréquenter les plus prestigieuses université ne vaccine pas contre les tentations idéologiques et les dérives réactionnaires.....

Mestiri - 20-01-2014 15:32

Tout universitaire qu'il soit, Noah Feldman est un indécrottable bigot. En appeler à la création d’une cour suprême veillant à « la compatibilité des lois avec les valeurs islamiques » c'est ouvrir tout grand la porte à l'application de la charia

Héla - 20-01-2014 16:37

Mes remerciements à l'auteur de cet excellent article d'information et d'analyse qui apporte un éclairage au débat actuel autour de la constitution, surtout au sein de la société civile. L'interventionnisme impérial est certainement la menace fondamentale derrière les manigances et la duplicité des Frères Musulmans d'ici et d'ailleurs. Leur chute fatale n'en est que plus dure en Égypte, chez nous et partout.

Bejaoui Amel - 20-01-2014 18:03

En voilà un article analytique à faire lire largement en Occident et essentiellement à ses journalistes, dont en premier "Le Monde" français afin que cesse la propagation un contre discours ruineux pour notre région, orchestré, entre autres par Geisher, jusque là, une des "références" les plus consultées à ce sujet!

berger - 20-01-2014 18:32

"S´il y a un pays qui doit revendiquer sa religion c'est Israël". J´ai pris cette citation au hasard, mais comme on voit elle significative pour la cause. Israël, c'est peut être beaucoup de juifs, il s´agit de faire bande à part. Ce n´est pas sérieux. Mais ce qui m´étonne est ce que vous rapportez sur les contacts entre ce monsieur et les islamistes. Avez vous des preuves apodictiques? La pauvre Tunisie à été livrée au colonialisme dans le passé. et on ne cesse de la livrer à on ne sait qui. Pourquoi, bon Dieu nos intellectuels sont -ils incapables de penser par eux-même et pour ce pauvre peuple. Qui pensera pour lui alors. Personne? Moi je pense que la tâche n´est pas du tout difficile. Mais qui parle de la démocratie et discute avec ses semblables en Tunisie pour trouver une solution à la question. Moi je vois que tous les yeux sont tournés vers l'extérieur. La révolution a t-elle était faite pour fuir le pays? il y en a qui avance cette hypothèse que l´intention cachée de tout ça c´est de fuir en Occident (encore une illusion). Je recommande de lire les constitutions d´autres pays et vous verrez que vous allez vous étonner. Toutes ces discussions sur le rapport entre la religion et l'Etat et d´autres sur le concept de démocratie montre qu´on parle à côté la question.

Rachid Barnat - 20-01-2014 18:36

Merci pour cet article qui met bien en évidence le fondement de la politique "arabe", des américains. Les informations et les analyses que vous faites sont absolument essentielles pour comprendre ce qui se passe et montrer aux Tunisiens et aux autres qu'il y a dans cette thèse un évident mépris pour eux. Car on ne leur donne que le choix entre la dictature laïque et la régression d'un régime religieux totalitaire, comme s'ils n'avaient droit, eux aussi, à une démocratie réelle et apaisée. Heureusement que les tunisiens et surtout la société civile résistent à tous ces prédateurs que sont les frères musulmans nahdhaouis, les pétromonarques et les américains ! Il s'agit pour les tunisiens de lutter à nouveau contre un colonialisme d'un genre nouveau : le colonialisme politico religieux par des pétromonarques soutenus par un Obama plus que décevant; puisqu'il poursuit des thèses sionistes obsolètes élaborées par un déçu du siècle des Lumières et admises par Reagan et Bush!

ilak astaire - 20-01-2014 21:21

Pourquoi avez vous changé sa photo depuis ce matin?

Mohamed Obey - 20-01-2014 22:41

M. Abdelwaheb Meddeb, merci pour ce texte-référence. chaque fois que je vous lis je me cultive. Par "Les Fondements théoroiques du Soutien Américain à l'islamisme", vous nous avez délivré un satisfaisant sommaire de la thèse de Noah Feldman. Sous son inspiration, si je comprend avec exactitude, les clauses de la Constitution doivent être le locus d'une idée et son contraire de façon à ce que, en fin de compte, c'est une interprétation alignée sur la Chariâ qui l'emporte... Les Américains sont dans le besoin de voir tous les pays arabes se SAOUDISER ...Merci; c'est un bel article.

chaghal - 20-01-2014 23:58

La place de ce feldman dans la nébuleuse américaine chargée de façonner les institutions des états arabo musulmans démontre que nous avons été naifs de croire que nous avons fait une révolution par et pour nous. Rien a changé depuis des siecles et la tentative de Bourguiba de libérer ce pays a finalement échoué au bout de 50 ans.

GUERFEL Naoufel - 21-01-2014 10:27

Je ne suis certes pas un intellectuel de la trempe du rédacteur de cet article, mais j’ai du mal à y adhérer et même à en comprendre le fil. A quoi cela sert-il d’être un intellectuel aussi « brillant » et aussi cultivé si les écrits se révèlent aussi abstraits et à la limite de l’incompréhensible. J’ai souvent l’impression qu’ il écrit d’abord pour lui beaucoup plus que pour nous, et personnellement j’y retrouve les poussées narcissiques de beaucoup d’autres intellectuels éclairés, tels que BHL par exemple (et ce n’est aucunement antisémite). Lancé dans son admirable démonstration, il passe rapidement sur le Quatar, sponsor admirable du terrorisme international et des pseudo musulmans de pacotille. Meddeb tire satisfaction de son positionnement de « mauvais musulman », libre à lui mais en quoi cela nous concerne. Il y a des « mauvais partout, dans toutes les religions et chez tous le laïques. Il y a même des juifs orthodoxes en Israel pour s’opposer contre la colonisation. Et il y a des mauvais musulmans (car tout simplement absolument pas musulmans) comme le Quatar, l’Arabie Saoudite, et tous les pauvres diables qu’ils agitent qui sont beaucoup plus dans la superstition analphabète. Je note que Mr Meddeb rabaisseau passage les « complotistes » ce qui est aussi l’argument des administrations impérialistes. Bien sûr, nous vivons dans un monde complètement transparent, où il n’y pas de complot, pas de NSA qui espionne tout le monde, pas de CIA et Mossad qui entrainent des mercenaires jihadistes en Jordanie (information du Figaro, pardon), pas de services secrets britanniques qui ont utilisé les frères musulmans pour contrer le panarabisme à l’époque de Nasser. Le monde est assurément comme vous essayez de nous le montrer cher Mr Meddeb : des bons (cultivés, raffinés et civilisés) et des méchants (les autres).

Habib OFAKHRI - 21-01-2014 14:45

Il faut se rendre à l’évidence que le monde bouge et se transforme à tous les niveaux. Les idées aussi et c’est de bonne guerre que celles-ci se mesurent tant que des intellectuels demeurent dotés du sens critique et les historiens de l’objectivité. La confrontation et l’interprétation des thèses des uns et des autres favorisent – on s’en doute - l’élargissement du champ de vision du citoyen lambda plus englué dans la médiocrité du quotidien que versé dans la chose de l’esprit dont les Etats s’en servent, en particulier pour élaborer les stratégies et les tactiques appropriées à leurs intérêts. La gouvernance de l’Etat devient ainsi l’enjeu majeur pour le politique. Plus qu’une ambition personnelle, les politiciens poursuivent un idéal collectif sous tendue par une idéologie dont les deux mamelles sont d’ordre spirituel ou/et matérialiste- Pour ce qui est de la Tunisie ,les événements ont toujours pris une tournure inédite-De Jugurtha à Bourguiba ,le génie de ce peuple aura toujours triomphé-Les intermèdes de querelles spirituelles avaient été réglées dans le sang et l’exode des éléments exogènes à ce peuple foncièrement laborieux parce qu’attaché à la douceur et la bonté de sa terre . De même , cette terre vient d’inscrire dans les annales, la première révolution civile d’un peuple spontané -sans gourou ni mentor -qui a libéré ses élites dont une frange le tient depuis deux ans en otage pour n‘avoir pas bien pigé son message- détresse : justice et dignité- Le Tunisien aspire à l’appropriation, à la distribution équitable et la promotion des richesses de son pays- Que cette aspiration passe par une discussion fleuve sur la démocratie, c’est aussi une autre manière de le leurrer, tant il est établi que celle çi ne fut qu’une arlésienne tout au long de l’histoire et de la géographie, notamment dans la sphère arabo-musulmane. Les barbus continueront à rêver de leur hypothétique état islamique et les rasés de leur état laïc non moins hypothétique-Les deux parties tirent leur épingle du jeu par le jeu des élections « démocratiques ». L’argent roi et les campagnes de communication dessineront les contours du futur leadership qui sera contraint – qu’il veuille ou non- de composer avec le diable et le bon dieu- Pour défendre l’intérêt de leurs espaces, les entités précitées se foutent éperdument que telle ou telle mouvance religieuse ou laïque soit aux commandes- L’histoire nous apprend aussi que les deux mamelles n’ont fourni –hélas-à l’humanité que du lait amer aussi létal que la colère incontrôlée de la Nature. Faut il pour autant désespérer de l’homme ?Non . Je demeure convaincu que la Tunisie possède des atouts indéniables à faire valoir sur le double plan humain et naturel. Il suffit de lui ouvrir les perspectives de la liberté d’entreprendre et de mettre en place les mécanismes de la reddition-Le reste relève des élucubrations de la logique de port royal et des labo stanfordiens .

Khadija Matoug - 21-01-2014 15:45

Analyse pertinente: constitution tunisienne

Kamel Rabbo - 21-01-2014 16:17

Bravo M. MEDDEB.Quel jeu d'echec. C'est un coup de maître. Il manque au damier MM. Mohamed TALBI & Yadh Ben ACHOUR que j'espère peuvent jouer eux aussi à ce jeux et de nous donner leurs avis. Merci aussi pour leader d'encourager le dialogue.

bzainia - 21-01-2014 16:35

bravo pour la maestria de cette analyses; l'idée d'un cercle des "mauvais" est géniale!! les mauvais pourfendeurs du dogme

tounsi - 21-01-2014 16:39

Excellent article;Charles Endelin l 'auteur du Grand Aveuglement Israel et l 'irrésistible acsenson de l 'islam radical chez Albin Michel;le belge MICHEL COLLON (voir ses livres et la manipulation psychologique)pourront faire prtie de votre cercle;le sociologue ALAIN TOURAINE explique dans son dernier livre LA FIN DES SOCIETES auSeuil la confusionentre modernisation et modernité.Nous ne singeons pas l 'Occident mais essayons de comprendre ce qui a déclenché son progres technologique;quelle mentalité induit ce progres;Mr Feldman lit l 'islam à travers le prisme de la shoah et de la suprémtie des USA ET par ricochet celle d 'Israel associé au likoud(il existe des israéliens des lumières heureusement)sur le monde de l 'Energie.Cette idéologie est mortfère pour le monde musulman.MERCI pour cet excellent article;entre l 'enclume des dictatures et le marteau des islamistes iil existe la démocratie ;elle n 'est forcément dénuée de spiritualité ou de religiosité notre constitution Felmannienne est la négation de notre identité millénaire ;je conseille à mr Feldman de lire l 'histoire d 'Hannibal;et de bien d 'autres livres ; je vous laisse le soin de lui dresser une liste de livres à lire

oumama - 21-01-2014 18:30

Bonne analyse à lire absolument!!

Skander OUNAIES - 21-01-2014 19:53

Bravo à Abdelwahab Meddeb,qui me conforte dans ce que j'ai toujours soutenu,avec d'autres,à savoir que les Américains analysent l'évolution des peuples avec des "prismes" qui ne sont pas les leurs, en essayant de comprendre la dynamique d'évolution de ces peuples sans tenir compte de leur modèle sociétal,cad leur Histoire (cf l'Irak),la formation de leur élite,leur insertion dans un environnement géographique particulier ou non etc...A mon sens,il leur a manqué un Claude Lévy Strauss,ou encore un Pierre Bourdieu.En effet,ce n'est pas avec une "analyse" aussi réductrice telle qu’effectuée par Huntington, qu' ils vont saisir la complexité de l'évolution du monde musulman,traversé aujourd’hui par des flux multiples , politiques, sociaux ,économiques et religieux. Professeur Skander Ounaies

Bensalah - 21-01-2014 23:47

Texte interessant

Atlal El-Mahdiyya - 22-01-2014 14:25

Noah Feldman est assoiffé de trouver la bréche qui permettrait au monde Arabe de retomber dans la destruction. La peur et la grande peur chez les juifs texans est de voir un monde Arabe organisé autour de l'ideal civique contemporain. Pourquoi? Par ce que Mr feldman est parmis ceux qui veulent la consacration des betises Arabes au service de l'Implantation d'Israel. Est-il benefique que l'Islamisme l'emporte dans le monde Arabe? Tout les intellectiels du monde prouvent de la redoute et de la mefiance envers eux mais á l'exception de lui. Certainement vue leur ideaux, ces islamistes vont conduire les pays Arabes vers d'avantage de decadance et cela ne permettrait jamais de faire face aux intrinsigence d'Israel dans la region. Comment voulez vous qu'un penseur Israelien peut il etre aussi naif? Et bien non, il est le plus intelligent. Sachant que les islamistes constituent le pire qui puisse gouverner sur terre, un raisonnement de fil á aiguille montre bien que ce monsieur contribu bien á la survie d'Israel. Un Israel dans son contexte de refus des droits des Palestiniens á s'autogerer.

FaouziB - 23-01-2014 05:14

Comme toujours je me sens intelligent en vous lisant. Merci pour la conference.

Jamila - 23-01-2014 20:31

Je commence par l'idéologie de ces Universités Sionistes de Standford à Yale ou les Maitres de cette idéologie religieuse sioniste enseignent pour ne citer qu'Ehoud Barak et son partenaire Igal A Meir ,(ce dernier né en Irak ) ,les Généraux David Hallevy, conseiller du Roi HassenII et de l'actuel Roi Mohamed VI,Elie Cohen chef des services Shein-Beit,l'Adjoint du parti religieux Maroco-Israelien Shass tous avaient participer avec Yossi Sereid et Rabbine à rédiger la constitution Irakienne ,Leurs hommes Jaafari-Alawi-Jalabi avaient juste approuvé la nouvelle constitution ou elle annonce la naissance du 1er Etat Islamiste dans la région du Moyen Orient et dans le Monde Arabe. Rached Ghanouchi remplit le role de Jalabi,ce traitre qui a démoli l'Irak en 2003 par sa contribution de coté des invahisseurs israeliens. Ce Jeune juif Sioniste Fieldman est l'un des principaux acteurs de l'Aipec ,il est dirigé vers la Tunisie par David Hallevy ,Patrick Seal,Les Généraux Sneh-David Attia qui ont séjourné avant le putch contre la République. Rached vit sous la promesse de ces israelos-sionistes qui vont lui accorder la légitimité par la constitution de faire prévaloir leur idélogie par l'imposion au peuple Tunisien la Doctrine isralo-Sioniste qui est la Doctrine d'Islamiser la religion Musulmane.Rached va construire grace à l'Aipec ""un FOYER ISLAMISTE POUR LES SIONISTES."" Le Docteur Chafik Sarsar a bien defendu la République avec le Docteur Slim Loghmani mais la main forte des hommes de l'Aipec appuyer par le groupe Nahdha etait plus puissante ,les textes de l'Aipec sont passes malgré ces deux emminents Profs,Raffa Benachour présenta sa demission à la suite des réunions des sionistes avec le groupe Nahdha.le Prof Ayadh BenAchour avait demandé à rencontrer Moncef Merzouki. Les chefs de l'Aipec travaille pour offrir la légitimité sans la volonté Populaire du Peuple Tunisien.

Slah - 23-01-2014 22:10

Quelle perspicacité, et quelle érudition! Bravo Si Abdelwahab. A lire absolument.

mohsen - 24-01-2014 06:57

ASSEZ !!!! Réveillez-vous! Intellectuels,politiques ,communs des mortels!! Si notre situation est ainsi c'est à cause des Américains!! SADDAM a voulu investir le KOWEIT ,c'est Bush. BEN LADEN,c'est les Américains. Le 11 SEPTEMBRE , c'est eux. lA corruption quasi générale des dirigeants, c'est encore eux! Scrutez la carte du monde , et montrez -moi un un conflit armé qui ne concerne pas l'Islam et l'islamisme! Toue notre énergie ,capacité et potentialités sont consacrées au mal qui fait élargir le fossé entre nos peuples et la "civilisation" " Ce n'est de notre faute ", c'est les autres ! L'occident et les Américains qui nous en veulent Alors je ne lirai pas cet article jusqu'au bout parce qu'il ressemble à tous les autres ! Des écrits pédants pour prouver que si nous en sommes là, c'est à cause des autres et que nous n'avons rien à nous reprocher , peuple, politiques et intello compris! Entre-temps mangeons leur blés et hamburgers , fumons allègrement leur cigarettes et buvons du Coca à leur santé! Entre-temps laissez -les réfléchir pour nous !! La cerise sur le gateau est d'avoir lanationalité française, anglaise ou ,mieux, américaine!!!

Mhedhbi - 24-01-2014 16:59

Excellent article, qui prouve si besoin est l'étendu de la réflexion de ce grand universitaire et chercheur après son magnifique ouvrage commun avec B Stora sur les relations historiques entre musulmans et juifs. Des intellectuels de ce niveau, il en faut pour hisser le niveau de l'être vers l'universalisme. Bravo encore.

berger - 25-01-2014 01:06

Il est temps de comprendre que l´imperialisme, et les Etats Unis d´Amérique sont une superpuissance imperiale, n´a pas d´amis mais de laquais (ou conseillers) qui servent son interêt.Alors ils n´ ont pas d´amis et n´en ont pas besoin; on connait le proverbe qui dit " Si Mohamed ne va pas à la montagne, la montagne va à Mohamed. Ce sont les autres qui vont à l`Amérique. L´Amérique est invitee partout.Et si ca commence à aller mal pour Israel, les Américains l ´abandonneraient; Ils ont abandonnés dans le passé Taiwan pour la Republique populaire de chine, et c´est le plus grand tournant de l ´histoire au 20e.siècle. Un israelien a dit quelque part que les arabes ne font pas de guerre ,ils font mal seulement à la victime, Voilà ce qu´il faut faire pour apprendre a gagner une guerre, mais un proffesseur ne peut pas faire ca.Il ne peut jamais s´imaginer sur le champs de bataille et surtout il ne sait pas: qu´est-ce qu´une "capitulation".

Citoyenne tunisienne - 26-01-2014 00:24

Je trouve cet article excellent. La pensée de ce Noah Feldman est fondamentalement conservatrice : chacun reste dans sa religion. C'est la négation de l'universalisme des valeurs démocratiques, et la négation du mouvement démocratique dans les pays arabes, en particulier en Tunisie et en Egypte. L'auteur explique très bien les contradictions auxquelles aboutissent les deux principes, de la démocratie et de la religion. La stratégie américaine et celle d'Ennadha sont très bien expliquées aussi. Bravo pour cette clairvoyance.

Taoufik - 26-01-2014 12:23

Excellente analyse. Un problème me chiffone cependant. Cette analyse situe l'avènement de cette orientation stratégique américiane pour le monde arabo musulman aux années 2000, alors que nous savons qu'elle a été déjà mise en pratique depuis le début des années 70 pendant la guerre froide. La montée de l'islamisme soutenue par les régimes "séculaires" en place date de cette période. Exemple: la genèse du mouvement islamique en Tunisie avec l'appui du Parti Socialiste Destourien dirigé par Bourguiba. L'objectif du PSD était bien évidemment de renforcer son pouvoir en chargeant les islamistes de l'affaiblissement de l'opposition "séculariste" à l'université et des syndicats ouvriers. L'objectif des américians étaient d'affaiblir tous les mouvements nationalistes et socialistes alliés de choix ou de fait aux soviétiques....

tarek - 27-01-2014 09:12

Article interessant je pense ! Biz

el khlifi mokhtar - 09-02-2014 19:01

Lecture difficile.J'avoue qu'on doit lire et relire cet article et avoir un bagage minimum pour suivre la pensée de l'auteur.

el khlifi mokhtar - 09-02-2014 19:46

La critique que je me permettrais de faire à si Meddeb est d'avoir lu la Constitution comme étant un tout conçu par les islamistes ce qui la rapproche du modele Afghan de Noah Feldman.En vérité ses articles résultent d'un difficile compromis négocié entre ce que veulent imposer les islamistes et les idées de l'opposition démocratique soutenue par la société civile.Les contradictions qui apparaissent n'ont pas, à mon point de vue, un fondement idéologique et Feldman n'y est pour rien.C'est un pur produit d'un compromis sans compromission imposé par le "quartet".

MOHAMED HAFAYEDH - 22-02-2014 14:19

Coté français, tout en intervenant sous le contrôle de Si Abdelwab Meddeb le spécialiste de ces questions :La croisade sioniste de Leo Strauss et son disciple Noah Fedman se prolonge actuellement en Europe et fait rage entre les philosophes dans les universités de Genève, Bruxelles ou Lyon et plus particulièrement en France prenant une forme « islamophobe », dans le sens néoconservateur, c’est-à-dire contre l’esprit des lumières dont l’origine se trouve dans la pensée de l’islam éclairé et tolérant de l’Andalousie de Averroès et ses disciples juifs comme Maïmonide et Baruch Spiniza qui font aujourd’hui l’objet d’une attaque d’une violence rare qui vient de la mouvance Hassidite initiée par Baal Chem Tov et dont Strauss comme Fedman sont issus. En France la guerre est menée par le Professeur de l’histoire médiévale de L’université de Lyon Sylvain Gouguenheim contre un mouvement menée par des noms très prestigieux comme le philosophe suisse Alain Délibéra, les français Philippe Büttgen ou Irène Rosier-Catach qui appelle l’Europe en crise d’identité à reconnaitre ses origines civilisationnelles et philosophiques, qu’elle est « la fille de l’Islam »de la renaissance philosophique par une lecture aristotélicienne du texte coranique (Version Mohamed TALBI en Tunisie) par les grands IBN BEJA et IBN ROCHD dont les disciples direct sont DANTE, LA BOETIE… et j’en passe la liste est longue, ce qui aide les européens à comprendre pourquoi ils sont aujourd’hui dans l’ impasse d’une civilisation « inachevée ». Du coup les professeurs théoriciens sionistes, d’une pierre deux coups, idéologiquement, ils enferment l’islam dans une enclave wahhabite, et démolissent tout l’apport rationaliste de l’Afrique du Nord(Ibn Toumart l’inspirateur de Ibn Rochd) et de l’Andalousie de Ibn Rochd) à l’origine de la pensée de la renaissance de l’Europe(au 12ème siecle l’université de PORT ROYAL à Paris était divisée entre Averroïstes et anti-averroïstes) et de la pensée juive anti-hassidite, pensée averroïste aussi. Et stratégiquement ces petits professeurs, des charlatans philosophes mercenaires qui se cachent comme des voleurs dans les jupons ou le nikab des HARIZETTES Nahdhaouittes de L'ANC, servent les intérêts américains et israéliens en transformant le moyen orient et l’Afrique du nord en une multitudes de Khalifats wahhabites qui s’entretuent entre eux, faciles à dominer pour exploiter leurs richesses, dans un moyen orient ou le soleil de la démocratie ne se lève que pour se coucher dans le pays d’Israël.

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