News - 09.11.2012

Ton à l'apaisement au conclave jihadiste de la Cité Ettadhamen

Leur réunion était attendue, à plus d’un titre, notamment par la classe  politique, désireuse d’être fixée sur l’état d’esprit après les épisodes violents, parfois sanglants, de ces dernières semaines. Un moment envisagée à la désormais symbolique mosquée-bastion Ennour de Douar Hicher, les principaux cheikhs de la mouvance jihadiste l’ont finalement tenue à la grande mosquée de la Cité Ettadhamen. En l’absence notoire du chef de la faction ultra-radicale d’Ansar Chariaa, Abou Iyadh, de son vrai nom Seifeddine Ben Hassine, et du théoricien de la nébuleuse Al-Khatib Al-Idrissi. Nombre d’observateurs voient dans cette double absence un signe de divergences entre les dirigeants de la mouvance.

Les critiques adressées par les orateurs, sans les identifier, à « certains cheikhs des courants salafistes » vont dans le sens de cette hypothèse. Commentant de récentes déclarations d’Abou Iyadh dans lesquelles ce dernier s’en était pris avec une extrême véhémence au ministre de l’Intérieur et à son parti, allant jusqu’à récuser les tentatives de médiations avec le pouvoir, Cheikh Khamis Mejri s’est borné à dire que ces propos n’engagent que leur auteur. Un désaveu, en clair. La tonalité générale du discours était à l’apaisement, « malgré le sang versé». Le doyen et le benjamin des cheikhs présents, respectivement Abou Souhaib et Abou Abdallah Attounissi, ont ouvert la joute oratoire en appelant à la retenue « la jeunesse du sursaut islamique » comme ils appellent les militants salafistes. « Vous devez vous abstenir de tout acte  qui pourrait se retourner contre notre courant et contre le projet du Califat, surtout en vous gardant de céder à certaines provocations. Gardez-vous de faire des ennemis ceux qui ne le sont pas», leur disent-ils.

Le peuple tunisien est musulman et nul n’a le droit de le frapper d’apostasie, a encore plaidé Abou Abdallah Attounissi qui a insisté sur « l’impératif de traiter avec indulgence et souplesse les gens non affiliés au courant ». L’appel à l’apaisement et au non recours à la violence est revenu plusieurs fois dans sa bouche. « Le peuple tunisien dans sa grande majorité, bien qu’ayant une connaissance suffisante des commandements de l’Islam, doit être traité avec respect et ne jamais être inquiété. Il faut lui tenir le langage de la persuasion et du dialogue, même quand il s’agit de lui indiquer le droit chemin. Aucun Tunisien ne doit être exclu de l’application de cette règle, pas même les gens qui commettent des péchés », a-t-il encore déclaré.

Pour autant, les cheikhs présents ont mis en garde contre toute « tentation de s’en prendre à la mouvance salafiste dans le but de jeter en prison les jeunes salafistes ». Imed Ben Salah a ainsi engagé le gouvernement à se départir de « sa politique de fuite en avant et à abandonner les poursuites judiciaires et les rafles qui ciblent selon lui les jeunes salafistes pour leur participation présumée à des violences
 

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4 Commentaires
Les Commentaires
BELVAUX Lucien - 09-11-2012 21:11

Attention au double jeu et au double langage notre naiveté et notre volonté de favoriser l'Amitié entre les cultures ont souvent été piégées. Comment expliquer la haine entre musulmans qui se massacrents avec la plus grande cruauté en Syrie? Nous attendons pour voir si ces discours de bonne volonté se traduisent par des actes. Dans la situation actuelle, ils ont tout intérêt à prêcher l'apaisement. A voir......

Mhamed Hassine Fantar - 10-11-2012 09:10

Voilà un véritable repli tactique.Il ne faut jamis pactiser avec Satan.Le terme apaisement est, pour le moins qu'on puisse dire, impropre pour l'occurrence.Peut-il y avoir de dialogue avec ceux qui militent pour le califat par le verbe et la force du glaive? Le prosélytisme violeent, quels qu'en soient la forme et les objectifs doit être banni dans une société moderne où l'individu s'autodétermine au sein d'une répulique démocratique fondée sur la liberté, l'égalité et la dignité.

al07 - 10-11-2012 13:41

Je pensais naïvement que l'Islam Sunnite Malékite, majoritaire en Tunisie,n'avais pas de clergé.... Mais quand on voit cette assemblée,on peut réellement penser que si révolution il y a eu,elle n'est pas pour le bien être du Peuple qui l'a faite,mais bien pour une bande de religieux obscurantistes et rétrogrades,qui n'ont en rien participé à cette révolution et qui aujourd'hui tentent,par tous les moyens,de la récupérer à leur profit !! Peuple de Tunisie,RÉVEILLES TOI !

Karim - 12-11-2012 15:58

Qu'est ce que c'est que ces têtes d'affreux on se croirait dans un congrès de talibans à Kandahar sous l'égide d'El Qaïda ! Comment peux t'on leur offrir comme ça une telle publicité ??? Comment on est t'on arrivé là ?! Est ce que la démocratie nécessite de leur ouvrir comme ça les médias en cautionnant de fait leurs agissements et les atteintes à l'autorité ???

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