News - 21.03.2012

Le documentaire du 20 mars sur El Watanya : un effort d'objectivité...et quelques lacunes

La diffusion, lundi soir, par la chaîne El Watanya, à l’occasion de la commémoration du 20 mars 1956, d’un documentaire sur les évènements qui ont marqué les premières années de l’indépendance, a permis  de lever le voile sur certaines péripéties qui ont été longtemps occultées, comme l’affaire de Sabbat Edhlam, l’un des épisodes les plus dramatiques de la lutte implacable à laquelle se sont livrés Habib Bourguiba et Salah Ben Youssef, dans les années 1955-58 du siècle dernier, ou celle des écoutes téléphoniques mises en place par le directeur général de la sureté nationale dans les années 67-68 pour espionner Bourguiba et ses ministres. Les interviews des principaux acteurs de ces affaires et notamment du colonel Salem Sabbagh étaient particulièrement éclairantes, Bien qu’on aurait  voulu connaître, aussi, le point de vue de Tahar Belkhodja, l’initiateur de ces écoutes.

Le documentaire revient aussi sur les autres évènements qui ont marqué cette période comme l’affaire de Bizerte ou l’échec de l’expérience des coopératives, qui sont les deux échecs majeurs de Bourguiba. Une évocation où chacun des protagonistes a eu l’occasion s’exposer son point de vue. On peut néanmoins, dans le cas des coopératives, s’étonner  que M. Ahmed  Ben Salah s’en tienne, quarante ans après les faits, à la thèse du complot pour expliquer l’échec de son expérience. Il reste que ce travail, en dépit de toutes ses qualités souffre de quelques faiblesses. La lutte armée, et surtout le mouvement fellagha, y sont à peine abordés. De même, quand il évoque l’assassinat de Salah Ben Youssef,  imputé à des hommes proches de Bourguiba, l'auteur ne souffle mot des tentatives, pourtant avérées, d’assassinat de Bourguiba par des proches de l'ancien secrétaire général du Néo Destour, dans les années 56-57 dont l’une devait avoir lieu au théâtre municipal de Tunis,lors d'une représentation théâtrale à laquelle devait assister «le combattant suprême».

Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
5 Commentaires
Les Commentaires
ARABIA - 21-03-2012 19:59

Un lien s'il vous plait afin de revoir ce documentaire je l'imagine passionnant .

khlifi - 21-03-2012 23:47

J’avais du respect pour Monsieur Temimi, mais j’ai dû déchanter après avoir entendu son témoignage qui m’a semblé subjectif car il n’a pas présenté de preuves et n’a pas encore épuisé toutes les ressources. Je pense qu’il y a lieu d’entendre tous nos historiens, éplucher toutes les archives, écouter ses discours, lire ce qu’il a écrit et ce qu’ont écrit les personnes qui l’ont connu de prés. 1) Le différend entre Bourguiba et Ben Youssef ne serait pas politique mais personnel a-t-on affirmé. C’est là, à mon humble avis, une affirmation gratuite car ces deux militants avaient des approches politiques différentes. L’un est partisan du tout ou rien et l’autre tient compte du rapport des forces en défaveur de la Tunisie et prône la politique des étapes pourvu que l’essentiel soit sauvegardé. L’un est plus proche de l’Orient et de Nasser et de Ben Bella, le second est tourné vers l’occident. En politique, c’est le résultat qui compte et sur ce plan l’approche de Bourguiba a été payante. 2) En ce qui concerne la bataille de Bizerte, Bourguiba a été taxé d’irresponsable politique puisqu’il aurait engagé une guerre sans préparation. Bourguiba n’a jamais pensé que De Gaulle userait de la force militaire. Est-ce que c’est De Gaulle qui a donné l’ordre d’attaquer ou est-ce qu’il a entériné une action armée faite à son insu ? De Gaulle a fait savoir à Bourguiba qu’il avait encore besoin de Bizerte et a cru comprendre à Rambouillet que Bourguiba y aurait consenti ce qui l’a poussé à agrandir la base. Bourguiba a interprété cette extension, sans son accord express, comme une agression. Devant ce fait accompli, il a réagi avec des moyens surtout humains. Les pertes humaines ont été importantes mais le résultat est là. La Tunisie a obtenu une décision favorable mémorable du Conseil de sécurité et la France a évacué Bizerte. Pourquoi travestir l’histoire ? 3) Lorsque Bourguiba a signé l’accord d’autonomie interne, il se devait de mettre un terme aux actions de harcèlement des fellagas. Si Ben Youssef s’y oppose et les encourage à ne pas déposer les armes, comment voulez-vous que Bourguiba désarme les fellagas récalcitrants ? 4) Bourguiba en prison au Haut Fort St Nicolas Bourguiba a eu l’intelligence de prévoir que l’Axe perdrait la guerre et a donné ses ordres, avec insistance, à Habib Thameur d’exiger, sous sa responsabilité, des militants, de se ranger du côté des Alliés et de changer de camp. Par ce choix il a montré une fois de plus qu’il a des collaborateurs mais qu’il voit plus loin qu’eux et c’est pourquoi il mérite haut la main d’être le chef. 5) Bourguiba qui n’a pas de connaissances en économie et a cru dans le système coopératif. Il a donné tous les moyens à son ministre. Le système a dévié à partir du moment où ceux qui l’ont exécuté ont ignoré l’un de ses fondements a savoir la liberté d’entrée et la liberté de sortie. Des patrimoines ont été perdus et des personnes se sont suicidées. Mettre cet échec sur le dos de Bourguiba peut être admis puisqu’il est le premier responsable politique, mais ce dernier a été induit en erreur . 6) Pour comprendre Bourguiba qui a vécu pour son pays (et pour sa propre gloire, somme toute légitime, parce qu’il n’a rien mis dans sa poche), il faut avoir à l’esprit qu’il a beaucoup combattu et souffert et qu’il a construit le pays pierre par pierre. Cet homme ne peut admettre que quelqu’un fasse tomber son édifice surtout qu’il est convaincu de trois choses, la première est que la Tunisie mène une course contre la montre et qu’elle n’a pas de temps à perdre, la seconde est que dans son entourage il n’a pas trouvé quelqu’un de son envergure et de sa loyauté à part Farhat Hached qu’il

Pseudo - 22-03-2012 09:18

Si certains éléments sont ne serait ce qu'"évoqués", c'est déjà ça.

Logique - 22-03-2012 23:42

Ce documentaire est aussi une tentative pour satisfaire certaines parties...comme ça el watania ne va plus être qualifiée de benefsajia. Parfois,et en suivant les manipulations de certains malades qui montent aujourd'hui pour noircir l'image de sidhoum le combattant suprême par des accusations bêtes : bourguiba et ben youssef c un jeu politique classique entre 2 rivaux et c normal que l'un se débarrasse de l'autre !!!!

abderrazak - 23-03-2012 10:16

50 ans après des faits et la mort des principaux protagonistes on déterre la hache de guerre:des émissions sur les yousséfistes et le complot de 62 fleurissent et au lieu de réconcilier les tunisiens après ce vent de liberté ,on essai de semer la haine et la division. Avant de faire un quelconque commentaire il faut se placer à cette époque: en 54-55 la colonisation est toujours en place et le bruit des bottes s'entend un peu partout;notre lutte nationale a réussi à entrouvrir la porte de l'émancipation et c'est une occasion en or qui se présentait à nous et Bourguiba a compris qu'il ne fallait en aucune manière la laisser passer et accepter une indépendance même tronquée (autonomie interne quitte à poursuivre la lutte ensuite) et soulager ce peuple résigné à son sort, fatigué par tant de siècles de misère,des épidémies et de l'analphabétisme généralisé; c'est cela l'idée principale de Bourguiba alors que celle du co-leader ben youssef est de tout prendre ou tout laisser ( l'erreur des palestiniens est ,à mon sens est édifiante et nous fait penser un peu aux idées de ben youssef qui prédominaient à l'époque chez les intellectuels arabes;Bourguiba leur a conseillé d'accepter les 49% quitte à demander ensuite le reste;actuellement ces palestiniens regrettent amèrement de n'avoir pas accepté le partage de 48 et 60ans après, leur rêve s'envolait et s'est réduit sous leurs yeux comme un peau de chagrin). L'autre point non moins fondamental: le rêve de Bourguiba est d'amener le plus rapidement possible ce peuple héroïque victime de l'Histoire,vers une société moderne ,ouverte sur le monde libre et l'avenir l'autre ben youssef son modèle est un orient archaïque et décadent fleurissant dans leur imaginaire uniquement: donc deux projets aux antipodes l'un par rapport à l'autre. Il ne faut pas oublier non plus le congrès de sfax auquel ben youssef a choisi de se débiner et d'appeler à la révolte et même à l'assassinat de Bourguiba depuis le caire et sa radio (la voix des arabes) ainsi il voulait couper le peuple en 2 en nous entrainant dans une guerre fratricide. Il faut décortiquer cette période charnière de notre histoire scientifiquement par des historiens neutres et sans prise de parti pour faire ressortir la vérité avec honnetteté. Pour l'affaire de bizerte, il n'y a pas eu d'erreur, car sans ce coup de force et ses nombreux martyrs, bizerte serait toujours française (regarder les enclaves de ceuta et mellila au nord du maroc). Quant au complot de 62 heureusement qu'il a avorté,reste il est très regrettable qu'ils ont été très mal traités et de se dire s'ils avaient réussit leur coup c'est tout le pays qui serait malmené en ce début d'indépendance où les défis étaient tellement grands.

X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.