News - 15.12.2011

Marzouki appelle à une trêve politique et sociale de 6 mois

Le président de la république, Mohamed Moncef Marzouki, a appelé l'ensemble des tunisiens à une trêve politique et sociale de six mois afin de sortir la Tunisie de la situation difficile qu'elle connaît, affirmant que la nation a un besoin impérieux de cette trêve pour s'ouvrir de nouvelles perspectives.

Il a également souligné, dans une interview accordée à la chaîne de télévision nationale 1, que cette trêve est le meilleur moyen pour rétablir la stabilité et redynamiser l'économie nationale, appelant les tunisiens à ne pas détruire leur propre pays, dès lors que les manifestations et les mouvements de protestation en une telle conjoncture, sont synonymes de suicide collectif.
 
M. Marzouki a indiqué qu'il est impératif aujourd'hui de mettre un terme aux mouvements de protestation, révélant l'existence d'un programme de mesures urgentes qui sera annoncé très prochainement par le gouvernement en vue de remédier aux situations difficiles de certaines catégories et régions, outre le traitement du dossier des martyrs et des blessés de la révolution qui bénéficie de la priorité.
 
S'agissant des critiques formulées par certaines parties politiques concernant les prérogatives limitées attribuées au président de la République, M. Marzouki a déclaré que le temps est venu pour rompre définitivement avec les régimes de dictature dans lesquels le président détient tous les pouvoirs, étant donné que le pays a engagé une nouvelle étape sur la voie de la démocratie.
 
Sur un autre plan, M. Marzouki a affirmé que le pays ne vit pas aujourd'hui une étape transitoire, mais plutôt une première étape constitutive, précisant au sujet de la polémique suscitée par l'indétermination de la durée du mandat de l'Assemblée nationale constituante, que tous les efforts seront déployés afin de faire en sorte que cette période soit écourtée au maximum et qu'elle ne dépasse pas 18 mois.
 
"La polémique suscitée autour de la durée de ce mandat  est une polémique artificielle, a-t-il déclaré, ajoutant qu'un engagement politique et moral de principe a été pris pour résoudre les problèmes de l'ensemble des Tunisiens."
 
Le président de la République a indiqué que trois grands dossiers urgents s'imposent, au premier rang desquels figure le dossier politique qui a déjà été tranché avec l'élection de la Constituante, de son président et du président de la République, en attendant la formation du gouvernement dans les prochains jours, ce qui dotera le pays d'un gouvernement légitime qui entamera ses travaux pour un avenir meilleur.  Pour ce qui est du deuxième et du troisième dossiers respectivement le sécuritaire et l'économique et le social qui représente l'un des dossiers les plus importants, M.
 
Marzouki a relevé qu'il est impératif de prendre conscience du fait que les problèmes économiques et sociaux et, tout particulièrement, le chômage ne sauraient être réglés en l'absence du facteur sécurité et du traitement du dossier politique.
 
Après avoir réaffirmé que la protection de la liberté d'expression et de la presse est une question centrale, le président de la République a appelé à la création d'une structure indépendante ayant pour mission d'organiser le secteur de l'information afin qu'il s'acquitte convenablement de sa mission.
 
M. Marzouki a précisé dans cette interview télévisée que l'omission de la citation de l'institution sécuritaire dans son discours d'investiture n'a été que par inadvertance, déclarant que cette institution a opprimé et a été opprimée sous le régime du président déchu, de même qu'elle fut la plus lésée, étant donné qu'elle a été utilisée comme moyen de répression et de couverture de la corruption. Il a ajouté que cette institution sera le grand bénéficiaire de la démocratie en Tunisie.
 
Le président de la République a, dans ce cadre, invité le personnel du corps sécuritaire à ne pas être solidaire avec la minorité "corrompue" qui a nui à l'ensemble du corps, précisant qu'une partie de cette minorité doit être jugée et que l'autre partie doit révéler toute la vérité et présenter des excuses au peuple, ce qui est, a-t-il estimé, l'illustration parfaite de la justice transitionnelle et l'unique voie pour l'instauration de nouvelles relations avec le peuple, relations fondées sur le respect mutuel.
 
Evoquant le caractère délicat de la conjoncture économique et social, le président Marzouki s'est déclaré profondément conscient de l'étendue de la souffrance qu'endurent plusieurs catégories et régions et que le devoir commande au gouvernement et à toutes les forces vives de conjuguer les efforts pour faire face aux défis qui se posent, dont notamment l'augmentation du nombre des citoyens vivant sous le seuil de la pauvreté et l'amplification du phénomène du chômage. Il a, également souligné que réaliser l'équilibre entre les régions est une priorité absolue, d'autant plus que la révolution a été déclenchée à partir de ces régions et grâce aux sacrifices de leurs enfants.
 
En ce qui concerne la corruption qui a terni l'image de la  Tunisie à l'extérieur, M. Marzouki a rappelé que le ministère des Affaires étrangères sous l'ancien régime a été "un ministère de l'intérieur à l'étranger", indiquant qu'il s'emploiera, dans le cadre de ses prérogatives, à traiter le dossier de la corruption dans les représentations de la Tunisie à l'étranger. Il a précisé que les nominations intervenues dernièrement au niveau des ambassades et des consulats seront reconsidérées.
 
Il a, en conclusion, affirmé, qu'en dépit de cette  conjoncture difficile et loin des promesses creuses, la Tunisie est dotée des moyens qui l'habilitent à surmonter cette situation, et que l'espoir est permis, dès lors que la Tunisie représente un pays modèle en terme de transition démocratique et que plusieurs pays frères et amis et groupements internationaux sont disposés à lui apporter leur soutien.
 
Il a ajouté que le régime qui prévaut actuelle en Tunisie, n'est ni parlementaire, ni présidentiel, mais plutôt un régime d'assemblée.
 
Le nouveau président de la République a fait remarquer que les prérogatives qu'il a exigées les a obtenues et que la principale d'entre-elles est d'ordre symbolique qui consiste à représenter la nation et à s'employer à promouvoir son image.

Tags : moncef marzouki  
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