Opinions - 03.11.2011

Ce que révèlent ces élections

Ce que révèlent ces élections, c’est la très grande difficulté pour un grand nombre de partis de trouver le ton juste, de trouver la démarche porteuse.

Ennahdha a gagné de manière claire et nette, cela ne fait aucun doute et ne souffre aucune contestation. Un gouvernement d’union nationale n’est plus d’actualité car ce serait bafouer la volonté populaire qui a clairement désigné un gagnant et des perdants. Le gouvernement d’union nationale aurait eu un sens si le pays était au bord du chaos, si la vacance du pouvoir était probable et si l’absence de légitimité rendait la gouvernance difficile. Aujourd’hui, les urnes sont là, les urnes ont parlé et une majorité doit se constituer et se mettre au travail.

Cela ne signifie pas pour autant que 50% des Tunisiens sont Nahdhaouis comme pourrait le laisser penser une lecture un peu trop rapide des chiffres. Cela ne signifie pas que 50% des Tunisiens sont sur une même ligne et c’est tant mieux pour la démocratie qui s’enrichit toujours de la diversité et doit se méfier comme de la peste de tout consensus un peu trop marqué.

Regardons les chiffres de plus près et tentons de les faire parler. Le taux de participation de 90% porte sur les inscrits mais si l’on rapporte le nombre de votants à ceux en âge de voter, on s’aperçoit que seule une moitié des Tunisiens a voté. Ensuite, si l’on regarde, circonscription par circonscription, le ratio entre le nombre de voix attribuées à un parti ayant remporté au moins un siège, c’est-à-dire les voix qui seront représentées à la Constituante, et le nombre de voix exprimées, on s’aperçoit que ce ratio se situe entre 1/2 et 2/3. Ennahdha enfin détient entre 50 et 60% de ces voix qui seront représentées. Ennahdha bénéficierait donc du soutien d’entre 12.5 et 20% des personnes en âge de voter.
Si près de 50% des électeurs potentiels n’ont pas voté, c’est que les partis n’ont pas su les motiver pour cette élection.

Si 50% de ceux qui ont voté n’ont eu aucun siège, c’est qu’en dehors d’Ennahdha, les partis n’ont pas su rassembler et avant tout se rassembler.

Ce que les partis modernistes n’ont pas su faire, à mon sens, c’est la constitution d’un front commun moderniste, démocrate et progressiste. Le PDP, Ettakatol et d’autres ont voulu aller aux urnes chacun de son côté car ils souhaitaient se peser d’abord et négocier des alliances ensuite. Désormais, ils savent ce qu’ils pèsent et les alliances ne sont plus d’actualité car tous ensemble, ils ne contrebalancent pas Ennahdha. Une union en amont aurait pu mobiliser tous les indécis qui y auraient vu une dynamique porteuse de sens et de valeurs.

Alors que certains cherchaient un improbable réservoir de voix du côté des anciens RCD ou de l’extrême gauche ou à la marge d’Ennahdha, le réservoir de voix véritable était chez les indécis et chez ceux qui se sont éparpillés entre les plus de 1.500 listes qui n’ont eu aucun élu.

Ettajdid a très tôt prôné la bonne démarche mais n’a réussi à convaincre et à réunir au sein du PDM que quelques petites entités et leur alliance n’a pas été suffisante pour constituer une masse critique. Ils sont restés perçus, par beaucoup, comme un parti intellectuel. Leur discours d’ouverture, leur disposition à se fondre dans quelque chose qui les dépasse, leur présence sur le terrain, leur ont permis d’enregistrer tout de même une progression importante par rapport aux sondages même s’ils sont restés désespérément petits dans l’absolu.

Comme je l’avais indiqué dans un article publié sur le site de Leaders et intitulé Petit traité d’arithmétique électorale ou lorsque l’union fait la force : « A écouter certains, leur parti est classé premier ou deuxième, il frise les 20 à 30% et n’a rien à gagner à se rapprocher de qui que ce soit. A voir les sondages, on constate le très grand nombre d’indécis et un coude à coude assez important (...). Et c’est justement dans ces situations qu’il y a le plus à gagner du rapprochement avec d’autres. Bien sûr, il ne s’agit pas de se rapprocher pour se rapprocher et faire masse, il s’agit de se rapprocher de ceux qui nous ressemblent pour augmenter sa capacité d’attraction et amener toutes les voix muettes à se rallier à cette dynamique».

Sur la base d’un modèle et d’une simulation avec 51 listes, j’en déduisais que 35% des voix risquaient de demeurer muettes ou inaudibles, c’est-à-dire perdues pour tous faute de rassemblement. C’est ce que nous révèlent aujourd’hui les chiffres !

J’ajoutais, en conclusion : « N’oublions pas enfin qu’il s’agit de politique et non d’arithmétique. A quoi servirait l’union de ceux qui sont collectivement majoritaires si cette union devait avoir lieu après les élections et si ces mêmes élections révélaient que la première force politique du pays est ailleurs ! Une élection frappe les esprits et définit les dynamiques pour les échéances suivantes. Tout le reste n’est que petits calculs… »

Je pense également que la forme de la campagne électorale n’a pas contribué à clarifier le débat. Donner trois minutes de gloire télévisuelle à 1.600 têtes de liste relevait de l’inutile et parfois du pathétique.

La plupart des partis n’ont pas de racines anciennes et ne sont pas suffisamment bien implantés dans les différentes régions du pays. Cette absence de partis au réseau structuré et au discours qui soit à la fois affirmé à l’échelle nationale et ancré dans la durée, cette incapacité des partis à relayer les discours de par leurs réseaux, octroie de facto aux médias un rôle central.

Or la multitude de candidats a rendu la tâche des médias quasiment impossible. Il était impossible de donner la parole à tous sur des durées significatives afin de permettre aux électeurs de décortiquer et de comparer les projets et les valeurs.

Le succès d’El Aridha est de ce point de vue significatif. Totalement inconnue au départ mais ayant bénéficié du soutien d’une chaîne de télévision, cette fédération de listes indépendantes apparaît aujourd’hui dans le petit cercle des forces politiques qui comptent.

Il eut été plus judicieux de partager le temps de parole entre les partis et non pas entre les listes. De même qu’il eut été probablement plus judicieux dès le départ, dans le code électoral, de ne pas autoriser les listes indépendantes vu que chacun pouvait, s’il le souhaitait et nombreux sont ceux qui ne s’en sont pas empêché, créer son parti.

Pour toutes ces raisons, le débat national n’a pas eu lieu. Le débat national aurait permis de mieux identifier les enjeux et de mieux comprendre la nature des réponses proposées. Il aurait laissé également le temps à la confrontation et à l’analyse. La succession de monologues a permis l’expression de tous mais n’a pu être garante d’une démocratie sincère, sincère en ce qu’elle reflète la volonté profonde des citoyens en limitant les possibilités de manipulation démagogiques. Mais il ne saurait être question de refaire l’histoire. Ces élections ont permis au peuple tunisien le premier exercice démocratique en grandeur réelle. On dénonce ici ou là des irrégularités mais apparemment rien de plus que ce que l’on ne peut éviter même dans des pays où la démocratie est très bien ancrée. Ces élections ont permis également de dresser une première cartographie des courants et tendances politiques du pays. Elles ont permis de passer au tamis les plus de 100 partis et les centaines de listes indépendantes. A l’avenir, le débat pourra être plus concentré, plus efficace, plus représentatif.

Que de chemin parcouru depuis les premiers jours après le 14 janvier où tout avocat se transformait en expert constitutionnel, où tout manifestant était porteur de la volonté du peuple et était la révolution à lui tout seul, où tout citoyen était expert en stratégies et alliances politiques.

Nous sommes passés de 11 millions de porte-parole à 1.600 têtes de liste et aujourd’hui à 217 représentants élus et moins d’une dizaine de chefs de file représentatifs. Tout cela grâce à ces élections et je crois que, longtemps encore, alors que l’encre a disparu, je continuerai à voir mon doigt bleu et l’avenir rose.

E.J.
 

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18 Commentaires
Les Commentaires
Taieb ourari - 03-11-2011 21:26

Pourvu qu'on ne mette pas en cause l'éligibilité des tunisiens à la démocratie pour immaturité,toutes les explications sont plausibles.Gouverner c'est prévoir,mais la technique de prévision a ses limites non seulement en politique mais aussi dans le champs de la finance( domaine de Mr Jouini,le spécialiste de la finance islamique)quand bien même elle s'appuie sur les modèls mathématiques les mieux élaborés.

Hosni - 04-11-2011 07:35

Cher Elyes, votre raisonnement arithmétique s'applique aussi bien à Ennahdha qu'aux autres partis, losque vous dites que "Ennahdha bénéficierait donc du soutien d’entre 12.5 et 20% des personnes en âge de voter" les autres partis auraient bénéficié dans le meilleur des cas de moins de 5% des personnes en âge de voter. C'est une simple question d'échelle.

molia - 04-11-2011 08:36

tout ce que tu nous dit etait acquis pour moi des le debut a partir que il y avait +de 10 liste , aucune clarte reélle trop de démocratie tue la démocratie tu connais tres bien cette phrase les dit démocrate n'ont rien compris de la democratie moderne dommage pour le peuple tunisien un regret pourquoi. toi tu n'as fait un etat des lieues rapides tu aurais du faire plus et verrouille ce systeme lors de ton breve passage aux responsabilités gouvernementales et pourtant tu avais sonne les alarmes fortes mais surement pas acces fortes et lancer une large alarme a ton peuple je sais ta competence et tes valeurs humaines comment refaire bouger ses nouvelles lignes pour toi c'est un parti qui représente 20 % de la population qui a pris le pouvoir les électeurs représentent combien de la population inscrite ou tous ceux qui pouvaient voter combien d’électeur potentiel a la Tunisie 5 à .6 7 millions de personnes ?? combien d'inscrit reel 2 .3. 4 millions sur une population de 10 millions je comprends ton amertume profonde comment faire un contre pouvoir efficace aujourd'hui tu as due visionne mots croise d yves Calvi ce dialogue m'a fait un frissons pour le futur sur toutes nos valeurs fondamentales des etres humains dans ce pays si avancée

amen - 04-11-2011 09:26

Je partage largement cette analyse. et comme si Jouini, je reste optimiste quant à l'avenir de notre jeune démocratie. "Le doigt bleu et l'avenir rose" : ça sonne comme un slogan !!

Jawhar - 04-11-2011 10:57

Les choses sont beaucoup plus simples, le tunisien a voté pour ceux qui lui sont parus susceptibles d'être les plus sincères et les plus honnêtes et qui vont rompre avec la logique de l'ancien régime "Se Servir avant de Servir".

Elyes Mami - 04-11-2011 11:22

Je partage le raisonnement d'Elyes Jouini, néanmoins il y'a urgence pour les modérés, modernistes et progressistes de tirer les conclusions et prendre les mesures qui d'imposent... A savoir constituer un front. L'union est nécessaire, autrement le clan des abstentionnistes va augmenter et notamment chez les jeunes. En tout cas j'espère me tromper!

Dr. Amor Ben Dhia - 04-11-2011 12:49

Je me rappelle parfaitement l'article de Mr. E. Jouini publie debut Juin et que j'ai essaye de partager avec d'autres comme je l'ai fait du papeir que Mr. M. Jaoua a publie sur la necessite de s'unir pour tous les "Democrates". Il fallait que les politiques et les independants fassent leur propres calculs et exercent leurs droits a aller disperses. Les urnes ont parle! Le peuple a choisi. Que les uns et les autres en tirent les consequences pour batir une Tunisie meilleure et qui a su tant faire les 9 derniers mois. Haut Les Coeurs! "Aux Actes Citoyens" ecrivait mon frere. Merci Mr. Jouini pour cet eclairage qui a toujours le merite d'avoir la nettete portee par la logique des Mathematiques.

Noureddine - 04-11-2011 13:45

Les partis qui veulent gagner la confiance des citoyens doievent s'abstenir d'utiliser le mot "moderniste" ou l'expliquer sans détour. Chez le citoyen moyen, modernisme veut dire occidentalisme. Donc les partis qui se réclament du modernisme sont apperçus comme vendeurs du pays, suiveurs obstinés des occidentaux fond et forme. Tout le travail de ces partis est de clarifier le sens du mot "moderniste"

zottomad - 04-11-2011 22:20

je suis navre de dire que votre arithmetique des elections en T. ne tiens pas du tout. l'analyse que vous en faite est clairement inspiree du fin fond du paysage politique francais que vous connaissez sans doute tres bien. elle n'est malheureusement importable, si j'ose l'expression, en t. alors ma conviction est qu'il vous quelque chose, pour nous prendre une analyse pertienente sur les comportement de l'electeur tunisien et surtout de celui des politques. Vos qualites, reconnues partout me laissent penser que c'est la seule explication.

Mokhtar ZANNAD - 05-11-2011 09:58

Analyse de Elyes intéressante comme toujours. Il aurait fallu, à mon sens, un filtre plus fin pour réduire le nombre de partis et listes, une campagne plus longue pour découvrir et juger la foultitude de personnalités, parfois exceptionnelles, proposées à notre choix (nous sortons de 23 ans de néant idéologique), des moyens financiers pour leur permettre un vrai travail de terrain et surtout un 2ème tour pour proposer à la sanction du vote des alliances basées sur des projets de sociétés. Espérons à présent que le bleu de nos doigts mélangé au rose de l'avenir qu'il prévoit ne se transforme en mauve d'autrefois!

KHROUF SLIM - 05-11-2011 10:23

Tout à fait d'accord sur les causes de l'echec des "laics" . Mais vous oubliez l'événement essenciel à mes yeux ( au-dela du phenomene El-Aridha) c'est la percée du CPR ,un parti de 10 membres qui devient 2° avec 30 siéges ! C'est en analysant les thémes de son discours et ses methodes qu'on trouvera la clef du succés politique en Tunisie .

Mina Bouregreg - 05-11-2011 12:03

Trop facile de "donner des leçons" après les élections. Il aurait fallu partager ces idées avant. Merci.

Sur - 05-11-2011 12:07

En parfait accord avec Elyes Jouini, voici ma contribution complémentaire: Les voies de la démocratie et les élections tunisiennes- partie 1 Le 14 janvier 2011, au sortir de millénaires de colonisations dont la dernière était celle imposée par la France, le peuple tunisien avait soif de deux choses : découvrir enfin une vraie liberté et affirmer son identité. Après l’Indépendance du pays, les dictatures bourguibienne (autocratique) et benaliste (mafieuse) l’avaient freiné dans son élan et lui avaient imposé une ouverture un peu brutale à l’Occident, chose que la France coloniale n’avait du reste permis que pour une très petite élite, en maintenant l’essentiel du pays dans le sous développement, un fort illettrisme et une certaine forme de soumission. Et voilà que, par miracle, de jeunes intellectuels occidentalisés et résistants dans l’âme à un régime sordide et hypocrite (tourné vers le détournement des biens du pays au profit d’une famille et de ses affidés), réussissaient en s’appuyant sur internet et sur une population qui en avait ras le bol, à renverser et faire fuir les tenants de l’ancien régime en quelque semaines qui ont abouti le 14 janvier 2011. Le peuple découvrit alors que, pour de bon (il avait certes eu ce sentiment lors de l’octroi de l’Indépendance en 1956 mais il fut éphémère car étouffé par le pouvoir autoritaire de Bourguiba), il allait peut être enfin et pour la première fois, être vraiment maître de son destin. Le choc psychologique fut très fort, car ceci se déroulait sur fond d’une économie qui laissait sur le bord de la route par centaines de milliers, tant de jeunes diplômés et de jeunes, tout court. A la joie des premiers instants succéda une perplexité plus ou moins consciente, causée par une situation à laquelle on n’était pas préparé, sans parler des 100 partis politiques qui surgirent regroupant, pour la plupart, des personnes dont nombre d’entre elles n’avaient pas une grande expérience de la vie politique démocratique, bien qu’elles y aspiraient. Choisir librement son avenir devenait alors une gageure ; des partis foisonnant de partout, ayant des appellations souvent proches et des programmes indifférenciés sinon flous, ne faisaient pas le poids et paraissaient dépassés par la rapidité des évènements et par leur incapacité à se coaliser pour proposer au peuple des alternatives larges et solides, claires et crédibles. Les partis de gauche comme du centre, certes pleins de bonnes intentions, parlaient pour la plupart un langage trop lointain du peuple qui s’éveillait enfin d’une si longue soumission ; L’un des axes principaux de leur discours fut leur laïcité et la dangerosité d’Ennahdha. Or la laïcité était en fait le cadet des soucis d’une masse majoritaire, globalement en difficulté économique. C’est dans ce contexte que les élections arrivèrent et furent vécues par tous les citoyens comme une fête démocratique dont l’allégresse, pourtant bien réelle, sous tendait une certaine angoisse : on allait enfin être maître de son destin et pour de bon cette fois, mais quid si les futurs élus n’y arrivaient pas, s’ils ne résolvaient pas les problèmes endémiques qui frappent tant de gens dans le pays? Dans l’incertitude les peuples vont vers ce qu’ils comprennent, ce qui les rassure et ce qui les réunit. Ils sont souvent naïfs, les promesses n’engageant que ceux qui les reçoivent. Les Tunisiens, compte tenu de leurs caractéristiques ont choisi d’abord ceux qui firent campagne avec une approche de terrain, allant sans cesse vers le peuple et lui promettant des choses concrètes de vive voix… Ennahdha faisait de plus référence au cœur de l’identité arabo musulmane et à l’attachement du peuple à celle-ci. Cette approche s’est révélée tout à fait payante.

Sur - 05-11-2011 12:09

Les voies de la démocratie et les elections tunisiennes- Partie 2 Quant aux listes de La Pétition Populaire, elles eurent (avant d’être identifiées comme l’objet de fraudes pour beaucoup d’entres elles) un succès surprenant et inattendu, après avoir promis également du concret mais sur le thème « demain on rase gratis », le tout sous-tendu par une propagande populiste, assurée 24 heures sur 24 par un personnage ambigu à partir de Londres et de sa chaine privée de télévision satellitaire , Al Moustakilla, très suivie en Tunisie. Ces 2 partis réunirent à eux deux la majorité des voix et des sièges mais ils ne sont pas appelés à gouverner ensemble. Restait un millier de listes indépendantes et une centaine de partis dont une petite vingtaine seulement se partagèrent l’autre moitié des suffrages, y compris les 2 seuls partis « classiques » ayant eu un certain succès (CPR & Ettakatol, qui à eux deux obtenaient 24% des sièges) et qui formeront vraisemblablement une coalition gouvernementale avec Ennahdha que, pour leur part, qu’ils n’avaient jamais dénigré. La Tunisie a prouvé qu’elle pouvait conduire et réussir des élections totalement libres et démocratiques. C’est un exemple pour les nations émergentes tout comme le 14 janvier 2011 fut un exemple pour les pays soumis à l’oppression & à toute forme de dictature. L’éducation politique d’un peuple se fait avec le temps et les Tunisiens, dans cette perspective, ont besoin de temps, malgré le niveau exceptionnel d’évolution des femmes, dont le statut personnel, très libéral, fut certainement le plus bel accomplissement de Bourguiba. Les élections législatives et présidentielles prochaines (prévues en principe pour fin 2012/début 2013) prouveront qu’un rééquilibrage des forces politiques en présence, démontrera un processus de maturation du peuple, maturation qui ne pouvait se réaliser pleinement en à peine 9 mois. La vigilance reste cependant de rigueur : n’oublions pas que récemment (le 2 août 2011), Rachid Ghannouchi donnait à la 1ère chaîne de télévision égyptienne, dans l’émission « Bonjour l’Egypte », une interview dans laquelle il déclarait que l’objectif ultime des musulmans était l’instauration du Califat, tout en soulignant que cet objectif ne pourrait être réalisé dans le court terme mais dans le cadre d’un programme politique qui s’étendrait sur 4 à 5 années. Le peuple tunisien a-t-il porté Ennahdha au pouvoir en vue de l’instauration du Califat ? Il serait bon qu’un référendum permette d’en avoir le cœur net. Parions que le peuple répondrait massivement NON …

Moez - 05-11-2011 17:07

Mr E.J je ne suis pas en accord avec votre analyse sur plusieurs points: 50% des tunisiens en âge de voter ne l'ont pas fait et parmi eux aussi, par la même logique, une majorité qui aurait voté pour Ennahdha, il faut l'admettre. Vous qualifiez les autres partis par des partis modernistes comme si Ennahdha n'en est pas un. Mr Ilyes Jouini, la majorité écrasante du peuple tunisen aime sa culture arabo musulmane et si un parti veut avoir une grande place dans cette société il doit fonder ses axes sur cette culture que vous avez tendance à oublier.

hatem jemaa - 06-11-2011 12:15

@ Moez Le fait que le taux de participation ne fut que de 50% n'altere en rien la victoire electorale des elus. Cependant il leur confere une representativite relative. D'autant plus qu'en matiere d'analyse des resultats electoraux l'objectivite nous interdit d'extrapoler les resultats des votes a ceux qui n'ont pas votes. Le faible taux de participation a ces elections est une realite. Ces raisons sont multiples et n'interessent pas tout le monde. Par contre un devoir d'humilite s'impose a tous. Cordialement.

mohamed khemiri - 07-11-2011 14:11

excellente analyse si Y J,en y ajoutant certaines idées exprimées ds les comments, et notamment celle de Slim Khrouf, on peut repartir pour bâtir des stratégies du futur qui ns attend

T. Mzali - 08-11-2011 12:31

Si on devait ne retenir que qq mots de cette analyse, C q les nahdhaouis ont récolté et ne peuvent récolter qu'un maximum de 20 % de voix de Tunisiens en âge de voter !. A bon entendeur, salut

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