Opinions - 28.07.2011

Réconcilions – nous !

A trois mois des élections tant attendues, il n’y a pas foule pour aller s’inscrire sur les listes électorales, en revanche maintes personnalités se bousculent dans les médias pour nous inciter à le faire.

Aussi bien dans la presse écrite qu’à la radio,  je constate les critiques permanentes du régime déchu et aussi de celui qui l’a précédé.

Dans la rue où la saison touristique n’a jamais été aussi calme, les taxis et les restaurateurs désespèrent et certains  en arrivent même à regretter cette révolution qui a fait fuir les étrangers et qui selon eux a libéré des délinquants qui tentent maintenant d’imposer leur lois.

Nous ne sommes pas des MEDITERRANEENS pour rien : nous voulons tout et tout de suite.
Ily a-t-il eu une seule révolution dans le monde sans dégâts ? Comment après avoir été montré et suivi comme exemple par plusieurs autres pays en arrivons-nous à entendre des personnes exprimer des doutes sur cette révolution et regretter cette « sécurité » dans laquelle nous vivions ?

Que d’énergie pour expliquer que cette « sécurité» n’était là que pour garantir l’immunité d’une poignée de familles de tous bords qui pillaient  les ressources  de la TUNISIE au détriment de son développement sociale et économique . Nous avons peur et nous avons perdu confiance. Qu’allons-nous faire ? Les procès s’enchaînent les uns après les autres et la justice n’en a pas fini avec l’apurement de ce passif.

Les bruits courent déjà selon lesquels des puissances économiques du régime déchu financent plusieurs partis politiques pour noyauter le nouveau système émergent. Un fait est  sûr : ils sont confortablement installés et plus ou moins visibles. Devons nous faire avec et pouvons nous faire sans ? Les éradiquer est impossible sans une violente chasse aux sorcières qui n’est pas dans la culture des tunisiens. Les contourner parait difficile puisqu’ils sont au cœur de notre économie et qu’on le veuille ou non ils ont participé et participent au développement de celle-ci. Alors il nous reste le choix de nous réconcilier avec ce passé morbide pour protéger notre avenir.

La justice continuera son chemin et nous devons continuer le nôtre. Oui  notre chemin sera long mais nous avons déjà pris le risque de nous engager dans une certaine voie. Nous avons le choix de ne plus faire marche arrière et surtout de ne plus laisser le champ libre à de mauvaises herbes qui étouffent les jeunes pousses tunisiennes qui ne demandent qu’à participer à sa mise en culture.

Cessons de nous leurrer et avançons lentement même en boitant pendant quelque temps. Pour assurer notre souveraineté, acceptons certains compromis, mais cela ne nous empêche pas de rester  vigilant et  de continuer à tenir la main de ceux qui partagent nos valeurs civiques. Alors allons voter pour la réconciliation.


Safiya Bouchrara Vial
 

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6 Commentaires
Les Commentaires
Mourag NABI - 28-07-2011 23:51

Je rejoint à ton témoignage mon soutien et entière accord, merci ya Safiya

Tounsi min Sidi Bouzid - 29-07-2011 09:47

Par conciliation, est-ce vous entendez laisser ceux qui ont profité du système, qui ont accédé à des postes de hautes responsabilités n'ayant aucun lien avec leurs compétences, ceux qui ont sucé la moile du pays, travailler tranquillement à leurs postes comme si de rien n'était ?!

a.tekaia - 29-07-2011 12:42

Reconciliation veut dire effacer ses erreurs aprés avoir demandé le pardon de ceux qui ont été lésés ,reconnaître ses erreurs devant une justice indépendante mais non oublier et passer comme si rien n'était.Cela est nécessaire pour ne jamais voir ça dans notre pays et pour qu'on puisse repartir tous ensemble du bon pied pour construire un avenir meilleur dans notre pays . Quant au retard des inscriptions c'est compréhensible en moitié:les bureaux d'inscription ne sont pas à la porté de tous car une majorité des citoyens sont loins de ces centres,n'ont pas de quoi se déplacer (le service de transport public manque terriblement à sa raison d'être),en plus des lignes internet qui ne fonctionnaient pas...Autre problème et non des moindres la non explication claire de ce qu'on veut faire par cette élection de la constituante:une constituante élue mais qui seront ces élus qui vont sceller notre avenir par la rédaction d'une constitution? cela peut être n'importe quoi si on ne fixe pas par ex. les conditions pour se présenter aux élections( pour la constituante de 56 un niveau d'instruction minimal a été exigé) Est-ce-qu'ils seront à la hauteur et capable de nous élaborer une constitution qui honore cette révolution exemplaire dans le monde ou bien seront seul maître à bord et confectionneront une constitution à leur mesure,et peu importe celui qui sera élu? Tant que ces questions n'auront pas de réponses aussi limpides que possible il ne faut pas s'attendre à un miracle et le citoyen les boudera.Ce sera une erreur historique et une catastrophe pour notre pays,ce qu'on ne l'espère pas pour ce merveilleux peuple digne d'une bonne constitution à la hauteur de ses aspirations,et ce n'est pas trop demander. Des partis attendent ce cafouillage avec bcp de plaisir car ils vont cueillir ce pouvoir avec une facilité déconcertante et personne ne pourra rien leur dire. C'est ce constat que les citoyens refusent et détestent voir surgir. Voilà des interrogations légitimes et dont la société est incapable, jusqu'à ce jour, de fournir une réponse claire au citoyen pour qu'il puisse aller paisiblement avec un esprit tranquille ,aux urnes en sachant bien le sens de son geste.

Ben taher - 30-07-2011 13:47

La conciliation semble beaucoup plus une revendication de la minorité des bourreaux qu'une revendication de la très grande majorité des tunisiens spoliés victimes de ces bourreaux prêt à tout pour conserver leur mal acquis.

Ali Ben Salem - 31-07-2011 17:11

Bonjour madame, votre article est trés riche, je regrette qu'il soit un amalgame de fait de période etc.. Dans le concrét, sans utiliser les grands mots de 'revolution' etc, nous sommes dans une situation ou il n'y a pas de marche arrière, il faut - lorsque cela est prouvé, juger les escrocs, qui sont plus nombreux que la famille ou les familles, leurs sbires qui ont détourné des fortunes appartenant à l'Etat, de ce régime et des escrocs de la famille du précédent..... Il est imprératif que se regroupe derrière un pilote, sur et mur pour mettre le train sur les rails de la finance et de l'emploi. religieux ou pas, la Tunisie est sur la route de la faillite à regarder les uns et les autres faire tout pour plaire, objectif elections... Le pilote doit avoir un plan de relance de la confiance internationale avant tout, cette seule confiance remettra les usines et l'emploi en route. Et madame il ne faut pas y aller en boitant, il faut recréer les conditions d'un pied ferme.

Lazhar Abaab - 01-08-2011 10:20

Bonjour, la réconciliation est un étape importante dans la vie d'un pays après une révolution , c'est un signe de civisme et de tolérance dans une société, mais à mon avis la réconciliation doit être un aboutissement d'un processus courageux et transparent pour garantir les droits des victimes et préserver la paix sociale. Parmi les exigences de la réussite de ce processus : - Une volonté politique affichée au niveau de toutes les institutions de l’État de couper avec notre passé noir. - Une justice indépendante et efficace et cela ne peut pas se faire sans une volonté politique clair et des moyens à la hauteur de cette tache, pour ne pas tomber dans le ridicule. - Une transparence dans la façon de traiter l’héritage du pouvoir déchu de le domaine de la corruption économique et les atteintes des droits de l'homme. Madame ces exigences peuvent nous éviter, de continuer notre marche à pied ferme pour établir la confiance en nous même d'abord et de nos partenaires étrangers et sans une chasse aux sorcières violente.

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