Opinions - 06.06.2011

Combinaison optimale des Ressources pour financer le PRI de 25 Milliards US$ (2)

Plaçons la gestion de l’endettement extérieur au centre de nos préoccupations :
Dans le cadre des réflexions entamées au sujet de la problématique de financement idéal de notre Plan de Redressement Intégral (PRI), appelé par le G8 ‘’Mini-Plan Marshall Tunisien’’ (25 Md$), des réflexions se construisent pour tenter d’approcher des solutions séduisantes, alliant à la fois, la réalisation de nos objectifs socioéconomiques (croissance, emplois, …) et la préservation des Grands Équilibres de nos finances (endettement, balance des paiements).
 
Pour le moment, aucune information n’a  été communiquée concernant la consistance du Plan de Développement Économique et Social, notamment en ce qui concerne sa décomposition en ‘‘investissements d’infrastructure’’ et en ‘’projets productifs’’, en vue d’apprécier les limites d’endettement sans incidence négative, ni sur les fondamentaux économiques et financiers, ni sur la pression fiscale qui pourrait être exercée sur la génération future.  Toutefois, il a été signalé, dans le rapport final du sommet G8 26-27 mai, le soutien des pays du G8 de la Tunisie et l'Égypte quant au bouclage de leurs besoins exprimés dans les limites de 40 milliards de dollars, principalement sous forme de dettes à long terme, et ce, auprès des Institutions financières Internationales, des pays du G8 ainsi que des pays du CCG.
 
La dette extérieure brute désigne l’ensemble des dettes qui sont dues par une nation (Etat, entreprises, ménages) à des prêteurs étrangers (1). Dans l’absolu, le niveau d’endettement d’un pays ne veut pas dire grand-chose. Il s’apprécie par rapport à la richesse créée qui permet de rembourser les sommes empruntées. On compare donc la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB), et ne devrait pas dépasser 60%. Aussi, ne faudrait-il pas rapporter ces chiffres aux PIB pour que le classement soit parlant, particulièrement pour comparer la Tunisie au Maroc et à l’Egypte.
 
Quels sont les principaux indicateurs comparatifs de l’Endettement Extérieur de ces 3 pays ?
 
Pour ce qui est de l’Egypte, sa dette extérieure s’est élevée fin septembre 2010 à 34,7 milliards de dollars, soit 14% du PIB (contre 31% du PIB en 2005). L’essentiel de ce montant (90%) est émis sur le long terme. Les principaux créanciers bilatéraux sont le Japon (4,1Md$), l’Allemagne et la France (3,6 Md$) et les USA (3,2Md$). Le service de la dette s’établit autour de 1,5 Md$ par an (2010-2016).
 
Concernant le Maroc, sa dette extérieure est estimée à 20,2 Milliards de dollars à fin Juin 2010, contre à peu près 12,5 milliards de dollars en 2005. Cet encours représente  près de 20% du PIB (PIB’2010 = environ 100 Md $). Le service de la dette avoisine 2,2 Md$ (2010-2013).
 
Avec un encours de 18,8 Milliards de dollars au 31-12-2010, le poids de la dette extérieure de la Tunisie atteignait 37 % du PIB fin 2010, contre 40 % trois ans plus tôt, alors que le service de cette dette s’établissait à 2,8 Md$ en 2010. La BCT s’évertue à opérer une gestion active de la dette extérieure (rachat de la dette onéreuse, reconversion de la dette en investissement, privilège accordé aux maturités moyennes et longues...).
 
Ainsi, ramenée au PIB, l'Egypte (15%)et le Maroc (20%) sont mieux lotis que la Tunisie (37%) en terme de Dette Extérieure. Il en est de même si l’on retient le ratio ‘‘Dette/ Tête d'Habitant’’: Les Marocains et les Égyptiens paraissent donc moins chargés que les Tunisiens.
 
Comparés aux Dettes Extérieures, quel est le coût de sa rémunération annuelle des IDE ?

Avant d’aborder l’appréciation de notre capacité future d’endettement en devises, il y a lieu de souligner que la partie immergée de l’Iceberg est bien le service des IDEs. Les analyses comparatives révèlent que les IDE sont plus coûteux que l’endettement extérieur, soit environ 12% de l’encours ou 5% du PIB, contre respectivement 5% de l’encours et 2% du PIB.

En fait, si notre endettement extérieur représente environ 37% PIB, les IDE pèsent 40% du PIB. En outre, si le loyer de notre endettement extérieur a progressé parallèlement au PIB durant la dernière décennie (1 Md$ en moyenne, soit 2% PIB), les Dividendes IDE ont progressé 2 fois plus vite que le PIB, décalage dont il est prévu le comblement en contractant un Crédit Extérieur, d'où un service de dette additionnel à régler ultérieurement. (2)
Il y a lieu de souligner que les IDE (on-shore et off shore) ont pour principaux objectifs :
- développement des Nouvelles Technologies à haute valeur ajoutée (NTIC, pharmaceutique, …)
- accroissement des exportations
- promotion de la sous-traitance locale à l’exportation
- création d’emplois (main d’œuvre qualifiée, techniciens, diplômés enseignement supérieur)
S’agissant des IDE off-shore,  leurs dividendes sont payés en devises sur le résultat des activités (toutes exportatrices),  et ce, après règlement des achats (importés + locaux) et des charges locales. En dépit d’exonération fiscale sur les résultats, l’apport des IDE off-shore est avantageux, et la rémunération du capital n’affecte pas les indicateurs.
 
Quant aux IDE on-shore, ils sont positionnés dans les unités économiques les plus rentables du pays, c’est à dire celles dégageant une rentabilité des fonds propres assez confortable, voire bien confortable pour certains cas. De ce fait, le coût de ces IDE on-shore a un impact élevé sur la balance courante. (2bis)
 
Ainsi, il paraît plus favorable pour le pays que la privatisation des entreprises publiques on-shore soit concrétisée avec des investisseurs nationaux, ou, à la rigueur, un mix Nationaux-Internationaux assez proche de la structure des ventes Local/export, et ce, afin de ne pas impacter la balance des paiements.

Aussi, ne faudrait-il pas que les Médias soulèvent cette face cachée de notre endettement extérieur, pour tenter d’atténuer son impact déplaisant sur la balance courante, sinon nous risquerons d’enfoncer nos enfants dans le sable mouvant. (2Ter) 

Jusqu’à quel niveau pourrions-nous supporter un nouvel endettement ?

Revenons à notre endettement extérieur, dont l’encours est d'environ 18,8 Md$ au 31-12-2010 ; il devrait passer à 17,3 Md$ au 31-12-2011, si aucun crédit n'était contracté. Le service actuel de la dette de la Tunisie a été de 2,8 Md$ en 2010: dont 1 ,7Md$ en Principal et 1,1 Md$ en Intérêts.

Si l’on retenait cette hypothèse ambitieuse en terme de financement du PRI (25 Milliards Dollars) en recourant principalement aux Emprunts extérieurs, l’encours de notre endettement serait quasiment doublée, d’où un ratio d’endettement voisin de 70% du PIB.

En outres, le fait de doubler l’encours de notre Dette Extérieure, entrainerait plus qu'un doublement des services de la dette (6  à 7Md$)......, c'est-à-dire un poids lourd sur nos recettes des exportations, soit 40% contre 18% actuellement.   

A cet effet, il faudrait que le PIB croisse à 2 chiffres par an (15% au moins), pour que les fondamentaux ne soient pas fragilisés, ce qui semble être difficile de par la dominance des Investissements d'Infrastructure (à rentabilité faible ou différée) dans notre Plan de Redressement Intégral (entre 15 et 18Md $, paraît-il).
Par conséquent, à moins d'une surprise agréable, nous serions impérativement amenés à structurer le financement du PRI à la faveur d'une dose consistante en ‘‘Ressources stables & quasi-stables’’, et ce, au moyen des axes suivants:

• émission d'un Emprunt National de 2 à 3Md DT voire même 5Md DT,
• cession des actifs financiers et corporels de la famille en Tunisie, sans recourir à l’IDE (3)
• privatisation d'Entreprises Publiques à des nationaux (pour limiter l'exportation des devises),
• généralisation de la TVA aux activités exemptées,
• instauration de l’équité fiscale par le traitement des 350.000 forfaitaires,
• développement des recettes parafiscales (au moins temporairement),   (3bis)
• limitation des importations abusives des produits de confort et des articles de luxes (une économie annuelle de 1,5 à 2 Md DT est réalisable : voitures, matériaux de construction, articles de luxe, ….),
• amnistie pour les Tunisiens (VIP ou autres) ayant des avoirs illicites à l'étranger, en vue de les déclarer et les rapatrier, encouragement des TRE à transférer leurs épargnes dans les banques tunisiennes, etc....
• rapatriement partiel des avoirs dérobés à la Nation (estimés de 10 à 15 Milliard US$), conservés dans plusieurs pays sous forme de fonds ou d’actifs corporels (immobilier, bijouterie, objets d’art, ….),
 
Toujours si l’on suppose que, sur un Budget quinquennal de 25 Milliards de dollars, nous pouvons récolter entre 10 et 15 Milliards de dollars à la faveur des mesures sus-indiquées, le reliquat du budget (soit 10 à 15 Milliards US$) pourr t-il être nourri sur des crédits extérieurs ? Pour répondre à ce souci, il faudrait logiquement que le PIB additionnel, qui serait généré par le PRI (directement et indirectement), puisse permettre de couvrir aisément le service annuel de la nouvelle dette.
 
Les simulations à ce sujet révèlent que la Tunisie pourrait bien supporter un endettement additionnel de 10 Milliards $ sur 5 ans, soit environ 2 Md $ / an, c’est à dire un peu plus que le remboursement annuel en principal (1,5Md$), le reliquat venant augmenter l’encours de l’endettement. Si on pousse à l’extrême avec  un ticket d’endettement de 15 Md$, les fondamentaux seraient moins confortables, mais demeureraient plus ou moins acceptables.(4)
 
Auprès de qui devrions-nous idéalement financer notre PRI ?
 
En matière de constitution de réserves de changes, c’est la Chine qui est la championne des avoirs en devises avec le montant faramineux de 1.800 Md$ (2008) devant le Japon (1.000 Md$), la Russie (500Md$) et l’Inde (300Md$).  Ce sont là des pays Cash Rich Nets auxquels nous pourrions nous adresser pour entrevoir des opportunités de partenariat à des conditions clémentes. (5)
 
Dans ce contexte, le classement de l’Algérie est flatteur. En 2009, ses 140 Md$ lui permettent de pointer en 11ème position juste derrière l’Allemagne, mais devant des pays industrialisés comme la France, l’Italie et le Royaume-Uni. N'oublions pas l'aide consistante ayant été consentie à la Tunisie lors de la visite de BCE à Alger: 100 Millions $ dont 40M$ de Dons. (6)
 
Cependant, au lieu de taper aux portes de ceux qui prêtent aux US+UE, à savoir les 4 pays BRIC et les 6 pays frères pétroliers, nous nous sommes adressés à des intermédiaires de Fonds, exigeant :

• Une tarification épicée pour les rémunérer confortablement
• Des conditions en matière d’affectation des fonds : recours à des consultants agréés par le G8, acquisition de bien d’équipements d’origine UE en général, Know how G8, …
• Des conditions en matière de priorisation des projets d’infrastructure et de production
• Des conditions en matière d’éligibilité des projets à financer : l’agriculture ne devant pas être concernée, l’exploitation de carrières, l’industrie touristique, ….
• Exigence en matière de gestion des affaires étrangères : rester gentil avec Israël, ne pas soutenir les révolutionnaires Palestiniens, ne pas exporter la révolution vers les pays du CCG (intérêts économiques des US), ….
 
En revanche, le fait de recourir à la Chine et/ou l’Inde nous procurerait d’inépuisables possibilités de coopération, allant jusqu’à l’enseignement supérieur et la Recherche & Développement.... Même le Koweït et les EAU auraient exprimé leur souhait (à travers des banques dans lesquelles ils sont administrateurs) de participer au financement de notre PRI.
 
Il est évident que ‘‘le carnet d'adresses’’ et ‘’les anciens réflexes’’ rendent difficile pour un Technocrate de se libérer de son ‘’daily business’’ et d'engager des aventures de prospection dont la probabilité de succès n’est pas certaine. Espérons que le Ministre des Finances puisse recueillir au terme de sa tournée en Asie (CCG + Chine + …) des signaux d'encouragement pour persévérer dans cette direction.
 
A présent, il nous appartient de faire entendre notre voix dans le but d'encourager notre Gouvernant à franchir le mur de la soumission, et à prospecter de nouveaux partenaires à l'est ou en Amérique du sud. Naturellement, ceci déplairait à l'Occident, qui pourrait semer le trouble et stimuler des conflits, en vue de défaire des alliances et rétablir l'équilibre en sa faveur.
 
A suivre ....

(1) A partir du classement général des pays consommateurs bruts (base : 2009), l’on extrait le Classement de certains pays:
1 États-Unis : 13.640 Md$ (mais placeur en net)
2 Royaume-Uni : 9.170 M$$ (mais placeur en net)
3 Allemagne : 5.250 Md$ (mais placeur en net)
4 France : 5.002 Md$ (mais placeur en net)
6 Italie : 2.328 Md$ (mais placeur en net)
20 Grèce : 505 Md$
21 Portugal : 485 Md$
44 Iraq : 68 Md$
60 Liban : 34 Md$
62 Égypte : 32,1Md$
69 Maroc : 21,2 Md$
70 Tunisie : 20,8 Md$
 
(2) Parmi les principaux IDE, on recense : Tunisiana + TunTel + Orange + BGT + Serept + Sitep + Ubci + BT + Atb + Biat ...+ Best, les ex banques de développement (TQB, BTE, Stusid), certaines Compagnies de Leasing, les 4 Cimenteries + SFBT + Henkel + Codépar + DéliceDanon + Cotusal + Astral + Air Liquide + Sicoac + Laboratoires pharmaceutiques + Nestlé + Monoprix ...
Les IDE sont plus coûteux que la dette, soit environ ≈ 12% de l’encours, ou 5% du PIB.
D’après l’INS, les dividendes nets payés à l’étranger par la Tunisie, qui sont le loyer des IDE, sont passés de 0,7MdD en 2000 à 2,5MdD en 2008 ; alors que le PIB s’est accru de 26,7MdD en 2000 à 49,5MdD en 2008. Cet écart de croissance est dû à l’augmentation des IDEs, mais surtout au fait qu’ils sont beaucoup plus rentables que la moyenne de l’économie nationale, dans la mesure où les IDE « écrèment» l’économie nationale en se positionnant sur les entreprises on-shore les plus profitables du pays (et paradoxalement faiblement exportateurs).
(2bis) : Etant donné que la profitabilité des IDEoff-shore est le plus souvent dégagée par le jeu de la tarification (achats, ventes), les IDE on-shore sont au moins rémunéré à 12% de leurs encours.  Même s’ils s’acquittent de la TVA et l’I/R, les IDEs coûtent 2,5 plus cher que la dette extérieure (12% contre 4,5% en moyenne).
(2ter) Il semblerait qu’il soit possible d’arrêter cette hémorragie - au moins temporairement - car la conversion des profits en devises n'est pas ratifiée par le parlement. Il ne s'agit que d'une "fleur" accordée par la BCT (www.bct.gov.tn/bct/siteprod/documents/cir9317.pdf) qui peut être suspendue surtout si l'urgence des besoins de première nécessité l'exige (subventions alimentaires et énergétique). Cela ne revient pas du tout à trahir nos engagements ni à confisquer les profits qui continueront à être payés en dinars.

(3) L'Etat devrait se dégager des secteurs de production pour se consacrer aux secteurs stratégiques et d'Infrastructure. Privatiser une Entreprise Nationale procure des Fonds Propres à l'Etat (nécessaires pour le Plan Marshall), augmente l'efficacité et la compétitivité de l'Entreprise, suscite des investissements d'extension, d'où de nouvelles créations d'emplois, ... et ceci sans coûter des fuites de devises  au titre de dividendes (pour les éventuels étrangers). Je me trompe peut-être, mais, c'est ce que je pense.

(4) : Simulation Endettement/PIB :
Encore  que le PIB additionnel, qui serait généré par le PRI (directement et indirectement), devrait permettre de couvrir aisément le service annuel de la nouvelle dette, soit environ 1,6 Milliards $ par an (Principal=1 + Intérêts=0,6). Pour ce faire, il est supposé dans la simulation que la nouvelle dette, débloquée par cinquième en 2011-2015, commencera à être remboursée à partir de 2016 jusqu'à 2025, à raison du dixième.

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12 Commentaires
Les Commentaires
Ahmed A. Abbes - 06-06-2011 19:28

Depuis une semaine j'essayais d'aligner des chiffres pour comprendre que voudrait nous confectionner le Gouvernement Transitoire. C'est dommage qu'il n'ait pas organisé une communication à ce sujet, qui intéresse grand nombre de Tunisiens, surtout les Jeunes universitaires ou diplômés assoiffés de visibilité économique et financière. Ce que je trouve bizarre également, c'est l'absence de réaction chez les 80 partis ! Mais qu'est ce qu'ils font? Je salue Mr Abid pour cet article clair et chiffré. Je découvre que les IDE(on-shore) sont plus coûteux que les Dettes en devises! Espérons que la BCT puisse arbitrer pour favoriser des Dettes au profit d'Investisseurs Tunisiens intéressés par les privatisations. Pourquoi pas!

Hatem Makni - 07-06-2011 07:47

Je note que nous avons atteint un coût de Ressources Extérieures élevé de 8% PIB (intérêts + dividendes). Il faudrait que les auteurs du Plan Marshall (remis au G8) de nous fassent part de ses composantes avant d’en décider le mode de financement. Malheureusement les 80 partis ne s'occupent que du politique, et évitent de déplacer le débat vers les sujets Socio-Économiques. NB : ils manquent les explications des points 5 et 6 relatifs aux pays longs en devises.

Sinda S; - 07-06-2011 08:04

Pourquoi notre Gouvernement ne nous a pas fait part des principaux axes du Plan ? Pourquoi n’a-t-il pas favorisé des discussions objectives et constructives ? Pourquoi le Ministre des Finances n’a pas dévoilé les enjeux dudit Plan et les motivations des actions retenues, pour susciter un débat fécond, enrichissant pour les Tunisiens et profitable pour la Tunisie ? Qu’avons-nous demandé au G8 pour la structuration du financement du Budget de 25 Md$ ? Quels projets avons-nous soumis pour financement à ses Bras financiers ? Quels sont les projets d'infrastructure préconisés ? Quid de la Santé, de l’Enseignement, de la Formation, de l’infrastructure hydraulique, du réseau routier et portuaire, … Quels sont les grands projets de production de valeur ajoutée avons-nous souscrit ? Quid des projets d’Energie, des projets miniers, des projets de dessalement d’eau de mer, etc… ? Malheureusement l'on assiste à un ''Silence Radio''. Le Gouvernement semble mijoter un Plan qui plait aux Bailleurs de fonds habituels (BM, FMI, BEI), donc à l'Occident. Çà été toujours le cas depuis l'indépendance: financement contre exécution des instructions. Rappelez-vous du PAS de 1986 et du PMN de 1995. La libéralisation brutale d'une économie embryonnaire (quoique étalée sur qq années) et le développement rapide de l'importation sauvage des produits manufacturés ''non indispensables'' ont été les 2 principales causes des nuisances supportées par le tissu industriel. Depuis le début des années 2000, le secteur industriel ne crée plus (ou très peu) d'emplois, et le secteur informel (dominé par la famille) est devenu le premier secteur créateur d'emplois.

Mehdi - 07-06-2011 09:05

Un grand effort de simulation que je salue. A propos des renvois n° 5 & 6, je ne les trouve pas. Correctif pour le renvoi n° 6 : la partie reçue sous forme de dons de la part de l'Algérie est de 10 M$ uniquement pas 40 M$. le reste : 40M$ sous forme de prêt à 1% et 50% sous forme de placement non rémunéré à la BCT à 10 ans. Autre chose : la situation actuelle exige des recettes en devises pour combler la baisse de 50% des recettes touristique et des IDE, hors, à part les fonds dérobés par la famille de l'ex-président, dont la récupération ne peut se faire à court terme, la majorité des autres ressources que vous proposiez sont en dinars. Comment, vous prévoyez combler le gap en devises? Je suis d'accord pour le recours à d'autres bailleurs de fonds, mais cela devrais se faire avec prudence et habileté pour les raisons suivantes : - La chine : d'après l'expérience des pays d’Afrique avec ce pays, les chinois ne sont pas moins cléments que les occidentaux, ils exigent beaucoup de facilités et avantages au même titre que les investisseurs européens. - Le Japon : les taux d'intérêt sont vraiment bas au japon (comme en Europe ou au x USA d'ailleurs) et la Tunisie a une assez bonne tradition d'endettement avec ce pays que ce soit sur le marché financier (SAMURAIs) ou à travers la JICA et la JBIC. Le seul problème avec ce pays, c'est sa devise. Le Yen étant très volatile, le gain en terme d'intérêts peut être plus que compensé (négativement) pas la perte de change. - L'Algérie, au même titre que les occidentaux sont un grand pays, voisin, et qui a des intérêts importants en Tunisie, rien ne garantie qu'il n'essaye pas d'influer la politique intérieure à travers son aide financière. Ceci étant, on ne peut atténuer l'ingérence étrangère qu'en diversifiant nos sources d'endettement. et à mon avis, nous sommes dans une phase de reconstruction du pays, ce qui nécessite un engagement à long terme par l'Etat et des ressources financières longues.

F. Tounsi - 07-06-2011 22:33

Je m'aperçois que les IDE reviennent plus chers que les Crédits (12% contre 3,5%), avec probablement un loyer annuel du Capital Étranger supérieur au service de la dette extérieure (2,8 Milliards de Dollars).

Mohamed Mabrouk - 07-06-2011 22:36

Merci Mr Abid pour cette note instructive qui comporte des principes de gestion raisonnable du financement extérieur. A ce sujet, pourquoi ne pas parler de projets concrets d'exportation avant de parler de financement exterieur? Ne serait-ce pas plus prudent de commencer par ça? Par exemple, j'ai entendu dire que certains pays européens cherchent à acheter de l'electricité à base solaire des pays beneficiant d'un bon ensoleillement. Est-ce un creneau réaliste? Sinon, quels autres créneaux exportateurs concrets peut-on developper? A-t-on discuter de ces points au G8? Y-a-t-il des engagements dans ce sens des pays du G8? Si on ne traite pas ces questions d'abord, l'argent preté risque de s'évaporer en consommations...

Ahmed A. Abbes - 07-06-2011 22:54

Bizarre que je sois le seul Tunisien à avoir commenté cet article sur Leaders. J'ai comme l'impression que les Tunisiens ne se soucient pas des dettes extérieures, vu qu'ils sont déjà étouffés par leurs dettes ménagères (sur-endettement des ménages).

papa - 08-06-2011 07:24

intéressantes propositions ,sur la réduction de l'endettement de notre pays.

Ridha M. - 08-06-2011 07:40

Je ne peux être en désaccord avec cet article, surtout pour son souci sur le coût des IDE (Ben Ali n'ayant fait la distinction entre on-shore et off-shore). A fin 2010, le déficit de notre balance courante a dépassé 2 Milliards DT. Je recommande à l'auteur de l'article de faire confiance à notre Gouverneur de la BCT pour trouver les solutions idéales. Plus concrètement, la balance courant compte trois composantes essentielles: 1) la balance commerciale (exportations/importations) des biens et des services (transport, tourisme, gestion) 2) le solde des revenus de placement (intérêts, dividendes) et 3) et le solde des transferts courants (transfert des TRE, flux de capitaux/dettes, …). C'est un autre indicateur sur la santé commerciale d'un pays vis-à-vis ses partenaires commerciaux. Quand la balance courante est négative, le pays vit au-dessus de ses moyens puisqu'il consomme et investit plus qu'il ne produit de richesses. La balance négative doit être compensée par des emprunts auprès d'agents extérieurs ou en encore en vendant des actifs possédés à l'extérieur du pays. Inversement, quand la balance est positive, le pays produit plus de richesses qu'il n'en consomme. Généralement, une balance courante positive permet à un pays de rembourser sa dette ou même de prêter à d'autres pays.

Mondher - 09-06-2011 12:08

Bravo Chawki pour cette analyse pertinente et ces recommandations clairvoyantes. ''OSER'', mot d'ordre aux gouvernants.

Mohamed Chawki Abid - 09-06-2011 15:10

……………………… ?????? ?????? : ?????? ??????? ''?????? ????? ???? ?? ?????'' ??????? ???????? ? ????? ???? ??????? ?????? ?????? ?? ??? ?????? ???? ????? ?????? ?????? ?????? ?????? ?????? ??????? ???????? Voir cette vidéo : http://www.facebook.com/video/video.php?v=177962672260173 Les pays du G8 pressent la BM et le FMI de redresser ses performances, non financières en réalité, mais politiques minées par des conditions nuisibles aux fondamentaux socioéconomiques. Les priorités du FMI ne sont point le Développement et la couverture des besoins des peuples, mais sont plutôt axées sur des contraintes économiques imposées au sein du pays endetté au profit des Bailleurs de Fonds. Si la Tunisie ou l'Égypte est obligée de traiter le malaise socio-économique par des remèdes d’endettement, il serait bienveillant de s’adresser aux pays frères (arabes pétroliers) ou aux pays cléments (Inde et Brésil). Autrefois, la Turquie et la Malaisie avaient refusé de se soumettre aux Dettes préjudiciables recommandées par le FMI, et ont réussi de se redresser économiquement, se stabiliser socialement et de s’épanouir financièrement, et ce, en mettant en place des solutions plus clémentes : baisse des importations, équité fiscale et élargissement du périmètre des contribuables, développement de l’épargne national, promotion de micro-projets, expansion du tourisme, … En revanche, les pays qui se sont comportés en bon élèves de tandem BM/FMI, ont observé une aggravation du chômage, une détérioration de la pauvreté, et un accroissement de l’endettement. Si le peuple Tunisien et le peuple Égyptien venaient à décider de l’acceptation des recettes empoisonnantes du G8, le FMI exigerait à leurs pays de libéraliser davantage leur économie et de privatiser d’autres entreprises publiques, alors que la base industrielle et commerciale est insuffisamment compétitive pour s’ouvrir à la concurrence internationale.

Anis Ben Ameur - 09-06-2011 22:52

Je suis tout à fait d'accord pour donner la priorité aux investisseurs tunisiens lors d'opérations de privatisation ou lors de lancement d'appel d'offres pour des projets d'envergure par l'état (projets d'infrastructure, d'energie, cimenteries, concessions.. ). La fuite de devises sous forme de dividendes serait ainsi évitée avec les conséquences qu'on sait sur la balance de paiement; Mais ce qui est surtout intéressant par cette démarche c'est le faite de donner une opportunité aux investisseurs tunisiens pour construire une référence, aquérir ou consolider un savoir faire, perfectionner leur mode de gouvernance, hisser leurs standards de qualité au niveau international, gagner en expertise et en poids pour peser dans l'échiquier des multinationales, devenir des champions nationaux et régionaux capables de concurrencier les géants internationaux. Ce favoritisme pour les investisseurs tunisiens ne devra pas se faire bien sur sans le respect des régles de concurrence et de transparence et sans l'exigence de standards et de normes internationaux.

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