News - 24.01.2011

Les sociétés de sécurité et de gardiennage ont-elles été efficaces ?

Missionnées par de nombreuses entreprises publiques et privées pour assurer la sécurité de leurs locaux et leur gardiennage, les sociétés de services spécialisées qui ont essaimé ces derniers temps ont-elles été utiles et efficaces ? Comment se sont-elles comportées ? Quels premiers enseignements tirer. Enquête.

«Surpris, submergés et quasiment tenus d’improviser, répond à Leaders le chef d’une grande société de sécurité. Personne ne s’y attendait, et encore moins à cette ampleur. Chacun a dû s’y adapter le plus rapidement possible. C’est une question de vie ou de mort  tant pour nos agents que pour nos entreprises. Celles qui sont les mieux structurées, les plus outillées surtout en logistique de transport et les plus fournies en agents bien formés et jouissant d’un minimum d’ancienneté, sont celles qui s’en sont le mieux sorties. Mais, toutes découvrent aujourd’hui, nos clients aussi, l’impératif d’une mise à niveau intégrale, avec une plus grande professionnalisation».

Une nouvelle réglementation

Né en Tunisie au début des années 80 à l’initiative de Béchir Ben Amor qui, rentré de France, avait créé la Sogegat, le secteur de la sécurité et du gardiennage a connu une évolution rapide, surtout après la multiplication des entreprises étrangères, habituées à ce genre de prestations, et à l’avancée du concept de l’outsourcing. Le nombre exact est difficile à cerner, mais on l’estime à plus de 100, de toutes tailles, avec la prédominance d’une bonne dizaine. Certaines alignent des effectifs de 2000 salariés et plus.

Pour accompagner et organiser cette évolution, la réglementation est venue, tout récemment, séparer les activités de prestation de services (personnel intérimaire, de nettoyage, etc.) et celles de sécurité proprement dites. C’est ainsi qu’il a été exigé de constituer des sociétés différentes, séparées les unes des autres et de demander aux gérants ou PDG des entreprises de sécurité de s’y consacrer exclusivement. Les autorisations sont délivrées par les services du ministère de l’Intérieur, sur la base de dossiers techniques et de références. A ce jour, le nombre de ces autorisations, pour les activités de sécurité, dépasserait la dizaine. Parmi les acteurs significatifs, on retrouve NGP, MAS, Promogarde, SOMOS, etc.

Assaillis de demandes

«Dès le début des évènements, nous dit Jamel Masmoudi, patron de MAS, nous avons été assaillis de fortes demandes. De renforts, par nos clients et de remplacement de défaillants par d’autres entreprises. Face aux risques, d’un côté, chacun tenait à se protéger au mieux et, de l’autre, des sociétés de gardiennage et de sécurité ont vu leurs agents, pris de peur, fuir aux premières alertes. L'arrêt des transports publics était également handicapant. Il fallait tout à la fois prendre en charge étroitement les équipes sur place, les rassurer et les ravitailler, assurer le ramassage à domicile des agents, puis leur raccompagnement, maintenir un contact permanent avec les forces de l’ordre et l’armée, renforcer la protection et organiser la riposte en cas d’attaque.  Il faut dire que pour MAS, notre flotte de bus, minibus et voitures a été particulièrement utile pour assurer le transport et les tournées d’encadrement des équipes.»

«Souvent, raconte-t-il, les assaillants commençaient par des jets de pierre, pour tester la capacité de résistance de nos agents et la rapidité de leur réaction. Les brigades canines, nous avons plus d’une trentaine de chiens bien dressés, ont immédiatement été mises à contribution, ce qui a eu un effet dissuasif. Mais, ce qui a compté le plus, c’est la bravoure des agents, leur courage et leur engagement professionnel et patriotique».

L'impérative mise à niveau

Evidemment, les premiers enseignements à tirer sont nombreux. Recrutement rigoureux, rémunération conséquente, et fidélisation, mais aussi, formation certifiée, encadrement poussé, initiation au secourisme et à la lutte contre le feu, renforcement de la logistique générale et des moyens de liaison et une plus grande technicité. Est-ce possible avec le niveau actuel des marchés ? Difficile à le croire. Un agent de sécurité est actuellement facturé entre 450 et 900 D. Le coût réel du salaire avec les charges sociales, lorsque tout est déclaré, se situe aux environs de 530 D. Le principe de moins-disant appliqué dans le secteur public et attisé par la forte concurrence tire les prestations vers le bas et seule une rémunération conséquente est capable de favoriser la mise à niveau indispensable.

La chambre syndicale professionnelle devait d’ailleurs se réunir le 14 janvier pour se pencher sur toutes ces questions. La voilà plus que jamais interpellée. Mais, c’est aussi l’affaire des clients que d’être plus exigeants et plus conséquents.

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1 Commentaire
Les Commentaires
salem - 25-01-2011 09:26

Nous souhaitons avoir une liste annuelle approuvée conjointement par ministères intérieur et social des sociétés de gardiennage techniquement et réglementairement compétentes. Je pense qu’il manque d’encadrement et que la loi doit être mise à jour pour plus de verrouillage. Cordialement

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