Opinions - 25.07.2010

Refus de vente Culturel

Interdit par la loi pour tout article de commerce, le refus de vente s'étend-il également, aux produits culturels, tels que les billets d'entree aux spectacles? Kaouther Khelifi, universitaire et écrivain, auteur d'un roman intitulé "Ce que Tunis ne m'a pas dit", pose la question. A juste titre.

Forse cambierà. Le ridicule ne tue pas…ses auteurs. Mais par 45°C à l’ombre, ça peut vraiment devenir tuant pour ceux qui s’y exposent.

Je pointe au guichet d’une éminente institution culturelle de la capitale, désireuse d’acquérir n billets pour un spectacle romano-carthaginois. Je n’avais pas encore entendu parler de la vente rationnée des billets. Je n’avais lu cela nulle part, jusqu’à ce que le guichetier me refuse la requête. Avec une grande économie de mots, il m’informe qu’il s’agit d’instructions. Des instructions sans préavis, sans contenu, sans paternité.

Je m’aventure dans les bureaux, à la recherche d’un fonctionnaire moins expéditif, décidée à vouloir comprendre la logique de la chose. La réponse tombe : la lutte contre le marché noir.
Loin de moi l’idée de faire l’éloge de cette pratique. Mais quand on convertit une économie à la liberté et qu’on veut l’insérer dans une dynamique universelle, n’est-il pas tout aussi nécessaire de mettre à jour ses garde-fous. Pourquoi l’administration tunisienne a toujours cette manie de vouloir avoir un pied par ci et l’autre par là, toujours prête à argumenter dans un sens et dans son contraire, insultant au passage, l’intelligence du citoyen.

Un responsable sort à la rescousse. Décidé à me calmer, il me propose d’aller à la buvette voisine racoler deux garçons ‘’propres’’ qui feront la queue derrière moi au guichet, et le tour est joué. L’Euréka d’un responsable administratif dans une institution culturelle. Face à mon indignation, on me suggère de contacter la direction. Je m’y rends, je leur rappelle qu’on est dans une économie de marché, qu’il ne s’agit pas de riz ou de blé en période de crise alimentaire et qu’à la limite, on aurait pu informer les gens pour qu’ils s’organisent en cohortes pour venir acheter leurs billets. On s’indigne devant mon ignorance, parce que, me dit-on, la pratique est courante…dans les stades. Voilà désormais que le stade devient notre seul référentiel, au point qu’une institution culturelle s’aligne et se compare à lui.

Kaouther Khelifi
 

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2 Commentaires
Les Commentaires
aguyr - 30-07-2010 12:17

bonjour je viens de lire votre article et je n'est qu'un seul mot a vous dire BRAVO

Abdallah K. - 30-07-2010 19:34

Cette pratique de la vente rationnee etait un jour un appel de la part du spectacle des grand festivals et des cinemas et non pas seulement les stades !!! Desole, la lois incarne la volonte du peuple ;)

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