News - 28.11.2017

L'accord de la Kasbah du 27 novembre reflète le rapport de forces dans le pays

TABOUBI

 Les décisions prises lors de la réunion commune entre le gouvernement et une délégation de l'Ugtt lundi 27 novembre confirment la place prépondérante que la centrale ouvrière a acquise sur la scène politique depuis la révolution. Au terme de 4 heures de discussions, l’Ugtt a imposé ses vues : il n'y aura pas d'augmentation des prix des produits de base, pas de privatisation des entreprises publiques non plus. En outre, le gouvernement s’est engagé à appuyer l'initiative de l'Ugtt de faire de l'année 2018, celle de l'école publique et de la santé publique, à engager des négociations sociales avec la centrale syndicale en avril 2018 et à titulariser des milliers d’ouvriers de chantiers. En revanche, l'Ugtt ne s'engage sur rien y compris sur le recul de l'âge de la retraite qui tient à coeur à Youssef Chahed.

C'est l'exemple-type d'un accord léonin où une partie obtient tout ce qu'elle demande, alors que l'autre doit se contenter de la portion congrue et encore. Celle-ci n'est pas acquise car tout dépend du bon vouloir de la Fédération de l'enseignement dont le secrétaire général est Lassaad Yaacoubi. Il avait déjà annoncé la couleur en rejetant cette proposition, alors que le Bureau exécutif et la commission administrative l'avaient acceptée, ce qui avait été considéré comme un camouflet pour Noureddine Taboubi. Aujourd'hui, ce dernier a tout lieu d'être satisfait de ce accord. Il a redoré son blason et l'Ugtt s'impose comme la principale force du pays. Pour le meilleur et surtout pour le pire. S'y opposer relève désormais du suicide politique. Taboubi a obtenu ce qu'il voulait. Il fallait le voir au sortir de la réunion. Radieux, annoçant sur un ton triomphal les décisions prises. Quant à Youssef Chahed, il apparaît comme le grand perdant dans cette affaire. Son plan de redressement a été vidé de sa substance après les concessions qu'il a dû consentir. A première vue, il s'agit d'une capitulation sans conditions. Mais ne l'accablons pas trop. La politique est avant tout l'art du possible. En position de faiblesse, ne disposant d'aucun appui,il se bat avec l'énergie du désespoir, il a dû lâcher du lest. Cet accord reflète avant tout, le rapport de forces dans le pays. Avec un exécutif aussi faible et une classe politique médiocre, l'avenir du pays ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices.

Hédi

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