News - 19.12.2016

Officiel - Qui a tué Mohamed Zouari ? Les premières pistes, en attendant l’identification des assassins et de leurs commanditaires

Officiel - Qui a tué Mohamed Zouari ? Les premières pistes, en attendant l’identification des assassins et de leurs commanditaires
"De fortes présomptions, mais pas de preuves irréfutables", a indiqué le ministre de l’Intérieur Hédi Mejdoub quant à la partie étrangère responsable de l’assassinat de Mohamed Zouari. Se gardant prudent de citer nommément un pays ou un service précis, il s’est limité à souligner que l’élimination de Zouari est liée à sa compétence académique et ses relations avec des organisations régionales (Hamas et les brigades Al Qassam, sans les désigner directement). L’affaire sera cependant portée devant les instances internationales (le Conseil de Sécurité de l’ONU, comme en 1985, après le raid israélien sur le QG de l’OLP à Hammam Chatt) si l’implication d’un Etat ou d’un service officiel sera dument avérée, a-t-il affirmé.
 
Si dix suspects, tous de nationalité tunisienne, sont actuellement arrêtés, les exécuteurs du crime qui ont tiré sur Zouari, restent activement recherchés, a indiqué Hédi Mejdoub. Au total, quatre voitures, deux revolvers, calibre 9 mm, munis de silencieux (de fabrication tchèque) utilisés dans l’assassinat, et 16 téléphones mobiles ainsi que des puces ont été trouvés et confisqués.
 
Revenant sur les circonstances du crime, le ministre a d’abord dressé un portrait de Mohamed Zouari, puis évoqué les circonstances du recrutement par deux étrangers, et leurs rencontres à Vienne d’une jeune fille tunisienne. Elle sera chargée de fournir les voitures, en la faisant croire qu’il s’agit de production d’un film documentaire, avant de l’exfiltrer la veille du crime à Budapest d’où la Police tunisienne a su la faire revenir d’urgence en Tunisie pour sa protection personnelle. Le ministre a également révélé l’existence d’une deuxième équipe, complètement étanche par rapport à la première, devant exécuter un plan B, mais qui a été mise hors circuit, suite au refus de l’un de ses membres d'abandonner deux voitures acquises en son nom.
 
Comment un envoyé spécial de la Xème chaine télévisée israélienne, Morav Vardi, a pu entrer en Tunisie, se rendre à Sfax, interviewer la veuve de Zouari puis enregistrer sa correspondance en stand up en pleine avenue Bourguiba, en face du siège du ministère de l’Intérieur, déjouant toute vigilance des services sécuritaires ? Hédi Majdoub n’a pas écarté la possibilité d’une négligence de la part de ses services, promettant des mesures disciplinaires fermes contre les coupables. Ce journaliste, était arrivé à l’aéroport de Tunis-Carthage, samedi matin en provenance de Rome, a-t-il précisé, en exhibant un passeport allemand et se présentant comme écrivain. Filant directement à Sfax, il est rentré à Tunis, le soir même vers 20H pour s’installer dans un hôtel du centre-ville, ayant réservé sa chambre par internet. Dimanche matin, il avait quitté l’hôtel vers 7h et enregistré sa séquence vidéo d’une durée de 1 minute qui s’ajoute au tournage effectué à Sfax.
 
« Affaire complexe et compliquée », qualifiera Mejdoub, ajoutant qu’elle n’a pas encore livré tous ses secrets, l’instruction étant activement en cours. Le ministre n’a pas caché que présenter ces données n’était pas sans risque quant à l’impératif du secret de l’instruction devant accélérer les investigations qui restent à mener. Mais, s’agissant d’une affaire qui retient fortement l’attention de l’opinion publique, il était nécessaire d’apporter les premiers éclaircissements avérés et de mentionner les conclusions d’ores et déjà tirées.
 
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