News - 01.04.2010

Bourse: pourquoi le marché alternatif est-il boudé par les PME?

Le séminaire organisé par l'AIB, vendredi à l'IACE sur le thème: "l'expérience tunisienne du marché alternatif" a permis de faire le bilan d'une expérience qui en est à sa 3ème année. Il s'agissait d'aider les PME inscrites en particulier dans le programme de mise à niveau à se faire financer à travers la bourse. La commission en charge de ce programme avait sélectionné dès 2005, 61 entreprises pour les préparer à l'introduction sur le marché alternatif. A cet effet, il avait été procédé,  deux ans plus tard, à une modification du règlement général de la bourse et du statut des intermédiaires en bourse, portant sur la réorganisation du marché des titres de capital, ainsi que la création de nouveaux intervenants sur ce marché. Le marché des titres de capital a été divisé en deux marchés:

Le marché principal, réservé aux grandes entreprises qui disposent notamment d'un capital minimum, de résultats bénéficiaires et d'une organisation adéquate et le marché alternatif, réservé surtout aux PME ayant des perspectives de développement prometteuses. L'introduction sur ce marché devait permettre de diversifier les sources de financement de ces entreprises; accroître leur visibilité et améliorer leur notoriété; adopter les pratiques de bonne gouvernance; garantir la pérennité de l'entreprise, faciliter la transmission; les faire bénéficier d'incitations spéciales à travers le marché alternatif qui devait servir de tremplin pour accéder au marché principal. 

Sur les 61 entreprises sélectionnées, deux seulement ont été admises sur le marché alternatif, Servicom et Sopat. Elles ne sont encore que deux, trois ans plus tard. Un bilan très maigre, même si le Directeur général de Servicom n'a pas caché sa satisfaction, chiffres à l'appui. Alors qu'elle vivait au jour le jour depuis sa création, en 2004, son entreprise s'est permise dès après son introduction sur le marché alternatif d'élaborer un business-plan de 5 ans tout en modernisant ses méthodes de gestion, ce qui lui a permis d'acquérir davantage de notoriété et de respectabilité qui se sont traduites  par des retombées commerciales évidentes.

Les SICARs pointées du doigt 

Youssef KortbiDès lors, la question est de savoir pourquoi, les deux entreprises admises sur le second marché n'ont pas fait d'émules. Plusieurs hypothèses ont été émises. l'existence d'autres moyens de financement, comme ceux offerts directement par les banques ou les lignes de crédits étrangères gérées par elles et à des conditions attractives ainsi que l'inquiétude de ces PME face à des financements qui risquent de modifier la structure familiale de leur capital. Les SICARs été, également pointées du doigt pour n'avoir pas joué le rôle qu'on attendait d'elles. certains mêmes sont allés jusqu'à accuser ces sociétés d'être à la botte des banques dont elles sont les filiales. 

Ce dont se sont défendu les "capital-risqueurs" présents, appuyés par le Président de la Bourse, M. Kortbi qui a eu à présider des réunions où les représentants des SICARs n'ont pas hésité à marquer leurs différences sur bien des points par rapport aux banquiers. Une réunion utile qui a permis de toucher du doigt les obstacles à la réussite du marché alternatif. Des idées ont été avancées qui sont de nature à faire avancer le débat en prévision d'une refonte probable de la loi de 2007.

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Lire aussi: Marché alternatif de la Bourse de Tunis: mode d’emploi

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