News - 04.04.2016

Tunisair et ses turpitudes

Tunisair et ses turpitudes

Samedi 27 mars, 13 heures, destination Alger par le vol TU 734 de Tunisair. Une file d'attente se forme pour l’enregistrement au guichet, mais au lieu de diminuer, la queue augmente au fil des minutes. Et pour cause : les deux préposés à l'enregistrement ont quitté leur poste sans mot dire.

Après une attente de deux heures, les agents de Tunisair annoncent que le vol est annulé. Sur insistance des passagers qui ont vu les premiers voyageurs obtenir leur carte d’embarquement, un agent avoue qu’une centaine de places a été affectée à des passagers d'Air Algérie en transit depuis Djeddah, qui avaient effectué la Omra. De bruyantes protestations fusent, du fait du non respect du contrat qui lie la compagnie aux passagers restés sur place.

Après de vagues promesses de mise à disposition d'un avion pour le soir même (témoignant du manque de sérieux de la compagnie) et après beaucoup de palabres, les passagers en rade se rendent à  l'évidence : ils ne partiront pas le soir même. Ceux qui veulent se faire enregistrer pour le lendemain à 8h30 doivent se présenter au guichet pour avoir leur carte d'embarquement. Certains se feront loger dans un hôtel. Ceux qui ont raté leur rendez-vous et renoncent à leur voyage se feront rembourser. Les excuses de la compagnie n’éviteront pas leurs pertes.

Arrivé le lendemain pour le vol de 8h30, les passagers apprennent que le vol est retardé pour 11h00. Les tableaux signalent pourtant que l'embarquement est en cours. Consternation... On offre des sandwichs et des boissons. Au passage, le personnel de l'aéroport de sert copieusement, inélégance et. L'avion a finalement décollé à 12h50...à cause d'une nouvelle vague de pèlerins venus de Djeddah. Bref. Une gestion aussi incompétente que scandaleuse.
Cette sorte de péripétie aurait été anecdotique si elle se présentait à de rares occasions. Mais Tunis Air et l'aéroport de Tunis-Carthage sont secoués depuis 5 ans par une infinité d’incidentsquotidiens. Accueil, information, organisation, logistique, informatique, billetterie, bagages, horaires, catering, tout est en faillite. Sans parler de la situation financière catastrophique de la compagnie, de ses ratios d'employés par appareil qui battent des records et de l'incapacité à renouveler la flotte, de la morgue et de la mollesse des agents à résoudre des problèmes simples. Quant à la sécurité, elle reste le secret des dieux, mais les incidents de ces derniers mois laissent dubitatif... Et avec tout cela, on a ouvert une ligne vers Montréal !

Quelle autre solution que celle de vendre ce corps malade? Privatisé et bénéficiant déjà de lignes très rentables, délesté de ses pléthores et de ses excès, prévaudront alors les règles de compétitivité, de productivité, de compétence et de bonne gouvernance d'entreprise. Le produit de la vente pourrait être utilisé pour financer un grand nombre de projets de développement.
Mais les oppositions sont fortes, les incompétents défendront dents et ongles leurs rentes de situation et leurs privilèges.

Rien ne se fera sans un pouvoir fort.

Taïeb Houidi


 

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