News - 20.12.2015

Marzouki : Je ne m’attendais pas à ce que ce pouvoir échoue si vite, si totalement !

  Marzouki : Je ne m’attendais pas à ce que ce pouvoir échoue si vite, si totalement !

«Je me suis retenu pendant un an, depuis mon départ de Carthage, m’abstenant de toute critique à l’égard de nos successeurs, estimant qu’on ne peut pas juger un pouvoir en place avant au moins une année. Mais, je suis effaré, comme les Tunisiens, par l’échec cuisant du gouvernement, en si peu de temps. Je savais d’avance qu’ils allaient dans le mur, mais leur donnait deux ou trois années pour démontrer leur totale incompétence. Ils ont été rapides à le faire ! Je ne saurais me taire et rester sans agir ! Il est de mon devoir de revenir dans l’arène du militantisme.» Moncef Marzouki justifie ainsi l’urgence de la constitution de son nouveau parti intitulé « Harak Tounès Al Irada ».

L’ancien président provisoire appelle la coalition au pouvoir à reprendre le Dialogue national. « C’est moi qui l’avait lancé le premier et accueilli à Carthage. Mais le voilà suspendu, dira-t-il, avant d’ajouter, c’est aujourd’hui une nécessité urgente afin de réunir un consensus national véritable et stratégique autour de deux questions centrales pour la sécurité de l’État et de la société : le terrorisme et la malversation et une troisième question, la justice transitionnelle ». "Mais vous avez refusé de prendre part au Dialogue national ? l'interpelle un journaliste de Radio Mosaïque Fm. Réponse: "Pas moi" Le dialogue se poursuit: "Oui, mais votre parti, le CPR!" Marzouki essayera de s'en sortir: "C'est du passé, la page est tournée."

«Pour avoir été aux affaires, indiquera Marzouki, et recevant des rapports détaillés sur la situation dans le pays, je savais d’avance que leurs promesses électorales étaient fausses et impossibles à tenir. Où sont leurs 120 experts en économie ? Ils se disaient capables de gérer quatre pays, les voilà échouer à la tête d’un seul. Le parti au pouvoir se disloque. La Constitution est bafouée, les droits de l’homme piétinés, la justice transitionnelle occultée, le dialogue national suspendu… Où va-t-on ? »

Pris d’envie de revenir à la magistrature suprême ? Il le dément : « Mon problème n’est pas Carthage. Si je voulais m’y accrocher, j’y serai resté, par tous les moyens possibles. Quitte à faire des concessions, ce que j’ai refusé, souligne le président provisoire, battu aux présidentielles de 2014. Je n’ai pas une affaire personnelle à faire parvenir, mais une cause à défendre. Mon objectif n’est pas Carthage, mais la Tunisie. »

Appelle-t-il à des élections législatives et présidentielles anticipées, comme l’interroge un confrère ? « La décision sera prise en temps opportun », répondra-t-il ?

En attendant, il se positionne pour les prochaines municipales ? « Les municipalités doivent disposer d’attributions plus larges notamment en matière de police communale et autres. Il est inacceptables qu’elles soient confisquées par deux parties qui les mettent sous leur coupe, excluant la diversité et le dialogue pluriel. »

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