News - 12.11.2015

Présidence de la République : La communication du pauvre

Présidence de la République : La communication du pauvre

L’incident relatif à la production et diffusion télévisée de la cérémonie de célébration du Nobel tunisien de la Paix, lundi au palais de Carthage met une fois de plus en relief les limites du dispositif de communication de la Présidence de la République et, plus largement, celui de la communication publique. Le constat est clair : peu en sont satisfaits, qu’il s’agisse des communicants, des gouvernants, des journalistes ou du public. Pour être équitable, il faudrait souligner que ce sentiment partagé ne saurait occulter les efforts fournis. Il doit cependant inciter à identifier les causes des défaillances et y remédier.
Pas besoin d’un audit approfondi pour découvrir des facteurs structurels pénalisants: organigrammes squelettiques, budgets faméliques, équipements techniques obsolètes, procédures non-formalisées et beaucoup plus des initiatives et performances personnelles qu’un système bien conçu, bien rôdé, bien établi.

Quelle que soit la bonne volonté, la compétence professionnelle et l’ardeur de l’engagement, il sera bien difficile de réussir une communication satisfaisante. La mission est rendue encore plus complexe et compliquée, avec la profusion de l’actualité, le foisonnement des médias, l’émergence de nouvelles technologies, l’accroissement des attentes du public et l’importance du capital image du pays.

Les journalistes qui couvrent les activités présidentielles, gouvernementales et parlementaires en font souvent les frais. Autant ils sont témoins d’engagement personnel des communicants, autant ils sont contraints de travailler dans des conditions difficiles. Prévenus souvent en dernière minute, ils ne disposent pas de suffisamment de matière, d’éléments utiles et de background pour s’acquitter convenablement de leur devoir d’information, d’analyse et de commentaire. Pas d’accréditations permanentes, de salle de presse, de briefings réguliers, de spécialisation et de notes bien fournies : à eux de se débrouiller. Avec l’obligation de préserver leur indépendance matérielle et d’opinion, et de faire preuve d’exactitude dans la citation des faits et chiffres, en plus de leur professionnalisme et le souci de respecter la déontologie.
C’est du capital image de la Tunisie qu’il s’agit!

Si les politiques et les institutionnels sont jaloux de leur image, soucieux d’en promouvoir la meilleure et avides de relayer leurs messages, le public a droit à une information fiable, indépendante et de qualité. Aux communicants de faire leur travail et aux médias, le leur. Chacun dans son statut, tous deux doivent convenir ensemble des modalités les plus appropriées.
Au-delà des personnes, l’image de la Présidence, c’est l’image de la Tunisie. Celle de la Kasbah et du Bardo, aussi. On n’a pas le droit de lésiner sur les moyens minimum requis.Sans aller à l’opulence ou au fastueux, l’Etat ne peut continuer decommuniquer avec des bouts de chandelles.Missions, organigrammes, budgets, équipements et procédures gagnent à être fixés dans les plus brefs délais, en toute transparence. Moez Sinaoui à Carthage, et ses pairs à la Kasbah, au Bardo et les ministères ne doivent pas se contenter de l’exiger. Ils doivent en faire la condition si ne quoi non pour assumer leurs charges.
Avant de jeter l’anathème sur les médias ou les communicants, les gouvernants sont appelés à mobiliser les ressources nécessaires et de veiller à la performance du dispositif de communication publique.

T.H

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