News - 07.04.2015

Slaheddine Belaïd* : «Mon ultime souvenir avec Bourguiba»

Par Slaheddine Belaïd*

 A l'occasion de ce quinzième anniversaire de la disparition du Combattant Suprême, je ne peux m'empêcher d'évoquer mon ultime souvenir avec le Président Bourguiba ainsi que le rêve prémonitoire qui était venu s'y greffer l'avant-veille du 6 avril 2000. La dernière fois où il m'a été donné d'approcher le Président Bourguiba se situe en juillet 1987 à l'occasion de l'inauguration du complexe El Habib à Monastir. Feu Mansour Skhiri qui  cumulait à l'époque les fonctions de ministre de l'Equipement et de directeur du cabinet présidentiel tenait absolument à ce que je suive avec lui la fin des travaux de cet important projet bien que j'avais quitté depuis longtemps la direction de l'entreprise SOGECI, titulaire du marché de construction. Mais s'agissant d'une filiale de la SOMATRA dont j'étais PDG à l'époque, il m'était difficile de ne pas accepter cette mission. Le matin du jour de l'inauguration, j'étais sur site pour m'assurer que tout était prêt pour la cérémonie prévue en milieu d'après-midi. Empruntant le petit escalier qui mène à la Corniche, j'avais signalé au chef de chantier qui m'accompagnait un petit tas de sable qui s'était accumulé dans le coin du dernier palier. Sa réponse fut que, vu l'âge du Président, il était fort peu probable qu'il vienne jusqu'à cet endroit. C'était compter sans la formidable mémoire du Président Bourguiba, car, à peine avions terminé de lui faire visiter les principales composantes du projet qu'il se tourna vers feu Mansour Skhiri pour lui dire: « Je me souviens qu'il y avait un escalier qui menait jusqu'à la Corniche, j'espère que vous ne l'avez pas supprimé ». Je me revois encore tenant le Président par la main pour le guider dans cet escalier relativement étroit jusqu'au portail donnant accès à la Corniche. Le tas de sable était toujours là mais personne ne l'a remarqué à part moi. C'est cette même scène qui m'est apparue en rêve dans la nuit du 4 au 5 avril 2000 à la différence près que j'étais en train de me promener avec le Président Bourguiba le tenant par la main sur la corniche du lac nord de Tunis. Le lendemain, jour de conseil des ministres, le regretté Mohamed Ghenima m'apprit que l'état de santé du Zaïm s'était brutalement dégradé. D'après certaines sources d'information,  l'ancien Président serait décédé le 4 avril et l'annonce de sa mort aurait été différée de deux jours pour la faire coïncider avec un jour férié,le Mouled en l'occurrence.

 

*Ancien ministre, ancien PDG de la Société de Promotion du lac de Tunis.
 

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