News - 11.02.2015

Pour une diplomatie innovante en Méditerranée

 Pour une diplomatie innovante en Méditerranée
Madame Federica Mogherini, responsable de la diplomatie européenne sera à Tunis ce vendredi en une visite éclair de ce qui sera le tout premier contact entre les nouvelles autorités tunisiennes et les plus hautes instances européennes. Celles-ci affirment que la plus haute responsable de la diplomatie européenne entend ainsi donner un signal fort avec ce déplacement improvisé pour la coopération bilatérale. 

Plus de pression sur la Tunisie ?

Selon toute vraisemblance, de la part de Bruxelles, ce "message de soutien encore plus substantiel à la Tunisie dans cette nouvelle étape de sa transition démocratique » se limitera à mettre encore plus la pression sur la Tunisie pour faire aboutir de honteux accords de libéralisation en  matière agricole et surtout  de réadmission de clandestins, appelé improprement partenariat de mobilité quand il n'est qu'une réelle immobilité.
 
Aussi, Messieurs Caïd Essebsi et Essid tout en assurant leur illustre hôte du meilleur accueil dont la Tunisie sait honorer ses partenaires d'Occident, devraient être intransigeants : l'Europe, pour l'intérêt bien compris de notre mer commune, ne peut plus continuer dans sa politique migratoire actuelle devenue criminogène. 
 
La Tunisie l'aidera à la changer en se refusant à brader les intérêts de son secteur agricole moribond et qui a besoin de protectionnisme et non de libéralisation. Elle le fera aussi en matière migratoire en refusant un accord léonin, car une libre réadmission nécessite au préalable la libre admission. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. 

Pour une initiative tunisienne 

La Tunisie serait bien inspirée de saisir cette occasion pour lancer une initiative pour un espace de démocratie européenne se déclinant en étapes de court, moyen et long termes.
 
Le court terme est la signature d'un partenariat de vraie mobilité décrétant le libre mouvement dans cet espace sous visa biométrique de circulation délivrable automatiquement et pour une durée minimale d'un an avec, concomitamment, la libre réadmission de clandestins.
 
Le moyen terme sera l'engagement par la Tunisie sous l'égide européenne de négociations avec Israël pour la normalisation des relations bilatérales dans le cadre de la légalité internationale qui reste le partage de 1947.
 
Le long terme sera enfin l'adhésion de la Tunisie à l'Union européenne pour conformer une situation de fait de dépendance structurelle au seul avantage de l'Europe à un véritable partenariat structurel équilibré.  
 
Voilà ce que nos nouvelles autorités seraient bien inspirées de sire à l’amie d'Europe; car si l'horizon de la Tunisie reste orienté à l'Occident, cela ne saurait se faire juste au service des intérêts de l'Europe, le sort du nord et du sud des deux rives de la Méditerranée étant plus que jamais lié.

Une nouvelle donne en Méditerranée

Une bataille se libre actuellement en notre mer commune qui devient un cimetière des bonnes intentions. Que la visite de Madame Mogherini donne le signal de la naissance d'une nouvelle ère afin de transformer le vieux rêve du lac de paix en réalité.
 
Or, notre hôte du vendredi est la mieux placée pour être sensible à ce fatal nouveau cours à donner à ma diplomatie européenne. Elle a été, en effet en charge des réformes institutionnelles  et des relations internationales au sein de son parti, outre d'éminentes responsabilités au sein du Forum Social Mondial et du Mouvement pour la paix. Sa sensibilité de gauche ne peut pas la laisser insensible au frame de la jeunesse tunisienne qui, empêchée de bouger librement, se laisse aller au désespoir de la terreur et de la xénophobie. 
 
Il est bien temps que l'Europe reconnaisse sa responsabilité dans les horreurs qui marquent notre temps; or, là aussi, le passé de Madame Mogherini qui a longuement milité dans des Forums internationaux de la Jeunesse et de l'Organisation européenne de la Jeunesse socialiste outre ses compétences universitaires avérées. 
 
Tout cela plaide en faveur d'une nouvelle donne en Méditerranée que la dérive en Europe vers le racisme et  la xénophobie rend urgente, car elle est cause et effet de la dérive similaire au sud de cette mer devenue celle de tous les périls. Et la responsable de la diplomatie européenne en sait quelque chose; elle qui a milité dans des campagnes nationales et internationales contre le racisme et me xénophobie.
 
Ainsi, Madame Mogjherini sait mieux que personne que si l'en est différent, on n'est pas tous tous égaux et que nul ne peut prétendre, en notre immeuble planétaire, se couper de son prochain : « Nero e non solo ».
 
Farhat Othman
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