News - 02.12.2014

Séance inaugurale de la Chambre des Représentants du Peuple : coulisses et émotions

Ce mardi 2 décembre 2014 restera gravé dans la mémoire des Tunisiens, marquant le démarrage des travaux de la Chambre des Représentants du Peuple, issue de la nouvelle constitution. Renouvellement prononcé des élus de la nation, changement de la majorité et une nouvelle feuille route, législative, dans le plein exercice de l’ensemble de ses fonctions. Témoin de l’histoire, le palais du Bardo est, encore une fois, le théâtre d’une cérémonie hautement symbolique. Il avait déjà vécu l’abolition de la monarchie, la proclamation de la République le 25 juillet 1957, l’adoption de la première constitution en juin 1959, puis celle du 27 janvier 2014, votée par les constituants de la révolution. Le voilà accueillir en ce jour la nouvelle Chambre, dernière ligne droite avant le deuxième tour des présidentielles et la consécration de la transition démocratique. Coulisses et émotions

Ali Ben Salem, doyen d’âge des élus et devant ainsi présider la première séance, n’avait pas dormi la veille. Il ne pouvait réaliser l’ampleur du moment qui l’attendait. Cueilli tôt le matin par Wassim Ben Larbi sur Express Fm, il en avait livré un avant-goût. Le grand militant pour l’indépendance, condamné à une lourde peine par Bourguiba, passée au fond du sinistre bagne de Borj Erroumi, puis gracié, et engagé en faveur des droits de l’Homme, revoit passer en mémoire le souvenir de Jallouli Farès, proclamant la République puis célébrant la constitution. Il tardera à arriver au Bardo. Sur le qui-vive, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée commence à s’en inquiéter. Il avait réuni dans son bureau les deux benjamins de la Chambre, Amal Souid (Ennahdha) et Chakib Bani (Nidaa Tounès).

En attendant Am Ali

Amal Souid, 26 ans, élue de Gabès est étudiante en deuxième année mastère en mathématiques appliquées. Native de Ghannouche, elle s’est engagée au sein d’Ennahdha et se trouve heureuse d’avoir en obtenu l’investiture et raflé son siège. Et la voilà sur un nuage.
 
Chakib Bani, 31 ans, élu de Nabeul 2 est titulaire d’un doctorat en finances et enseigne à l’université. Natif de Korba, il a rallié les rangs de Nidaa Tounès. Et le voilà porté au Bardo. Du pur bonheur. 
A peine arrivé, Ali Ben Salem  ira retrouver les benjamins. Tous les trois se dirigeront ensuite au salon réservé au président de la Chambre, tout près de la grande salle des séances plénières.
 
Mustapha Ben Jaafar arrivera à 9h30 et s’engouffrera seul dans son bureau. Certainement pour peaufiner le texte de son allocution.

Les Top-Stars, sans Marzouki

Au rez-de-jardin, journalistes, élus, invités et membres du gouvernement commencent à affluer dès 9 heures du matin. Ambiance rentrée scolaire pour les uns, entre redoublants et nouveaux élus. La plupart avaient fait le repérage des lieux, vendredi ou lundi derniers lors de l’accomplissement des formalités. Mais, tous sont émus. 
Par la grande porte en verre, les guest-stars font leur entrée. Béji Caïd Essebsi, Rached Ghannouchi, Hamma Hammami, Slim Riahi et Mohamed Ennaceur, favori pour la présidence, forment le Top Five le plus sollicité par les journalistes qui les suivront jusqu’à la grande salle. Chacun veut leur arracher une interview, les prendre en photo, les filmer. L’ancien président intérimaire de la République, et de l’Assemblée nationale, Foued Mebazaa est lui aussi, accueilli avec chaleur par la presse. Curieusement, le président provisoire, Moncef Marzouki, n’est pas de la partie. Il ne semble pas y avoir été invité par Ben Jaafar. Son directeur de campagne, Adanan Manser s’en indignera sur sa page FB.
 
La fièvre tombera un moment pour reprendre de plus belle, avec l’arrivée du chef du gouvernement, Mehdi Jomaa. Il se prêtera courtoisement mais brièvement aux questions. Les ministres l’avaient précédé puis se sont tenus par ordre protocolaire pour le saluer. 
 
Mustapha Ben Jaafar fera alors sa descente des grandes marches. Solennel pour cet acte final. 
 
Dans la grande salle, ambiance exceptionnelle. On se salue, se congratule, se présente et se donne rendez-vous. 
 
Sirène stridente pour annoncer l’ouverture de la séance. Ben Jaafar fait son entrée au perchoir. Pour la dernière fois. Du moins d’ici 2019. Juste le temps d’inviter Ali Ben Salem et ses deux benjamins à monter au perchoir et y prendre place. Une page, celle de l’ANC est tournée. Une nouvelle page, celle de la CRP commence.
 
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1 Commentaire
Les Commentaires
TOUAGUINE MED BEN ALI - 03-12-2014 02:27

Mustapha Ben Djaàfar veillait sur la phase transitoire il a prouvé que la coalition entre la médecin et la politique est possible l'unique expérience dans l'histoire avec un résultat trés satisfaisante qui a engendré un climat pacifique entre toutes les parties de la classe politique cet événement restera graver dans les mémoires des Tunisiens . Grace à L'A N C que la nouvelle page du C R P a été ouverte dans les meilleurs conditions .

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