News - 28.03.2014

Entre Nidaa et Ennahdha : après l'entente, la coopération ?

Lu ce vendredi, une longue interview de Lotfi Zitoun. L’homme le plus controversé d’Ennahdha s’est assagi. Il affiche profil bas, reconnait que son parti a fait des erreurs qu’il met sur le compte de son inexpérience, déplore son manque de vision, critique le livre noir et réclame la démission de Marzouki au cas où il se présenterait à la présidentielle.

Mais ce sont ses propos particulièrement  élogieux sur Béji Caïd Essebsi qui étonnent le plus. Interrogé sur le point de savoir s’il jugeait le leader de Nidaa Tounès apte à occuper les fonctions de président de la République et s’il était possible que le Mouvement le soutienne,  l'ex enfant terrible d'Ennahdha répond : « Il est particulièrement apte (à occuper ce poste). Béji Caïd Essebsi, c’est une expérience historique et politique unique, un homme de consensus et non un éradicateur, bien qu’il existe des parties qui voudraient  bien qu’il le soit. Mais c’est un homme  qui a contribué au consensus qui s’est produit dernièrement dans le pays. Quant à le soutenir, pourquoi pas ».

A priori, on est tenté de nous interroger sur le degré de sincérité de Zitoun. Et s’il s’agissait  d’un compliment sur le mode de l’ironie, une figure de rhétorique bien connue qui consiste à exagérer les qualités d’une personne pour la ridiculiser ou la décrédibiliser auprès de ses amis à coup d'antiphrases. Dans le cas d’espèce il s’agit des alliés de l’UPT ou du Front du Salut qui ne sont tout à fait rassérénés sur les intentions de Si Béji quant à ses rapports avec Ennahhdha et conforter ses ex alliés dans leurs craintes. Sauf que ces propos ont été dits dans un contexte  particulier où de part et d’autre, on fait assaut d’amabilités. Le même jour, l’organe d’Ennahdha, El Fejr retient de l’intervention du président de Nidaa Tounès à Nessma «sa  volonté de collaborer avec Ennahdha quels que soient les résultats des prochaines élections». Pour sa part,  dans une interview à la revue Leaders, BCE décrit Ghannouchi comme «un homme de parole» qui a contribué au climat de détente dans le pays. La décision du leader du parti islamiste de ne pas voter l’article 21 de la Loi électorale appelée loi d’exclusion contre l’avis d’une partie de sa base est également très significative du climat d’entente entre les deux hommes.

Même s’il peut paraître exagéré  de parler de marché, cette entente est devenue la seule voie passante au moins pour les cinq prochaines années, compte tenu des défis que le pays est appelé à relever. Rester dans une logique de confrontation et d'exclusion comme en rêvent les Saint-Just au petit pied serait suicidaire.    

                                                                                                                                                                                     Mustapha    






   
                                       
 

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2 Commentaires
Les Commentaires
Ben Selma Fredj - 29-03-2014 11:29

Ce n'est ni entente ni coopération , seulement des politiques à la recherche d'une orientation dans un pays dont le peuple est à la recherche d'une direction

Rachid Barnat - 31-03-2014 14:29

ENNAHDHA TENTE-T-IL DE DÉCRÉDIBILISER Béji Caïd Essebsi EN LAISSANT ENTENDRE QU'IL GOUVERNERA AVEC EUX ? Espérons que Nida Tounes ne permettra jamais un tel mariage contre nature ... dont les tunisiens ont vécu durant 3 ans un autre : celui de MBJ & Ghannouchi !! http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.fr/2013/07/faut-il-pactiser-avec-les-islamistes_6.html

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