Blogs - 27.07.2009

Haro sur les fous de foot

Après une pause de quelques semaines, qui ont paru une éternité pour ses fans, le football reprend ses droits avec le démarrage de la nouvelle saison footballistique. A tout seigneur tout honneur, tous les sujets qui ont profité de cette petite éclipse pour s'inviter dans nos discussions comme la grippe porcine, la crise du Proche-Orient ou le nucléaire iranien seront relégués au magasin des accessoires.Du foot, encore du foot, rien que du foot. Désormais, on n'aura d' yeux que pour les ténors du ballon rond, les maîtres à penser de ce début de troisième millénaire.

Alors que le monde se débat dans une crise économique sans précédent, que le moral des ménages est au plus bas, que les gens se voient contraints de rogner sur leurs budgets-vacances, que la fréquentation des restaurants, théâtres et autres lieux de loisirs n'a jamais été aussi faible, le foot ne s'est jamais aussi bien porté. Les stades ne désemplissent pas alors que les salaires des joueurs atteignent des sommets hymalayens. En pleine dépression, le Real Madrid vient "d'acheter" le joueur portugais Cristiano, 24 ans et déjà riche à milliards (d'euros) pour la "modique somme" de 92 millions d'euros, battant au passage le précédent record qui appartenait à Zidane, en 2002 (72 millions d'euros) avec le même club, ce qui avait fait dire au président portugais qu'il avait honte que son pays fasse parler de lui à l'occasion d'une transaction pareille. 

Soyons équitables. Le football a du bon. C'est un instrument de cohésion sociale et d'intégration ( rappelons-nous le fameux black-blanc-beur de la Coupe du monde de 1978 en France), un bon dérivatif ( les esprits chagrins parleraient d'opium du peuple ) pour les exclus et les marginaux. Pour les jeunes nations dont les habitants ont du mal à s'identifier à un pays, il n'y a pas mieux qu'une victoire dans un match de football pour faciliter l'émergence d'une conscience nationale. Mais en contrepartie que d'effets pervers: la banalisation de la violence, le racisme, le nationalisme exacerbé, le régionalisme, et le plus grave, le foot peut déréaliser nos vies, changer notre rapport  au réel. Le supporter vit sur un nuage entièrement insensible à ses problèmes et à ce l'entoure avec une échelle de valeurs propre à lui. Entièrement voué et dévoué à son équipe, il a l'impression, à la moindre défaite, que le ciel va lui tomber dessus.

Il y a  quelques mois, un Tunisien originaire de la région de kélibia avait demandé  dans son testament qu’il voulait, à sa mort, qu’on peigne son tombeau en rouge et blanc en signe de son éternel attachement à son club (le Club Africain). Sa dernière volonté  a été exaucée par la famille.

En Argentine, un cimetière entièrement réservé aux supporters du club mythique du Boca juniors, les « sus inchas » comme on les appelle et qui porte intégralement les couleurs de ce club.

Mais soyons équitables. Ne boudons pas notre plaisir. Le foot est un sport merveilleux. Pour rien au monde je ne raterai un EST-CA ou un Real Madrid-Barcelone mais ne baissons pas la garde face  aux dérives qui risquent de dénaturer notre sport favori.

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