News - 02.06.2009

Grande journaliste et militante, Christiane Abbas Darbor nous quitte

Christiane Abbas DarborPas une ligne dans la presse tunisienne, en dehors des deux annonces nécrologiques publiées par sa famille. Grande journaliste (Le Monde, Le Figaro, UPI…) et militante pour l’indépendance du Maghreb, Christiane Abbas vient de s’éteindre à Tunis, à l’âge de 81 ans. Plus connue sous le nom de Christiane Darbor (de son vrai nom Couerbe), mariée à un éminent confrère puis diplomate, Hassen Abbas (Assabah et la Radio), elle avait été, dès les années 50, au cœur de l’actualité d’abord au Maroc, ensuite, en Tunisie. Se trouvant à bord de l'avion détourné par l'armée française d'Algérie avec Ben Bella et les leaders du FLN, elle avait été d’un courage exceptionnel.

Couvrant les accords d’Evian, les évènements de Sakiet Sidi Youssef et Bizerte ainsi que les actualités tunisiennes et les activités du GPRA installé à Tunis, elle avait toujours fait preuve d’un grand professionnalisme et surtout d’un réel engagement en faveur de l’Indépendance, de la souveraineté et contre le colonialisme et ses séquelles.

Jusqu’en 1970, elle avait été à Tunis de tous les évènements, de toutes les conférences de presse, de toutes les manifestations. Pour l’agence United Press International, comme pour Le Monde et Le Figaro, avec talent, mais aussi un grand amour de la Tunisie, elle a su accomplir sa noble mission et servir son pays d'adoption et ses causes. Epouse de diplomate, tenue à l’obligation de réserve et contrainte de le suivre dans ses affectations à l’étranger, elle mettra son journalisme actif entre parenthèse pendant près de 25 ans. De retour à Tunis, elle fera profiter ses jeunes confrères de son expérience.

Sa disparition est regrettée par tous ceux qui l’ont connue. Le silence des journalistes et des médias, à l’égard de cette grande consoeur très tunisienne, portant la nationalité tunisienne, épouse de Tunisien et mère de deux filles tunisiennes, ayant l'amour de la Tunisie chevillée au corps pendant plus de 50 ans, demeure inexplicable. Par amnésie, ou par indifférence, cela ne saurait être acceptable de la part de ses confrères. A croire que la corporation semble s’enliser au sein du SNJ dans des querelles intestines si fratricides qu’elle a omis de s’acquitter de son devoir de mémoire. Il est vrai que d'autres confrères illustres, Mohamed Belhassine, Mohamed Ali Ben Salem, Hamadi Righi, disparus ces dernières années, ont connu le même sort.

A partir des témoignages recueillis, Leaders lui consacre un hommage bien mérité.

Lire aussi Hommage à... de Christiane Abbas
 

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