Blogs - 18.03.2009

Tunisiens, si vous osiez

Carlos slimIl y a quelque chose de pathétique dans le témoignage de Ridha Dabbabi, « doyen » des Tunisiens d’Australie. Voilà  un homme dont on peut dire qu’il a réussi sa vie dans un pays lointain où rares sont les Tunisiens qui s’y sont aventurés, au point d’y être retourné après sa retraite  pour s’y installer définitivement avec sa  femme (tunisienne)  et ses deux fils qu’il  a mariés à deux Tunisiennes et qui plus est, originaires de Sousse  comme lui. Indiscutablement, Ridha se plait dans ce pays-continent, grand comme... 40 fois la Tunisie et peuplé, seulement, d’une vingtaine de millions d'habitants-alors que pour la même superficie( 7 millions de km2), la Chine compte 1,3 milliard d'habitants-tolérants, où la Arabes ne sont pas, parfois, désignés à la vindicte publique par une droite haineuse et xénophobe,  où on reconnaît le droit à la différence, comme cela est souvent le cas dans les pays anglo-saxons, où l'ascenseur social fonctionne à plein régime et sans exclusive aucune.

Ridha ne s’y est pas trompé. Le mérite de notre  compatriote est d’autant plus grand que ce pays de cocagne ne lui a pas fait oublier sa chère Tunisie, sa bonne ville de Sousse, son étoile du Sahel. Il y retourne chaque année ou presque pour s’y ressourcer, voir ses amis, assister à quelques rencontres de son équipe favorite et...faire provision de ces produits qui fleurent bon le terroir : L’harissa, la Mloukhia et least but, not least les fameux zgougou, ces graines dont les Tunisiens sont, probablement, les seuls consommateurs au monde. Encore une exception tunisienne!

Tous ceux qui ont séjourné longtemps à l’étranger ont bien connu cette sensation: un plat  comme la Mloukhia ou une Assida peut  déclencher en vous une série de souvenirs telle la madeleine de Proust. C’est pourquoi, Ridha ne s’en privera pas, de retour à Sydney. Sur sa table, vous ne trouverez que des mets tunisiens, même ceux qu’il avait en horreur à Sousse. Car, servis en terre australienne, ils prennent, curieusement, un goût de revenez-y avec en prime les doux souvenirs qui refaisaient, à chaque fois, surface.

La colonie tunisienne en Australie compte 200 personnes contre une centaine de milliers de libanais et quelque deux cent mille égyptiens. Pourquoi si peu de Tunisiens? La distance? peut-être. la langue ? Sans doute. Mais il y a aussi un facteur psychologique. le Tunisien n’aime pas rester trop éloigné de son pays. En Europe, ils ne se sent pas dépaysé, et puis il y a la parabole qui lui permet à tout instant de "rentrer" au pays. Il suffit d’ouvrir le  téléviseur et de se brancher sur l’une des trois chaînes tunisiennes. Ce qui n'est pas le cas quand on réside aux antipodes. Pourtant, c’est dans des pays comme l’Australie,  la nouvelle Zélande et même les Etats Unis que  les opportunités de travail et les chances d'ascension sociale sont les plus grandes.

Le cas de Ridha Dabbabi montre, en tout cas, que le Tunisien a une grande faculté d’adaptation sans qu'il n'éprouve, pour autant, le besoin de changer de nom ni de rompre avec sa culture quitte  à perdre son âme comme on le lui "suggère" sous d'autres cieux.

Alors, chers compatriotes au lieu d'avoir, constamment, les yeux fixés sur la ligne bleue des Vosges, intéressez-vous à ces pays- provisoirement- lointains ( les moyens de communication moderne finiront bien par en avoir raison) où ils vous sera plus facile de vous réaliser  que dans la vieille Europe-et ce n'est pas Ridha Dabbabi qui nous démentira- ou même de connaître le même destin que Carlos Slim, Paolo Malouf ou Carlos Menem, tous trois fils d'émigrés arabes.

 

 


Hedi

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4 Commentaires
Les Commentaires
Charef - 25-03-2009 16:48

et comment on fait cher ami pour avoir un visa pour l'australie ? L'idee de voyager, meme loin, n'a jamais fait peur aux Tunisiens mais vous avez un secret pour avoir un Visa ????? Alors la galere reste la meme.... si les gens sont pret a partir a 40 sur un petit bateau pour l'Italie ce n'est pas pour avoir de partir a 10,000km en 747. Mais la problematique est la meme, l'obtention d'un visa ou d'un titre de sejour. Sinon croyez moi 50% des tunisiens seraient deja la-bas... Charef

HBT - 03-04-2009 08:03

l'handicap majeur des tunisiens est la maitrise de la langue de Shakespeare. le constat est flagrant dans les pays du moyen-orient ( nombre de Tunisiens comparés aux libanais, egyptiens...etc) indépendament de la proximité géographique de ces pays par rapport aux pays du Golfe. pour revenir á Charaf,je ne pense pas que 50% des tunisiens voudraient partir en dehors de nos frontières et c'est mieux ainsi....

Thameur MAATOUG - 09-06-2009 10:59

Ce genre d'articles est intéressant, il pousse des jeunes et des moins jeunes chercher unavenir plus ambitieux et plus riche en expérience. Les voyages forment la jeunesse surtout lorsqu'ils entrent en contact avec des cultures lointaines. Néanmoins,cet article est resté muet sur le parcours de M. Ridha Dabbabi et sur les conseils pratiques pour se rendre légalement en Australie dans le but de faire sa vie, sans oublier à énumérer les conditions d'éligibilité, les obstacles s'ils existent et les moyens à mobiliser.

wald lakhedhar - 30-12-2009 13:17

bon jour , je suis un étudient tunisien je souhaite de faire une voyage a l'Australie cette été mais le problème c'est qu'il n'existe une ambassade Australienne a la Tunisie je demande avec politesse de m'aider et merci

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