Tendance - 15.11.2012

Hanaa Ben Abdesslem : La Nabeulienne, Nnouvelle égérie de Lancôme

Elle est en couverture des grands magazines de mode et cosmétiques dans le monde : en Europe, aux Etats-Unis, en Russie, dans les pays du Golfe, partout… Qui pouvait croire que Hanaa Ben Abdesslem, qui tout enfant fréquentait l’école primaire de Dar Chaabène El Fehri, tout près de Nabeul, aujourd’hui top model et nouvelle égérie de Lancôme, allait accéder un jour à cette grande notoriété internationale. Sa mère, Akila, l’observait se déhancher à 5 ans, comme sur un podium de défilé de mode. Son père, Ahmadi Mohamed, entrepreneur en maçonnerie (une grande spécialité de Dar Chaabène), tout comme ses deux frères, Walid et Abdelkader, lui pressentait une grande réussite, mais peut-être comme ingénieur. Et la voilà, à 22 ans, top star.

Ingénieur, la carrière l’avait tentée et c’est ainsi qu’après son bac à Nabeul, elle était montée à Tunis étudier à l’Institut supérieur des technologies de l’environnement, de l’urbanisme et du bâtiment. Mais, elle rêvait déjà d’une carrière de mannequin et cherchait à tenter sa chance. Une première occasion lui sera offerte lorsqu’elle a été retenue en 2007 lors du casting pour l’émission libanaise de téléréalité «Mission Fashion». Beyrouth l’émerveillera. Elle fera, sur sa lancée, la première Fashion Week tunisienne et attendra la grande occasion.

De New York à Ras Jedir

Elle lui sera présentée sur un plateau d’or par Sophie Galal, marraine des jeunes  mannequins, d’origine saoudienne, qui la repèrera un soir à Tunis, en 2010, l’invitera à Paris et l’introduira chez IMG, l’une des plus prestigieuses agences au monde. Le reste ira très vite. Carine Roitfeld, directrice de Vogue, la retiendra immédiatement. Riccardo Tisci de Givenchy la fera défiler à Paris et elle était programmée pour la fameuse Fashion Week à New York.  Vendredi 14 janvier 2011, elle prenait l’avion pour New York, le cœur battant pour ce qui l’attend, mais la tête plongée dans ce qui se passe dans son pays. En débarquant à JFK Airport, elle se précipite sur le téléphone : sa maman lui apprend la bonne nouvelle. Depuis lors, elle restera en direct sur Skype 24 heures sur 24.

A New York, Hanaa tape dans l’œil des journalistes de mode, mais aussi des grands couturiers, Chanel, Jean-Paul Gaultier, etc. Son agenda est bien rempli. Profitant d’une trêve, elle accourt pour rentrer en Tunisie, sentir l’air de la liberté arrachée et reprendre des forces dans la chaleur familiale. Mais, une superbe aventure l’attendait. Des centaines de milliers de réfugiés affluaient de Libye. Ne pouvant résister à l’envie de participer à l’élan de solidarité, elle ira rejoindre son frère Walid, engagé au sein d’une ONG humanitaire qui opère dans les camps de réfugiés de Ras Jedir. Propulsée de l’opulence des grands palaces new-yorkais à la rudesse des camps de Choucha et Ras Jedir, et au contact avec la détresse des réfugiés de différentes nationalités, Hanaa vivra une expérience exceptionnelle. Vogue Etats-Unis en rapportera, en mai 2011, un superbe reportage photographique illustrant son témoignage de volontaire engagée dans l’action humanitaire.

Les secrets de la réussite

Vogue Paris la lance sur la Beauté, ce qui fera flasher Lancôme à la recherche d’une beauté ethnique. Juillet 2011, elle y rejoindra Julia Roberts, Kate Winslet et Penelope Cruz. On la voit alors dans une magnifique publicité de Visionnaire, la ligne de soins, sortir d’une rose, elle qui vient du Cap Bon si fleur. Elle enchaînera avec la nouvelle collection de maquillage du printemps 2012, en incarnant «La Roseraie des délices», pour ne plus s’arrêter. A la moindre occasion, elle s’échappe en Tunisie, ne serait-ce que pour une courte escapade. Le temps de se rendre utile à une association humanitaire. «C’est mon bol d’oxygène, confie Hanaa à Leaders. Choisie comme porte-parole de l’association Esmaani, je me dédie à fond pour servir. J’essaie aussi d’être active au sein de YEDA, cette nouvelle association qui soutient les jeunes dans la réalisation de leurs ambitions. Cet ancrage me ramène au cœur de la vie de mon pays». Quand on lui demande quel conseil donnerait-elle aux jeunes Tunisiens qui veulent devenir mannequins et y réussir à l’international, Hanaa répond: «Suivez votre rêve, travaillez dur, soyez professionnel et ne baissez jamais les bras». Tout est là !