News - 02.11.2012

« Crevez de dépit ! » ????? ??????

???? ?????? « Crevez de dépit ! » Dans l’hémicycle du palais du Bardo, du haut de leur suffisance, une centaine d’élus de la majorité,  le sourire narquois, l’index tendu vers les bancs de l’opposition s’époumonent depuis plusieurs minutes, malgré les appels au calme du président de séance. C’est leur réponse à la  proposition d’interdire les groupes salafistes. On était en mars ou avril. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la medjerda et l’impensable se produisit. Les salafistes, hier choyés par le leader d’Ennahdha se sont retournés contre leur ancien protecteur au point de le menacer jusque dans ses propres fiefs. L’affaire de Douar Hicher a joué à cet égard le rôle de révélateur. Le mouvement salafiste ne représente plus seulement un danger pour « les laïques » comme la propagande officielle d’Ennahdha a jusque-là essayé de le faire accroire mais bel et bien pout tout le pays et notamment Ennahdha qui l’a toujours ménagé rêvant d’en faire sa masse de manœuvre au cas où…

Ali Larayedh et Samir Dilou invités par Ettounissia, la chaine de Sami El Fehri,  dans le cadre de son nouveau talk show, "Ettasiaa" n’en revenaient pas. Depuis sa mosquée Ennour à Douar Hicher, le jeune imam, Nasreddine Aloui, invité-surprise de l'émission ne s’attaqua pas aux aux boucs émissaires habituels, les  fouloul ou Nida Tounès comme il l’a fait quelques jours plus tôt mais au grand frère, Ennahdha et dans des termes qui donnent froid au dos par leur ton belliqueux. Une véritable déclaration de guerre ! Le ministre de l’intérieur en est resté coi. C’est son collègue, le ministre de la justice transitionnelle et coqueluche des médias qui réagira dans un vocabulaire qui aurait pu être mis dans la bouche de n’importe quel laïque. La dialectique développée par l’ex allié a laissé de marbre l’imam fraîchement  nommé puisqu’il était prêt à rebondir, si « l’animateur », apparemment mal à l’aise dans les débats politiques, n'avait pas décidé de mettre fin à la transmission.

La politique est l’art du possible, On découvre qu'elle peut être aussi l'art de se faire peur. C’est peut-être la leçon qu’on peut tirer de cette énième crise qui secoue le pays comme si on en avait besoin en ces  temps troublés. On a réussi en peu de temps à diviser le pays, à détruire son économie, son tourisme, à se mettre à dos nos amis traditionnels...et à se faire des ennemis à force de jouer les apprentis sorciers. Au lieu de prendre à bras-le-corps les problèmes de l’emploi qui constitue la priorité des priorités, on s’est complu dans des discussions sur le sexe des anges. Comme on aurait aimé entendre aujourd'hui, les voix de ceux qui croyant avoir la science infuse, nous ont promis à coup de "y a qu'à"  des lendemains qui chantent avec à la clé, 400000 emplois.

Comment expliquer tous ces erreurs, sinon par l’incompétence. Pauvre Tunisie. On se croyait au bout de nos peines après avoir  franchi, sans trop de dégâts, Charybde. Mais la traversée de Scylla s'annonce pour le moins périlleuse. Ce n'est pas de dépit qu'on risque de mourir, mais de désespoir.

Hedi