Success Story - 26.10.2012

Wassim Ben Larbi Le confesseur des décideurs sur Express FM

Très rapidement, il a su imposer son «Expresso» matinal sur Express FM en rendez-vous incontournable, face à de redoutables concurrents sur Shems et Mosaïque. Mohamed Wassim Ben Larbi vient juste de clôturer sa première année sur cette tranche horaire particulièrement soignée par chaque station radio. La conquête des auditeurs et la bataille pour la part d’écoute font rage. Son concept est clair : coller à l’actualité, quitte à la créer, en invitant au micro en direct du studio, dans un tête-à-tête percutant, la personnalité du jour. Derrière un style qui se veut décontracté mais percutant, il s’efforce de mettre son hôte à l’aise, pour le faire parler. L’essentiel pour lui est d’obtenir l’information, de la bouche même de la meilleure source qui ne saurait être contestée. Souvent, il y réussit, même si des ratages sont inévitables. Pourtant, rien ne le destinait, à l’issue d’études en finance, à cette carrière d’interviewer à chaud, en prime time.

A 29 ans, Wassim se retrouve au cœur de l’actualité, devant livrer à ses auditeurs un show attractif et instructif. Très jeune, il était déjà féru de culture et de communication, sans imaginer y faire carrière. Il partagera sa prime jeunesse entre Tunis où il poursuivra une bonne partie de sa scolarité, Jeddah, où son père était affecté au sein d’un organisme international, et Toulouse, pour ses études universitaires. De retour à Tunis, il sera attiré par la Radio et fera ainsi ses premiers pas sur RTCI, collaborant à une émission économique, puis à d’autres programmes. Touche à tout, il s’initiera aux ficelles du métier et essayera de se creuser une niche.
La chance lui sourit une première fois avec le lancement d’Express FM, troisième station privée, couvrant la capitale et Sfax. D’emblée, il est chargé d’animer Diaporama, une émission économique en langue française, puis se lancera dans «Haut Débit». Prenant l’antenne, il commence par un salut  «Diaporama Bonsoir», qui deviendra «Asshab El Haut débit, Bonsoir» pour créer une proximité avec son auditoire, avant de devenir une véritable signature dès le 14 janvier 2011.

La chance qu’il a su saisir

Ce jour-là, il était sur antenne depuis le début de l’après-midi. Vers 17h, la certitude était acquise : la révolution est en marche. En direct, il ouvre le micro en libre antenne, lançant son fameux «Asshab Al Horria, bdet Al Horria», donnant le numéro de téléphone de la Radio que les auditeurs peuvent appeler pour s’exprimer ou lancer un appel d’urgence. Ce soir-là, il ne fermera pas l’œil jusqu’au lendemain matin à 10h. En direct pendant plus de 16 heures d’affilée, il reçoit les appels, répercute des informations, signale des détresses et rend la radio utile. Réalisant immédiatement l’ampleur de la mission qui incombe à Express FM dans ces moments historiques, il s’y investira de toutes ses énergies pour vérifier les infos et les balancer, sans alarmer, ni se laisser submerger par la fatigue ou la manipulation. Pendant plusieurs semaines, il sera sur le pont. Dans ces moments difficiles, d’angoisse et d’espoir, des liens se créent, la confiance s’installe et la parole se libère.

Les soirées en direct se prolongent. Petit à petit, Wassim prend le pli, l’ambiance se déride, le contenu est de plus en plus varié, la musique retrouve ses droits, les confidences aussi. « Asshab Al Horria » s’installe en véritable émission, très écoutée et, grâce au web, suivie de partout où se trouvent des Tunisiens à l’étranger.
Mars 2011, il était presque 1heure du matin, Wassim devait céder l’antenne. Ce soir-là, la fameuse interview de l’ancien ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi, enflammait les réseaux sociaux. Pressentant l’ampleur des propos tenus, Wassim essayera de joindre Rajhi pour l’interviewer à chaud. Il finira par le retrouver et obtient son accord pour passer en direct à 3 heures du matin. Et ce fut le grand coup médiatique. Une heure durant, l’entretien tiendra en haleine des auditeurs de plus en plus nombreux à cette heure généralement guère de forte audience. Le standard téléphonique est pris d’assaut par des centaines d’appels et pas moins de 16 000 fans s’inscrivent immédiatement sur la page facebook d’Express FM.

Ce scoop ne lui fera pas tourner la tête. Il sait qu’en radio, il faut toujours aller de l’avant, innover, fidéliser ses auditeurs et en gagner de nouveaux. Accro des soirées radiophoniques, il y affûtera chaque jour davantage ses talents, s’exerçant à de nouveaux thèmes, lançant des débats, mettant de l’ambiance.
Septembre 2011, Wassim croyait entamer la rentrée, toujours sur le même créneau horaire, lorsqu’on lui demande de prendre la matinale. Depuis plusieurs mois, Elyès Gharbi, venu en mai, auréolé de son succès sur Nessma TV, avait complètement revampé le format. Des invités de premier plan et des interviews exclusives. Mais, son contrat arrivait à terme et il fallait lui trouver un bon successeur. Wassim pouvait-il être à la hauteur de la tâche? En avait-il le choix ? Il ne pouvait qu’accepter sa nouvelle affectation et relever le défi de faire au moins autant que son illustre confrère, ce qui n’était guère facile.

Comment créer son style ?


D’emblée, il savait qu’il ne devait surtout pas chercher à imiter Elyès, inégalable dans son genre, et il ne lui restait plus qu’à installer ses propres marques. Se convertir d’homme de la nuit en homme du matin, d’animateur de soirée, en interviewer à chaud au cœur de l’actualité, de confident des auditeurs à confesseur des hommes politiques, diplomates et chefs d’entreprise : il lui fallait faire le grand saut et garnir son carnet d’adresses. Il faut dire que le soutien de la direction d’Express FM et de toute l’équipe lui sera précieux. Wassim n’était pas lâché dans la nature, mais bien encadré. La radio s’affirmant de plus en plus, surtout après l’excellent travail fait par Elyès Gharbi, attire les stars de la politique et de l’économie. La matinale devient un passage convoité, mais Wassim devait faire de bons choix pour ne pas brader l’antenne.

Les invités de marque répondent favorablement et n’hésitent pas à venir tôt le matin dans le studio. Mustapha Ben Jaafar y fera sa première sortie sur un plateau depuis son élection à la tête de l’Assemblée nationale constituante. D’autres chefs de partis, membres du gouvernement, actifs de la société civile, experts, ambassadeurs et opérateurs économiques se feront le plaisir de réserver leurs scoops à Express FM. A peine élu à Tabarka, le nouveau secrétaire général de l’UGTT, Houssine Abbassi, lui réserve sa première interview et son prédécesseur, Abdessalam Jerad, sera le premier à le féliciter en direct. La greffe a pris, l’émission se relance et Wassim se confirme dans son nouveau rôle.

En se levant chaque jour à 4 heures du matin et se préparant pour prendre l’antenne en direct de 6 heures à 9 heures 30, Wassim sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur. La veille, il avait bien garni sa documentation, préparé ses fiches, surfé sur le web pour en prendre la température, fignolé ses questions. A l’aube, il ne lui restait plus qu’à éplucher la presse, suivre les dernières infos et s’apprêter à recevoir son invité du jour. Le show commence. Il sait qu’il n’est pas le seul à vouloir capter les auditeurs. Sur Shems FM, le duo Sofiane Ben Farhat et Wael Toukabri redouble chaque matin d’ingéniosité et de férocité. A lui de jouer de tout son talent. Derrière un sourire innocent, Wassim égrène une à une ses questions, les plus futées, sans cependant dépasser les lignes rouges qu’il s’est imposées : pas de surenchère, ni de sensationnel populiste. De l’info et du respect pour tous.

Le plus dur pour lui reste à faire: comment innover sans cesse, attirer ceux qui ont quelque chose d’important à dire, rebondir le mieux possible sur l’actualité, anticipant, flairant la bonne question à poser et captant l’attention de l’auditeur ? Habile, il sait s’y mettre et surtout s’y perfectionner.