News - 30.09.2012

Limitation des crédits à la consommation : ce qui va changer

Il fallait s’y attendre ! Parmi les mesures à prendre pour limiter l’inflation et préserver les avoirs en devises, le gouvernement Jebali a inscrit la « dés-incitation des banques à accorder largement des crédits à la consommation ». Première cible visée : l’acquisition des voitures. La nouvelle mesure consiste à demander aux banques de déposer auprès de la Banque Centrale de Tunisie  l’équivalent, ou au moins une portion, des montants octroyés. Ces dépôts ne sont pas générateurs d’intérêts et du coup, les banques doivent non seulement bloquer ces montants mais aussi sans en recueillir le moindre rendement ce qui est assez dissuasif.

Jusque-là, les banques ont vu dans les crédits à la consommation une véritable poule aux œufs d’or, n’hésitant pas à pratiquer un taux élevé pouvant jusqu’à atteindre le TMM+4%. Il faut dire que le Tunisien y a vu lui aussi, malgré ce taux élevé, une solution facile. Il lui suffit, dans nombre de cas, de fournir 20% seulement du montant de la voiture à acquérir, pour qu’il obtienne les 80% en crédit.  Chacun y trouvant son compte.

Maintenant la donne achangé. Deux paramètres restent à fixer. D’abord, pour les banques, s’agit-il de mettre en dépôt la totalité des montants octroyés ou une partie seulement et, dans ce cas, à hauteur de quel pourcentage : 50%, 70%, plus ? Mais aussi, la mesure est-elle valable pour l’ensemble des voitures ou exclut-elle les petites cylindrées pour ne s’appliquer qu’aux grosses berlines ? Question subsidiaire : c’est quoi une petite cylindrée, juste les 4 et 5 CV ou en montant à 7 et 9 CV ? Des concertations se poursuivent à ce sujet, apprend Leaders et nous en saurons plus très bientôt.

Mais, ces mesures « financières » ne sont pas les seules décidées. Les droits de consommation perçus  sur l’importation des voitures seront augmentés. Du coup, le marché de l’automobile déjà en hausse sous l’effet du glissement du dinar et de l’envolée de l’euro, connaîtra de nouvelles augmentations. Assisterons-nous à un rabattage sur le leasing auto qui connaît ces dernières années une croissance significative ? Sans doute, avec l’importante précision que le leasing ne concerne que les véhicules à usage professionnel ce qui exclut les particuliers et les non-patentés.