News - 11.07.2012

Les pénuries d'eau potable : faut-il incriminer la canicule ou tout simplement l'incompétence ?

A  peine les clameurs soulevées par l’affaire  Baghdadi Mahmoudi se sont-elles tues qu’une nouvelle crise, beaucoup plus grave que la précédente, vient de surgir avec les pénuries d’eau potable qui ont privé une grande partie de la population d'une denrée indispensable pendant cette période de l’année. Pressées par « la rue » d’y remédier  rapidement, les autorités ont dû reconnaitre que cette situation durera encore quelques jours. D'ailleurs, tout porte à croire que nous n'en sommes qu'au début d'une crise qui loin de se résorber a pris de l'ampleur ces derniers jours, gagnant, de proche en proche, certaines régions du sud et du centre, toute la côte est puis le nord-ouest, notamment le gouvernorat de Jendouba considéré pourtant avec Séliana comme le château d'eau du pays, soit à peu près les deux tiers du pays.

Parmi les raisons qui ont été invoquées pour expliquer cette pénurie, la surconsommation d’eau "due à la canicule",  la diminution de la nappe phréatique et les coupures d’électricité (provoquées elles aussi par la surconsommation d’électricité) au niveau des stations de pompage et même lespauvres... libyens. Des raisons qui emportent d'autant moins la conviction qu’en 56 ans d’indépendance, notre pays n’a jamais été confronté à pareille situation, y compris pendant la première période de transition, malgré les périodes de sécheresse et les pics de chaleur si fréquents pendant la saison estivale ainsi que les problèmes de sécurité, ni même eu recours au rationnement de l’eau. Notre incrédulité est d’autant plus grande que  la majeure partie du pays a été bien arrosée cet hiver et les barrages pleins comme ils l’ont rarement été. Quant "aux températures élevées" dont on fait grand cas, elles ont rarement dépassé les normales saisonnières et de ce fait ne peuvent pas être tenues pour responsables de la situation actuelle.

Peut-être faudrait-il  chercher une autre explication: incriminer par exemple l’imprévoyance des responsables, un doux euphémisme pour ne pas appeler un chat un chat et taxer les responsables de cette crise d' INCOMPETENCE.