Opinions - 28.05.2012

Le scénario est désormais rôdé!

Chaque fois qu’un problème majeur surgit sur la scène nationale, une diversion est mise en place à l’effet de détourner l’attention. Deux modes de diversions sont désormais éprouvés : l’ennemi extérieur ou le complot intérieur. Rien n’empêche de les relier à travers l’intelligence des comploteurs de l’intérieur avec l’ennemi extérieur.

Le dernier fait majeur ayant déclenché cette armada est celui de la double dégradation de la note souveraine de la Tunisie par Standard and Poors et surtout sa justification par « l’incapacité du gouvernement à redresser la situation économique et sociale ». 
 
Voila la première fois qu’une institution internationale intervient dans « le débat national » pour dire haut et fort et sans recours que la situation d’instabilité politique (manifestations salafistes, actes d’extrémismes, attaques à des institutions symboles de la puissance publique…), mais aussi l’absence de feuille de route politique précise (date des élections, activation de l’ISIE, agenda de l’alternance…) et encore moins de projet économique et social, à la hauteur de la situation et des exigences de la population, dégradent objectivement la perception du risque souverain de la Tunisie.
 
Il n’en aura pas fallu plus pour que des voix s’élèvent et dénoncent le parti pris politique de SP, sa faible crédibilité et la connivence des experts locaux (double théorie du complot).
 
Le régime de Ben Ali avait utilisé les mêmes méthodes pour discréditer toute forme d’opposition. Tout ce qu’il avait réussi à faire, c’était de favoriser la montée de l’extrémisme, l’exclusion de bien des forces de la Nation et de semer la graine de la discorde et du désordre.
 
Ne soyons pas dupes. Le procédé est éculé. La Tunisie a besoin de concorde, de solidarité dans l’effort et de mobilisation de toutes ses forces. Notre Tunisie nous appartient à tous. Ayons le courage et la lucidité de voir les vrais problèmes et d’y faire face ensemble !
 
Radhi Meddeb