News - 23.05.2012

Mahmoudi, pomme de discorde entre Jebali et Marzouki

Triste spectacle que celui offert ces dernières 24 heures par la Troika où l’un tire à hue et l’autre à dia. Alors que le gouvernement a décidé  d’extrader dans les prochains jours, Baghdadi Mahmoudi après que « des garanties » aient été données par le premier ministre libyen lors de sa dernière visite dans notre pays pour faire bénéficier  l'ancien premier ministre de Kadhafi d’un procès équitable, le président de la république, par la voix  de son porte-parole, Adnan Mansar, a insisté dans une déclaration à l'AFP, sur la nécessité pour la partie libyenne d'apporter des « garanties ». Et le directeur du cabinet présidentiel, Imed Daymi,  d’enfoncer le clou, quelques heures plus tard, dans une déclaration à MosaiqueFM : « La position de principe officielle est de remettre M. Mahmoudi à la Libye. Mais nous devons avoir des garanties concernant le respect des droits de la défense, les conditions d'incarcération, le respect des droits de l'homme ». A contrario, cela signifie que les garanties données par le Premier ministre libyen sont jugées insuffisantes.

Mercredi matin, la présidence de la république persiste et signe : « l’extradition d’El Mahmoudi est soumise à des conditions dont la constitution d’une commission pour vérifier le fonctionnement de la justice libyenne et de veiller sur le respect de l’intégrité physique et morale d’El Mahmoudi ». Le même jour, Mansar s'en prend, dans un article sur le site électronique Nawaat à la politique du gouvernement Jebali.Un texte au vitriol dont le titre donne le ton  :«Pour que le gouvernement ne creuse pas sa tombe et celle de la révolution».Le lendemain, un autre conseiller de Marzouki, Chawki Abid se fend d'un article sur sa page facebook où il critique sévèrement le gouvernement.

Obligation de réserve, solidarité gouvernementale, autant de notions qu tout ce beau monde n'hésite pas à s'asseoir dessus. Dommage pour eux, car ces voix dissonantes, au surplus, le même jour, cela fait désordre et risque de décrédibiliser davantage une Troika qui n'avait pas besoin de ça, alors que les sit in et les grèves se multiplient dans tout le pays