News - 17.05.2012

Si Hamadi, êtes-vous si sûr que les salafistes jihadistes ne viennent pas de mars ?

Les salafistes jihadistes n’ont pas digéré le refoulement de leurs deux invités marocains lundi soir et l’ont fait savoir mercredi par la voix de leur chef, Abou Iyadh à la mosquée El Fath, devenue depuis plus d’un an, le fief des jihadistes. Ce dernier s’est adressé en termes peu amènes (c'est le moins qu'on puisse dire) aux dirigeants d’Ennahdha qu’il tient pour responsables de cette décision : « je leur dis que leur refus d’accueillir les deux cheikhs ne sera pas suffisant pour empêcher de faire passer leurs idées auprès des jeunes(…) Nous entendons bien que cette décision est un message qui nous est adressé ainsi qu’aux jeunes. Nous l'avons immédiatement saisi. C’est pourquoi, nous vous mettons en garde contre toute tentative de sabotage de notre rencontre de Kairouan qui se tiendra ce dimanche. Nous savons très bien que l’appareil de sécurité de l’Etat est entre vos mains et je ne doute pas que certains de ses membres sont présents ici et cherchent de nous infiltrer (…) Je vous conseille de ne pas nous provoquer. Ecoutez-nous et contentez-vous de discutez avec nous. Restez fidèles à vos engagements concernant votre attachement à cette liberté et cette démocratie que vous pratiquez avec les laïques, la gauche et les ennemis de la religion, ce que vous refusez de faire avec les islamistes et notamment avec nous. Ce discours est une mise en garde et non un appel à la confrontation. C’est un message qui signifie en substance que la Tunisie d’après le 14 janvier n’est pas celle d’avant le 14 janvier. Nous savons très bien qu’ils attendent le moment opportun pour se ruer sur nous, mais nous serons sur nos gardes. Si c’est le cas à Kairouan, nous ne nous laisserons pas faire».

Puis, s’adressant aux jeunes, il  affirme : « Soyez sûrs que vous êtes la seule alternative pour ce pays au cas où ce gouvernement tomberait. Epargnez vos forces pour ce qui pourrait advenir dans le futur ».

Les gens d’Ennahdha ne cessent de répéter que «les salafistes ne viennent pas de Mars. Ce sont nos enfants. Il faut discuter avec eux pour les ramener dans le droit chemin», abondant dans le même sens, Ghannouchi ne rate pas une seule occasion pour rappeler que « ces jeunes » lui rappellent sa jeunesse.

Mais, on ne joue pas impunément aux apprentis sorciers. Au fait, notre chef de gouvernement est-il si sûr que ces gens-là ne viennent pas d'une autre planète ?