Success Story - 18.04.2012

Wael Toukabri : L'art de faire parler de l'essentiel, en tout sourire

Ipsiste, fils d’Ipsiste, Wael Tokabri, 26 ans, a la communication qui coule dans les veines. L’écouter sur Shems FM, dans « Malla Nhar » ou le voir officier sur Ettounisya dans « Hiwar Khass », c’est savourer une intelligence vive qui se confirme de jour en jour, face à de grands ténors de l’actualité. Dans une parfaite répartition des rôles avec Soufiane Ben Farhat, il sait garder le recul nécessaire et le sourire engageant pour faire parler les invités, articuler les différentes séquences et aller encore plus en profondeur.

De son père, feu Slaheddine, qui avait longtemps travaillé à l’Agence Tunis Afrique Presse, Wael a hérité le don de la belle plume, dans la rigueur et la précision du journalisme d’agence qui vérifie tout et cherche toujours à attribuer chaque information à une source fiable. Mais, aussi, l’humilité et la volonté d’apprendre chaque jour davantage. Après le bac, il était tenté de faire médecine, comme son frère, et devait alors s’expatrier en Algérie, alors encore en ébullition en 2002. Il finira par succomber à ses premières amours, la communication, et ira à l’IPSI. Dès ses premières années, il se lancera en parallèle, sur RTCI (2006), puis au journal télévisé français de l’ancêtre de Watania1, à 23 heures (2007-2009) et parviendra malgré tant d’occupations à réussir sa maîtrise.

Pour sujet de mémoire, il avait choisi d’analyser la stratégie interactive de la campagne électorale de Barack Obama. Un sujet qui lui avait permis de comprendre l’impact du web et de saisir les subtilités du marketing politique. Déjà, il avait effectué des recherches sur le lobbying, ce qui avait ouvert ses yeux sur les stratégies d’influence et leurs techniques, une bonne préparation pour décoder un paysage politique.

La radio interactive

Repéré par Nessma TV, Wael sera embarqué sur Ness Nesma, dès 2009, et y exercera son talent, notamment dans les émissions spéciales consacrées au Festival d’Hammamet, la CAN, l’Open Tennis et autres. Août 2010, il ne résistera pas à l’appel de Shems FM pour contribuer activement à la naissance de cette nouvelle station radiophonique qui se veut encore plus branchée. «La radio, dit-il, c’est une expérience unique. On prend l’antenne de manière simple et conviviale, sans passer par la loge du maquillage, comme à la télé. En direct, on suit la réaction des auditeurs qui nous envoient des mails et des tweets.

C’est extraordinaire comme sensation que de constater qu’on vous écoute, grâce à la retransmission sur le web, en Sibérie, ou en Australie. L’adrénaline monte et le sens du respect de l’auditeur et de la responsabilité du message augmente. Même si l’humour est toujours de mise et l’inattendu vous surprend au tournant ».
Wael a mille et une histoires cocasses à raconter. La plus belle est sans doute celles de Brahim Gassas, élu de Kébili à la Constituante qui, lors d’une interview en direct, reçoit sur son portable gardé activé un appel de sa femme. Il faut imaginer alors l’échange téléphonique entre le couple Gassas.

Le pari gagné de Sami Fehri

La radio accompagne et la télé accapare, nous a-t-on appris. Et voilà Wael nostalgique des plateaux, tout en cultivant sa prestation radio. Il rejoindra en octobre 2011 Ettounisya pour une émission en profondeur «Hiwar Khass». Au départ, le choix judicieux de Sami Fehri était d’inviter ceux qu’on ne voyait pas alors sur les autres chaînes : Abdelfettah Mourou, Kamel Morjane, etc. Avec en coéquipier, Nasreddine Ben Hadid, il avait essayé d’en faire ressortir le maximum. Pari gagné ! Bien que la chaîne soit en phase expérimentale et que son audience soit alors naissante, l’émission fait tabac et Wael y gagnera ses galons. L’arrivée à ses côtés de Soufiane Ben Farhat apportera un plus. Il ne s’agit plus de présenter pour la première fois des personnalités politiques, mais d’aller plus loin avec elles en mettant en perspective leurs visions et leurs actions. Si chaque média conserve sa spécificité, celle de la télévision se distingue par sa charge émotionnelle. Combien de fois Wael et Soufiane ont vu couler des larmes des yeux de leurs invités?

Lorsque Ismail Sahbani évoque la sauvage torture qu’il avait subie lors de son arrestation, après le 26 janvier 1978. Quand Sahbi Atig se remémore son arrestation et ses 16 ans de prison ou encore quand Omar S’Habou revient sur ses souffrances et son endurance. Mais, il y a aussi ces batailles rangées entre Soufiane Ben Farhat et nombre d’invités. Là, Wael doit intervenir, en choisissant le bon moment et la bonne sortie apaisante.Une maîtrise qui s’affûte, se confirme et s’annonce encore plus prometteuse. Wael Toukabri sait qu’il a encore un long chemin à parcourir sur cette voie, en gardant scrupuleusement son indépendance et en exerçant pleinement son statut de journaliste irrévérencieux.