News - 09.04.2012

Les trois grandes priorités de Maya Jeribi, la secrétaire générale du nouveau Parti Républicain

«Sans une minute à perdre, nous devons nous atteler immédiatement à trois grandes priorités », déclare Maya Jeribi, qui conduira le nouveau Parti Républicain. « Apporter des propositions immédiates pour désamorcer la situation sociale explosive, précise-t-elle, défendre l’état des libertés qui sont de plus en plus menacées comme on vient de le voir en ce 9 avril à l’avenue Bourguiba et, en interne au niveau du parti, établir son organisation et asseoir ses structures sur des bases solides, à travers l’ensemble du pays et là où se trouvent les Tunisiens à l’étranger. » Quant à la répartition des tâches au sein du bureau exécutif, et la délimitation de son périmètre par rapport à celui de Yassine Brahim, qui sera le secrétaire excutif du parti, elle a tenu à « assurer  que le travail se fera dans la collégialité et un parfait esprit d’équipe. »

S’adressant aux congressistes fondateurs du nouveau parti, Maya Jerbi les a invités à prendre une série d’engagements, le premier d’entre eux est d’oublier désormais leurs anciennes appartenances pour fusionner totalement dans le Parti Républicain. Mais, aussi et surtout, et tout en laissant la porte ouverte aux autres formations qui se décideraient à les rejoindre, de se concentrer sur les attentes profondes du peuple pour répondre à leurs revendications essentielles, sociales, économiques et politiques et de défendre les acquis. « C’est au prix du sang de nos martyrs sur plusieurs générations que nous avons réalisé ces acquis, a-t-elle déclaré, et nous ne sommes pas près d’y renoncer ».
 
Signalant un commentaire de Lotfi Zitoun, conseiller politique du Chef du Gouvernement, qualifiant la nouvelle fusion des partis démocratiques du centre « d’initiative pour déstabiliser le gouvernement et le faire tomber », elle s’est dite « contrainte de lui répondre que sa culture politique doit se préciser davantage pour considérer comme essentielle l’existence d’oppositions fortes. La solution, ajoute-t-elle, ne consiste pas à attaquer les oppositions ou d’atteindre aux libertés et aux droits humains, mais de dialoguer et de se concerter. Un gouvernement qui ne dialogue pas avec l’opposition ne peut remplir convenablement sa mission ».  
 
Yassine Brahim : Plus d’interaction avec la société civile et d’appui au groupe parlementaire
 
Pour sa part, Yassine Brahim avait insisté sur la nécessaire expansion du parti, l’interaction avec la société civile et l’appui plus substantiel du groupe parlementaire auquel appartiennent les représentants du Parti  à l’Assemblée nationale constituante, en notes et réflexions notamment. « Qu’il s’agisse de la rédaction de la Constitution, a t-il déclaré, ou de l’initiative des lois en soumettant des propositions de lois notamment pour fixer la date des élections, nous devons lui fournir le soutien approprié afin qu’il joue pleinement son rôle ».
 
Evoquant les pourparlers avec le parti Al Massar, Brahim a rappelé qu’en 48 versions successives, les efforts n’ont pu aboutir à un accord final qu’il espère toujours possible. « Ils ne sont pas loin de nous, la porte est ouverte, mais, dit-il, nous sommes obligés d’embrayer. » Quant aux Destouriens, il estime que la question sera posée aux instance sachant qu’Afek avait décidé de laisser d’abord la justice passer, puis se prononcer. Pour ce qui est du gouvernement, il estime que « son action n’est pas positive pour le moment » invitant les militants du parti à faire ancrer dans l’opinion publique qu’ils sont capable de faire plus et mieux.
 
Ahmed Nejib Chebbi : Empruntons à Bourguiba la stratégie du contact direct
 
Affirmant l’inscription du Parti Républicain, « enfanté par la révolution » dans l’œuvre réformatrice et moderniste tunisienne, Ahmed Néjib Chebbi a indiqué que la nouvelle formation, riche en compétences, est multi-leaders, mais doit s’atteler au contact direct avec la population , comme l’avait fait Bourguiba. « C’est ce qui renforcera notre position, a-t-il dit, pour constituer une force d’équilibre ».
 
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