News - 19.02.2012

Abdelfettah Amor fait rencontrer Mebazaa, Ghannouchi et des centaines de juristes

Ambiance émouvante que celle qui a marqué la commémoration samedi après-midi du 40ème jour de la disparition du Doyen Abdelfattah Amor, éminent constitutionnaliste et président de la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation (CICM). Inauguration de l’amphithéâtre portant désormais son nom, séance solennelle d’hommage et de multiples témoignages d’estime et de reconnaissance. Des amis et collègues maghrébins et européens ont tenu à se joindre à cette cérémonie qui a été marquée par une présence record. 

En tête des présents, le Président de la République intérimaire sortant, Foued Mebazaa était particulièrement ému, tout comme l’ancien Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, les  ministres sortants et actuels Taieb Baccouche, Ridha Belhadj et Abderrazak Kilani. Des centaines de juristes, de diverses générations, ont également tenu à témoigner à la famille du défunt, par leur présence, les liens indéfectibles qui les liaient au Doyen Amor et leur haute appréciation de sa compétence et de ses valeurs.
 
Fondateur et rassembleur, comme le souligneront nombre d’orateurs, le défunt l’aura toujours été. On lui doit en effet la création de la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis et de l’académie internationale de droit constitutionnel ainsi que la mise en place de cette Commission nationale d'investigation dont il conduira les travaux avec intégrité et fermeté, ce qui qui lui attirera l’ire de nombreux détracteurs, des poursuites judiciaires et d’infâmes attaques personnelles. Si la faculté et l’académie se renforcent sans cesse, la Commission, comme le soulèvera Neila Chaabane vit dans l’incertitude quant à son devenir. Sa conversion en instance permanente avait bien été officialisée par décret-loi signé par le Président Mebazaa, avant la passation des pouvoirs, mais la mise en œuvre tarde à venir..
 
Rassembleur, il avait fait de l’académie un lieu exceptionnel pour réunir la fine fleur des constitutionnalistes et de ses assises un forum prisé par les plus grands spécialistes. Aujourd’hui encore, la commémoration de sa disparition a réuni de très nombreux amis fidèles. Trois vice-présidents de l’académie ont fait le voyage à Tunis : le sénateur belge, Francis Delpérée, Nadia Bernoussi (Maroc) et Nasreddine Ghozali (Algérie – France). Il faut dire que le doyen de la faculté, Fadhel Moussa et le comité d’organisation ont concocté un programme bien attractif. C’est ainsi que l’association des anciens étudiants de la faculté, présidée par Asma Ghachem, a conçu un film documentaire qui retrace le parcours du Doyen Amor à travers des photos, des séquences vidéo d’archives et des témoignages. 
 
De leur côté, Farhat Horchani, Ghazi Gherairi, Neila Chaabane et Yadh Ben Achour ont chacun éclairé un aspect de l’œuvre du défunt et de sa personnalité. Au nom de la famille, son frère a complété le tableau en dressant le portrait intime du frère affectueux, modeste et serviable. Mais le clou fut réservé à un jeune disciple, Khaled Mejri qui déclama un poème fort émouvant.
 
Quel message faut-il retenir de cet hommage, au-delà de la personne d’Abdelfattah Amor? La richesse et l’expertise de l’école constitutionnaliste tunisienne que les élus de la Nation seraient bien inspirés de mettre à profit alors alors qu'ils s'apprêtent à élaborer la nouvelle Constitution.
 
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